03 /02/2016
La
création de nouveaux emplois est un lancinant problème qui préoccupe le Chef de
Gouvernement au point d’avoir eu des ennuis de santé que nous souhaitons
passagers et sans gravité.
Il se
doit, je crois, de tirer les conclusions de cet incident de santé.
A sa
place, et si je tiens à rester, je nommerais un technicien super ministre ayant
fait ses preuves dans le passé sur lequel reposerait l’instruction des dossiers
importants.
Le
rôle de Chef de Gouvernement, serait de s’entretenir avec les courants
politiques et sociaux et les forces productives, de fixer les objectifs,
de les actualiser, de contrôler ce que font ses ministres, surtout sur le
terrain, et de trancher et d’arbitrer en cas de besoin.
Voir
tout soi même peut être la source de lenteurs et d’épuisement physique sans
grande efficacité pour le pays. L’équipe au Gouvernement travaille mais
certains résultats tant attendus tardent à venir. Il faudrait y remédier.
Comment mettre le pays sur les rails de la croissance et donc de l’investissement ? Voilà une grande question à laquelle il est difficile d’y répondre.
Comment mettre le pays sur les rails de la croissance et donc de l’investissement ? Voilà une grande question à laquelle il est difficile d’y répondre.
Même
après la consultation récente des partis politiques, le citoyen n’a pas
décelé des propositions concrètes neuves et réalisables sur le terrain. Tout le
monde se cherche encore.
Je
pense qu’il y aurait lieu que le Président de la République et le Chef du
Gouvernement commencent par faire une brève déclaration d’intention
devant l’ARP visant à redonner confiance au peuple, aux forces vives du pays et
aux investisseurs étrangers après en avoir discuté avec les chefs des blocs
parlementaires.
Ils
n’auront pas à renvoyer l’auditoire à la fameuse «feuille d’orientation», ni au
«Plan en cours d’élaboration» dont le contenu échappe à plus d’un d’entre nous.
D’abord,
Ils brosseront, un bref état chiffré, des principaux agrégats sans oublier ni
la situation alarmante des caisses de sécurité sociale, ni le nombre des sans
emplois, ni le nombre de familles au-dessous du seuil de pauvreté.
Ils
attireront l’attention de tous sur la situation critique que traverse le pays
et les risques encourus si l’investissement ne repart pas.
Oui,
sans investissements surtout privés, il n’y a point de salut.
Ils
fixeront un cadre économique clair à l’attention des investisseurs locaux et
étrangers et à l’opposition qui ne cesse de nous rabâcher que le Gouvernement
navigue à vue et inviteront les investisseurs à retrousser leurs manches.
A cet
égard, tout le monde doit savoir, une fois pour toutes, qu’aucun Gouvernement,
qu’il soit de droite ou de gauche, n’est en mesure de diriger le pays.
Seul un
Gouvernement de centre gauche est acceptable pour la majorité des tunisiens.
Ce
gouvernement s’engagera à respecter la propriété privée des moyens de
production et à reconnaître que la liberté d’entreprendre est la règle, mis à
part quelques secteurs stratégiques (à préciser) qui resteront du domaine de
l’Etat.
En
contrepartie de cette liberté, le capital partagera avec le salarié les fruits
de la croissance grâce à une fiscalité juste qui n’obère pas cependant
l’équilibre des entreprises et les dissuade d’entreprendre et même une
participation symbolique au capital de l’entreprise qui les emploie.
L’Etat
jouera le rôle de planificateur, d’arbitre ainsi que de soutien aux plus
démunis.
Que
faire pour relancer l’investissement et créer des emplois?
L’investissement public
Il
semble que l’Etat aura à booster la réalisation des investissements programmés
et qui piétinent en dépit de l’existence de leur financement pour lequel le
pays est en train de payer des intérêts. Il aura à réaliser aussi l’enveloppe
prévue par la loi de Finances pour 2016.Ces investissements, à eux seuls, ne
résorberont pas le chômage. Il est possible que l’Etat puisse, si la volonté
politique existe, mobiliser localement de nouvelles ressources sans augmenter
la pression fiscale.
