Faudrait-il être frappé de
cécité pour ne pas relever avec bon nombre de concitoyens que notre pays est
très malade, souffre de tous les maux pourvu qu’on sorte un dossier
accidentellement ( administration, justice, santé, éducation, textes
législatifs et réglementaires et constitution, environnement, politique de l’eau
et de l’énergie, fiscalité, médias et partis politiques, , jeunesse, drogue et
foyers de culture, besoins non satisfaits en main d’œuvre et chômage, régime
carcéral, équilibres financiers, déficit de la balance commerciale, politique
agricole, civisme, application du code de la route et nombre des accidents et
j’en passe)?
Il y a un plan qui n’a pas
encore vu le jour et croupit à l’ARP à côté d’autres textes mais il nous semble
qu’on agisse au coup par coup et sommes à la merci des faits du moment alors
que la bonne gouvernance suppose exige certes le traitement des dossiers de
l’heure mais aussi ceux qui risquent de surgir à moyen et long terme.
L’exécutif semble dépassé
par les événements et les pécheurs en eau trouble profitent pour compliquer la
situation déjà difficile. Le pays donne l’impression qu’il est ingouvernable.
Certes, il y a des signes
positifs que le pays commence à voir le
bout du tunnel si on constate les prémisses d’une bonne saison agricole et touristique, la reprise de la production
de la compagnie de phosphates, les accords signés par l’UGTT, soit avec l’Etat,
soit avec l’UTICA qui sont de nature à instaure un climat social favorable à
l’investissement sans oublier le dynamisme de notre politique étrangère dont
les fruits sont là pourvu qu’on retrousse nos manches.
Mais, on a raison de
s’inquiéter du rythme et de la manière
avec laquelle sont conduites les affaires du pays.
Je ne pense pas que la
volonté politique au niveau de l’exécutif manque mais il semble qu’il y ait un déficit de gouvernance sans omettre les
freins, dus à l’action néfaste de
certains partis et le comportement de certains médias.
Pouvons-nous convenir
d’instaurer une trêve jusqu’aux prochaines élections parlementaires et
présidentielles et soutenir ensemble ce gouvernement dans son action tout en
introduisant plus de transparence ?
Comment rétablir la confiance,
regrouper les énergies et booster la
reprise ?
Le recours à la politique du
dialogue a donné ses fruits. Le fait qu’il y ait l’accord de Carthage et que le
chef du gouvernement ait compris enfin la nécessité de l’actualiser est une
excellente initiative.Mais, Il serait plus que nécessaire d’y associer d’autres partis et surtout le front
populaire, même à titre informel, pour qu’ils participent à l’élaboration de la
politique à suivre au cours des deux prochaines années.
Il n’est nullement impossible
que suite à un dialogue sincère qui parvienne à dépasser les querelles
idéologiques, on parvienne, face à la réalité des faits, à arrêter enfin un
dénominateur commun pour l’action de ce
gouvernement ce qui nous ferait gagner du temps et de l’argent.
Sur le plan formel, il y a
aurait lieu d’entreprendre, à mon humble avis, certaines actions :
ü Substituer
à l’armada coûteuse des conseillers, une structure unique qui regrouperait,
sans considération, d’âge et d’appartenance politique, les personnalités qui
peuvent apporter bénévolement à ce pays une plus-value certaine en raison de
leur expérience et de leurs connaissances surtout pratiques. Le pays foisonne
de ces compétences inexploitées , ou tenues à l’écart pour je ne sais qu’elle raison.
Je n’accepte pas, par exemple, qu’un Mohamed Ghannouchi, qu’un Mohamed kamel
Nabli, qu’un Hachmi Aleya, qu’un Habib Ayedi, qu’un Yaadh Ben Achour et bien d’autres qui ont servi dans
l’Administration, n’enrichissent pas
l’action du gouvernement en lui préparant les grands dossiers avec la priorité
requise. Cette structure vivante suivra aussi la réalisation des actions
entreprises et fera part au chef du gouvernement des correctifs éventuels à
apporter. Bien entendu cette structure proposera au gouvernement qui décidera une fois convaincu de l’action à
mener.
ü Après
la finalisation de l’accord de Carthage, le choix des ministres devrait se
faire indépendamment de l’appartenance aux partis qui devront s’occuper plutôt à réformer leurs
structures et à mobiliser leurs adhérents dans l’action de développement tout
azimut et ne plus s’immiscer dans l’action du gouvernement. En s’adressant le
plus souvent directement au peuple Monsieur Chahed y trouvera un appui des plus
solides.
ü Ressusciter
d’urgence le Conseil Economique et Social qui aura à émettre son avis sur les
textes législatifs et réglementaires préparés par le gouvernement .Nous ne
devrions plus voir le triste spectacle de la genèse d’une loi des Finances au
forceps et de décrets d’application aussitôt repris après leur promulgation au
JORT.
ü Demander
aux médias d’agir dans le cadre d’une liberté responsable qui tienne compte de
l’intérêt supérieur du pays et ne se préoccupe plus de buzz et d’audimat. Le
secteur devra être invité à arrêter et publier, au plus tôt, son code de
déontologie.
ü Convaincre
l’ARP de l’opportunité qu’il y aurait à ce que le Chef du Gouvernement agisse
par Décrets lois avec bien entendu un contrôle a posteriori de l’ARP et ce, à titre temporaire, pendant le temps nécessaire à la reprise
économique qui tarde à s’opérer.
ü Amorcer
un divorce amiable entre Nidaa et Ennahdha.
Il est temps qu’une reprise en mains énergique des
affaires du pays se fasse car ce peuple meurtri ne peut plus attendre sans voir
au moins le bout du tunnel.
C’est une course contre la montre que nous devons
entreprendre tous car l’instabilité et donc le terrorisme nous guettent comme le prouve les tristes
événements des fous de Kebili.
13/03/2017