lundi 25 juin 2012

Egypte

La cour constitutionnelle  a contrôlé le déroulement du décompte des voix et a relevé plus d’une infraction. Mais jugeant qu’elles n’avaient pas un impact sérieux sur le résultat final, elle a déclaré Moursi  Président de l’Egypte élu démocratiquement avec  51,7%  des voix dépassant son concurrent  Chafik de 882 751 voix seulement !
Cette élection appelle les observations suivantes :
1)    On peut être musulman avec un tampon au front et commettre des fraudes électorales ce qui est contraire à l’islam,
2)    La moitié de la population égyptienne (environ 26 millions pour une base électorale d’environ 50 millions) n’est pas allée voter, ce qui est très grave car il porte atteinte à la légitimité du Président élu,
3)    L’écart entre les deux candidats est infime, ce qui pose un sérieux problème pour la conduite des affaires du pays.
4)    La cour Constitutionnelle égyptienne impose le respect. Elle a fait un travail énorme en redressant les anomalies à quelques voix prés. Un exemple à suivre.
Si le Président élu a vraiment à cœur l’intérêt de l’Egypte et non le Pouvoir, il devra peser de tout son poids pour former un Gouvernement d’Union nationale. Il devra tenir compte de l’erreur tunisienne. Un parti vainqueur avec une légitimité relative qui a mis la main sur tous les postes clés, raison pour laquelle il rencontre des difficultés faute d’une adhésion de l’ensemble de la société. Leçon à méditer !

samedi 9 juin 2012


Soutien à l’indépendance de la Banque Centrale
J’ai suivi l’émission télévisée de jeudi soir, sur Hannibal TV, ayant pour invité son Excellence, monsieur le Président de la République.
Le discours  fait de généralités m’a déçu. Il semble qu’il ait voulu s’adresser à une catégorie particulière de la population sensible à un discours « populiste » pour obtenir leurs voix. C’est mon impression.
 Deux faits ont retenu particulièrement mon attention, le refus de la gouvernante qui a refusé, à juste titre, de livrer certains secrets du Palais et surtout la position du Président à l’égard de la Banque Centrale et de son Gouverneur manifestée de surcroit avec colère.
C’est surprenant de la part d’un Président qui se respecte de sortir de ses gonds et de traiter de la sorte et en public  une Institution honorable et la personnalité qui la dirige d’une main de maitre depuis une période relativement courte. J’ai  douté un instant qu’il s’agissait bel et bien d’un Président de la République.
 J’ai appris ce matin par un quotidien  que Monsieur le Gouverneur avait sollicité une entrevue avec le Président depuis quelque temps. Curieusement, le Gouverneur attend toujours. Je pense que ce n’est pas ainsi qu’un Président est sensé dirigé un pays. C’est du jamais vu.
 Que reproche-t-il  en fait à ce technocrate connu par ses pairs, ses collaborateurs et les instances internationales pour être compétent sans oublier son intégrité, sa probité, son indépendance d’esprit et son amour pour servir son pays.
 Je ne vois que l’effet des commérages  tombés dans l’ouïe d’un Président qui ne connait rien en économie et encore moins, en banques et en politique monétaire. Il se pourrait aussi que  quelqu’un voudrait sa place en contrepartie d’une promesse de dompter la BCT et d’actionner la planche à billets.
Je demande à Monsieur le Gouverneur de tenir bon car la société civile et les médias le soutiendront dans son combat pour l’indépendance de la Banque Centrale.
Je demande à tous les agents de la BCT, y compris les retraités, de soutenir, dans le calme et le respect des institutions de la République, cet homme dans son combat noble.
Je demande à son Excellence, Monsieur le Président de la République, d’avoir la sagesse de donner suite à la demande d’audience de Monsieur le Gouverneur pour une mise au point et la levée des malentendus préjudiciables à l’intérêt national.
Je demande à Monsieur le Président de l’ANC d’autoriser la transmission  en directe de l’interpellation de Monsieur le Gouverneur devant la commission de la planification, des finances et du développement prévue pour le 19 juin 2012 pour que le citoyen suive les questions et les réponses aux questions techniques qui intéressent tout le peuple.
A la Banque Centrale, je dis qu’elle doit faire plus d’effort de communication et participer, à l’instar des Départements ministériels, aux séances hebdomadaires de communication tenues au Premier Ministère.
Au cas où, Monsieur le Gouverneur démissionnerait ou serait, injustement révoqué, je demande à celui qui aurait le courage d’accepter de prendre la relève (il y en aura qui aspireront à ce poste sans en avoir le profil et l’expérience) de faire le serment de défendre l’indépendance de la BCT  et je souhaite que ce ne soit pas un vœu pieux.
Je demeure convaincu que ce Gouverneur qui vient d’être nommé n’est pas à l’origine des problèmes que vit le secteur bancaire et financier et que la Banque Centrale s’est engagée depuis belle lurette à l’assainir et à le restructurer tout en continuant sa mission de financer indirectement l’économie et à maitriser une inflation dont l’origine n’est pas d’ordre monétaire.