01/03/2020
Ressuscitez le
Conseil Economique et Social
Les dés sont jetés. Nous avons enfin un Gouvernement, après une si longue
attente et une certaine appréhension sur le devenir du pays et de ses
institutions.
Nous devons nous en réjouir en dépit du fait que nous aurions espéré un
autre profil et des ministres qui ont fait preuve de leur capacité à gérer
leurs départements.
Mais plutôt que d’attendre au tournant le nouveau chef de Gouvernement,
comme certains pourraient y penser, l’intérêt national nous commande de
serrer les rangs et d’appuyer cette nouvelle équipe.
Monsieur Fakhfakh nous a révélé, dans son discours, une chose
importante.
Il aurait fait appel à plus d’une compétence qui aurait refusé, mais il a
ajouté qu’il demeurait ouvert pour écouter les conseils et avis des uns et des
autres. Cette prédisposition mérite d’être soulignée.
Prenons-le au mot.
Tout le monde sait que le pays traverse une crise importante à tous les
niveaux et qu’il y a d’énormes défis à relever et qui menacent la stabilité
sociale et l’achèvement de l’expérience démocratique s’ils ne sont pas relevés.
Aussi la conjugaison des efforts est une nécessité impérieuse pour chacun
de nous et surtout pour ceux et celles qui ont une compétence et une expérience
sans oublier le rôle capital des médias qui devraient adapter leurs
plateaux et éviter la recherche du « buzz ».
Ceux auxquels il a fait appel et qui ont refusé de mettre la main à la pâte
et n’ont pas voulu collaborer, pourraient avoir leurs raisons. Par orgueil, par
indisponibilité pour des engagements déjà pris, par crainte de ne pas réussir
dans la mission qui leur incombe, par crainte d’être remerciés dans des
conditions peu dignes et pour bien d’autres raisons certainement.
Mais toutes ces compétences, et bien d’autres, auxquelles on n’a pas pensé
et dont le pays regorge, n’auront aucune excuse pour faire partie d’une autre
entité strictement consultative dont je propose, à nouveau, la création.
Cette entité pourrait suggérer à l’exécutif des mesures dictées par la
situation du secteur d’activité. Elle pourrait donner son avis sur les textes
de loi et les textes réglementaires à prendre Elle pourrait même préparer
des études sur tel ou tel problème soulevé par l’exécutif.
J’ai en tête le fameux conseil économique et social que les gouvernements
précédents ont rayé d’un simple trait de plume parce que c’est une structure
héritée du passé. Tout ce qui est du passé devait, selon eux, être banni.
Ils ont refusé une attitude pragmatique basée sur les doléances des
manifestants conduisant à la réalisation des aménagements devenus
nécessaires.
Non, Ils ont voulu, dans cette effervescence, édifier quelque chose de nouveau sans tirer parti de l’expérience du passé et ont refusé de reconstruire sur l’existant.
Non, Ils ont voulu, dans cette effervescence, édifier quelque chose de nouveau sans tirer parti de l’expérience du passé et ont refusé de reconstruire sur l’existant.
A l’assemblée, j’ai bien entendu un député de formation en droit
public rejeter en bloc le projet de constitution élaboré par nos
constitutionnalistes et crier que la « révolution » exige qu’on doit
partir d’une feuille blanche et qu’elle a les compétences requises.
Oui, mais avec cet état d’esprit combien de temps et d’argent a-t-on fait
perdre au pays ? Sommes-nous contents de notre constitution de 2014
pleines d’ambiguïtés ?
je ne le pense pas.
Cet état d’esprit a fait perdre aussi au pays le fameux Conseil économique
et social qui a rendu bien des services.
Certaines de ses dispositions ont été reprises, à une date relativement
récente, dans un conseil dirigé par le chef du gouvernement et comprenant les
deux principales organisations nationales et destiné surtout à prévenir les
conflits. Ce Conseil est mort-né et le pseudo CES avec.
Monsieur Fakhfakh, il est de votre intérêt et de celui du pays, de
ressusciter le conseil économique et social. C’est au sein de ce CES que nos compétences
pourraient participer indirectement, par leur avis, à la gestion des
affaires de l’Etat.
Il devrait comprendre un noyau dur mais rester ouvert aux compétences
bénévoles.
Je suis pour que les activités de ce conseil ne soient pas rétribuées et qu’à
la limite l’Etat rembourserait certaines dépenses.
Encore une fois, ressuscitons le conseil économique et social et le
plus tôt sera le mieux.