La réforme fiscale, la lutte contre l’évasion fiscale grâce à l’informatisation et l’unification des procédures administratives, la lutte sérieuse contre le commerce parallèle, l’irrespect des textes en vigueur et l’amélioration de la gouvernance doivent être des priorités pour ce Gouvernement.
La réforme fiscale, la lutte contre l’évasion fiscale grâce à l’informatisation et l’unification des procédures administratives, la lutte sérieuse contre le commerce parallèle, l’irrespect des textes en vigueur et l’amélioration de la gouvernance doivent être des priorités pour ce Gouvernement.
Les
fonds recueillis pourraient être consacrés à l’investissement. Mais il faudrait
surtout que l’investissement privé reparte. Trop d’ateliers, de rencontres, de
déclarations des hommes d’affaires mais pratiquement rien sur le terrain.
On
subordonne tout à la parution à la maîtrise du terrorisme et à la parution du nouveau code des investissements.
L’Etat
ne pourrait-il pas s’engager à faire bénéficier l’investisseur des avantages
que prévoirait ce nouveau code à tout investissement réalisé avant sa parution?
L’investissement privé
L’investissement
privé étranger, avec ou sans, la participation d’investisseurs locaux ne
viendra que si l’investissement privé local repart.
Pourquoi
voulez-vous qu’un étranger investisse dans un pays, si l’investisseur local n’a
pas confiance dans ses institutions et dans ceux qui le gouvernent?
La Paix
sociale et le sauvetage du processus démocratique engagés, à grand prix,
demeurent donc tributaires de la bonne volonté des investisseurs privés.
Aujourd’hui,
le devenir du pays repose surtout sur les organismes professionnels tels que
l’UTICA et la CONECT qui doivent entreprendre un effort accru de mobilisation
et lever les réticences de leurs adhérents.
Ces
organismes se doivent de prendre conscience du défi qui repose sur leurs
épaules. C’est le moment de faire plus de sacrifices s’ils veulent préserver
les investissements qu’ils ont pu réaliser, car le mécontentement populaire qui
gronde et que l’Etat essaie de comprimer par des amuse gueules, attend le
moment de tout ravager sur son passage, encouragés par des politiciens
partisans de la « révolution » à outrance.
Ceux
qui ont bloqué Le Groupe chimique durant des mois et fait perdre au pays 1700
MD ou même plus est un exemple à méditer.
Je
crois que le moment est venu pour que le Capital mette la main à la poche pour
réaliser des investissements créateurs d’emplois. La recherche de placements
dans l’immobilier et les opérations de spéculation doivent s’arrêter.
Sans
demander à l’investisseur de se faire harakiri, J’aime répéter l’exemple d’un
industriel bien connu sur la place, qui n’a pas attendu la parution du
nouveau code des investissements, ni la maîtrise du terrorisme pour
investir à Sidi Bouzid.
C’est là
un exemple d’entrepreneur et un patriote.
Pourquoi
ne pas suivre son exemple quitte à ce que l’Etat et l’UGTT s’engagent
à protéger si besoin est tout investisseur menacé ? Que l’Etat prenne
l’engagement de le dédommager au moins partiellement.
Qu’on sache
que ceux qui ont le ventre creux, et qui ne demandent que des miettes, sont
ahuris en voyant, par exemple, les résultats bénéficiaires des banques et
les honoraires perçus par leurs dirigeants. D’autres entités nagent aussi dans
l’opulence rien qu’à voir leurs grosses cylindrées sillonner nos routes et
leurs villas de marbre.
Une
insulte au bon sens et à la solidarité sociale par les temps qui courent!
Ils
nous donnent l’impression que la résorption du chômage est le dernier de leurs
soucis, la rejetant sur l’Etat.
Qu’on
ne me dise pas que par ce papier je tente de réveiller le démon de la lutte des
classes ou de la haine. Non, c’est mon patriotisme sincère et ma
certitude que nous allons tous vers l’inconnu, qui me poussent à crier, haut et
fort, que le capital doit se réveiller, dans un dernier sursaut, et gagner en
esprit entrepreneurial, car cet esprit lui manque cruellement.
Que les
banquiers et les entreprises, en bonne santé, se décarcassent un peu et
sauvent la maison avant que le toit nous tombe tous sur la tête.
L’investissement dans la PME et les petits métiers
C’est
là aussi un créneau porteur à encadrer et à protéger. Le tissu industriel du
pays est constitué surtout par des PME. Là on a des investissements qui ont été
réalisés et des engagements bancaires qui grèvent le bilan des banques mais se
trouvent confrontés, dans certains cas, à des difficultés de toutes sortes.
Pourquoi
ne pas examiner sérieusement, un à un, leurs problèmes et les
résoudre sauvant ainsi des emplois, voire en créer de nouveaux?
Il est
également possible que l’Etat vende à crédit à long terme, avec quelques années
de grâce, des lots de terre, à ceux qui ont les aptitudes requises (diplômés
des écoles agricoles, descendants d’agriculteurs ou autres) pour travailler la
terre et manifestent un intérêt évident pour le faire, sous réserve de
constituer, entre eux, une coopérative de services.
Leur
coopérative louerait ses services (achats de matériels, travail de la terre,
commercialisation des produits etc) au prix de revient et bénéficierait
d’exonérations fiscales. Limitée à quelques hectares, cette expérience pourrait
être étendue, en cas de réussite.
Pour les artisans, la difficulté réside dans le financement du local. Il faudrait que les banques et les sociétés de leasing acceptent de le faire moyennant la garantie de l’Etat.
Pour les artisans, la difficulté réside dans le financement du local. Il faudrait que les banques et les sociétés de leasing acceptent de le faire moyennant la garantie de l’Etat.
Le micro crédit
Je
crois que le micro crédit existe chez nous mais pas sous forme
institutionnalisé, si je ne me trompe.
Le
micro crédit a été engagé dans notre pays par des associations telles que Anda.
Conect
,aussi, sous l’égide de Si Tarak Chérif, s’est engagée sur cette voie et on
remarque que des points de vente ont déjà vu le jour ( à Ibn khaldoun par
exemple, à la rue Mongi Slim à Tunis…).
Il
serait donc indiqué que le Gouvernement, étudie la question avec ces
précurseurs du micro crédit pour leur dispenser ses encouragements et résoudre
les problèmes auxquels ils seraient confrontés.
Un
organisme pourrait se spécialiser dans la préparation de projets prêts pour le
financement, à remettre, en toute transparence, à des jeunes présentant la
volonté et la capacité de les gérer et acceptant un coaching.
Mais,
avant d’avancer, il serait indiqué de disposer de chiffres précis et détaillés
concernant les demandeurs d’emplois et surtout d’études sectorielles. Les
créneaux porteurs doivent être identifiés au préalable.
Va-t-on
couvrir le pays de menuisiers, de mécaniciens, et de coiffeurs?
Par ailleurs, c’est, à juste titre, que les banques exigent un autofinancement et requièrent des garanties réelles pour limiter leurs risques et obéir aux règles prudentielles édictées.
Par ailleurs, c’est, à juste titre, que les banques exigent un autofinancement et requièrent des garanties réelles pour limiter leurs risques et obéir aux règles prudentielles édictées.
Supprimer
l’autofinancement et les garanties serait une grave erreur à ne pas commettre.
Si
l’Etat tient à supprimer ce handicap réel, pour certains, qui il n’a qu’à
créer, dans la transparence, un fond public où puiser cet autofinancement et
mettre à contribution le citoyen en prélevant quelque part un impôt sur ses
revenus au delà d’un certain seuil.
Il ne
devra, en aucun cas, s’appuyer sur les banques publiques pour réaliser son
souhait Tout au plus, l’Etat pourra-t-il demander à la BCT d’allonger la durée
de remboursement des crédits bancaires octroyés, de ressusciter le ratio de
crédits à moyen terme et d’exiger des banques qu’elles limitent les garanties à
la hauteur des crédits octroyés, sans plus.
Je
finirai ce chapitre en demandant, avec insistance, à l’Etat, et nonobstant les
critiques attendues, de ressusciter le 26 /26, sous une forme transparente et
dont l’action sera concentrée sur les zones frontalières.
Ses
actions permettront de fixer la population, proche des lieux de tension, en lui
donnant les instruments de gagner dignement leur vie tout en les reliant, par
des chemins vicinaux, au réseau routier et à la population urbaine.
Telles
sont quelques modestes propositions. Que le lecteur m’excuse d’avoir été un peu
trop long.