Article publié dans Leaders.com.tn
2697 Visites au
14/04/2014
Je suis parmi ceux qui ont applaudi le
choix de Monsieur Jomâa pour former un gouvernement de «technocrates» pour
lutter contre le terrorisme qui demeure le préalable à toutes les autres
actions, préparer le pays à des élections transparentes et sur le plan
économique et financier, arrêter la dégradation des principaux agrégats, parer
au plus pressé tout en jetant les bases du changement de notre modèle
économique qui a fait faillite et qui a été la cause majeure de la
«révolution».
Qui oserait dire que ce gouvernement ne
se démène pas pour apporter des solutions aux multiples problèmes qui se
posent? Par Dieu, personne de raisonnable!
Mais on peut être en droit de se dire,
aujourd’hui, qu’après l’évaluation par ce gouvernement de tous les
problèmes qui se posent et son immersion dans les rouages de l’Administration,
la feuille de route peine à se concrétiser. Sur le plan économique aucun cadre
d’action à court, à moyen et à long terme n’a pas encore été publié à ma
connaissance.
J’ai personnellement rêvé d’un Plan de
développement économique rapidement concocté, car le pays regorge de
compétences. Ce plan aurait dû précéder la tournée de M. Jomâa à l’étranger,
pour convaincre ses interlocuteurs qu’il n’y a pas lieu d’attendre un
Gouvernement issu des élections vu qu’il y a véritablement péril en la demeure.
C’est sur la base de ce plan que le chef
du gouvernement aurait dû insister pour la mise en place d’un mini plan Marshal
pour la Tunisie.
La simple garantie de 500 millions de
dollars témoigne que la partie tunisienne n’est pas arrivée à convaincre
les Américains de l’importance de nos besoins.
A ceux qui sont contre l’endettement, je
dis que c’est un complément de financement nécessaire pour gagner du temps et
éviter certaines privations et que nous ne mendions pas, car nous allons
le rembourser en monnaie sonnante et trébuchante pourvu qu’il soit bien
affecté.
Souhaitons que la tournée au Japon
(et pourquoi pas en Allemagne), deux pays qui ont manifesté, dès le
début, leur volonté de nous soutenir, soit mieux préparée et soit réussie!
J’ai rêvé aussi d’une mise en place d’un
conseil économique, social et sécuritaire pour éclairer ce gouvernement, car
seul il ne pourra rien faire, sans trébucher.
On nous a promis beaucoup de choses mais
qui tardent à voir le jour et plus d’un commence à s’impatienter. Certains
commencent à s’interroger si l’homme qu’il faut est à la place qu’il faut dans
ce gouvernement en qui nous continuons cependant d’espérer.
La situation est tellement grave qu’elle
exige un peu plus de tonus. La seule personnalité qui sort du lot est le
Gouverneur de la Banque Centrale qui ne cesse de tirer la sonnette d’alarme.
Ses dernières déclarations au sujet du large déficit de la balance commerciale
jettent le froid dans le dos. Je les préfère au large sourire de monsieur le
Ministre de l’économie et des Finances.
Je vous citerai le cas du siège de
l’ISIE bis. Imaginez que le Gouvernement ne lui a pas encore trouvé un siège et
que la promesse de lui confier l’immeuble du RCD est tombée à l’eau!
Monsieur Boussarssar, juriste de
formation, s’abrite derrière des règles et des procédures à respecter et risque
par son comportement de contribuer au report des élections au-delà du 31
décembre 2014.J’ai personnellement regretté le dynamique Monsieur Kamel
Jendoubi qui a osé affronter BCE!
Une erreur impardonnable du Gouvernement
Jebali est d’avoir refusé de reconduire l’ISIE de Jendoubi ce qui en dit long
sur les intentions véritables de la «Troika».
Tout le monde semble ignorer que nous
sommes pressés par le temps et qu’il faut agir vite et bien quitte à ce qu’un
contrôle a posteriori régularise les empiétements faits aux textes, puisque
nous avons une ANC qui semble en dehors du temps et de l’espace et qui ne
serait pas prête à donner les pleins pouvoirs à ce Gouvernement.
D’abord, sur le plan sécuritaire. Des
efforts louables ont été réalisés mais le coup de poing n’a pas encore été
donné sur les hauteurs du Chaanbi et des jebels qui longent la frontière
algérienne. Depuis un bon bout de temps on nous dit que des équipements
militaires vont bientôt arriver. Souhaitons que l’Oncle Sam va enfin nous les
fournir.
La feuille de route?
De nouvelles nominations ont eu lieu au
niveau des collectivités locales mais la personnalité de certains est mis en
doute par l’opposition. N’aurait-il pas mieux valu dresser la liste des
partants et des nouveaux préposés et la publier pour attirer d’éventuelles
observations des partis politiques ou de tout citoyen puis enclencher les
nominations?
Les nominations au sein de l’INS et
autre sphères attendent. Les LPR courent encore. Un autre problème jettera de
l’ombre sur les prochaines élections, c’est celui des associations dont le
nombre croit toujours et atteint des proportions importantes. Pourquoi ne pas
exiger administrativement de ces associations qui brassent un argent fou qu’elles
soumettent leurs comptes à une certification par des commissaires aux
comptes agrées ? (lire enquête de l’hebdomadaire EKHER KHABAR).
A-t-on paré au plus pressé?
A-t-on paré au plus pressé?
La « task force » pour les projets dont
le financement existe et qui n’ont pas encore démarré, je ne la vois pas agir.
Elle s’est déplacé une fois puis plus rien. Les problèmes sont insolubles ou
attend-on la parution de textes législatifs dont la promulgation attendra les
calendes grecques ?
Sur le plan économique et financier,
pourquoi tarder à diminuer timidement et progressivement les charges de la
compensation ? Où réside la difficulté à relever, le prix de la baguette, de 10
ou 20 millimes comme première mesure indolore? Où réside la difficulté à
relever légèrement, dans une première étape, le prix de l’essence à la
pompe ? Pourquoi tergiverser ? Les partenaires sociaux doivent comprendre que
le Gouvernement est décidé à s’engager, progressivement, sur cette voie, en
douceur, car c’est un mal nécessaire. Bien sûr que le SMIG devra être
exclusivement relevé en faveur des plus démunis pour amortir quelque peu le
choc des augmentations de prix. Que fait-on pour assainir les circuits de
distribution?
Pourquoi le Ministre de l’économie et
des finances tarde-t-il à engager la réforme fiscale en commençant par
l’abolition du régime forfaitaire car il est admis que ce secteur est à
l’origine d’un réel manque à gagner fiscal ? J’aurais préféré cette mesure à
l’encouragement des percepteurs à «presser» le contribuable.
Cela n’empêche pas le gouvernement,
d’octroyer, le moment voulu et dans la limite de ses ressources, une
augmentation salariale en faveur de ces percepteurs mais sans relation avec
l’objectif de collecte.
Peut-être que je suis insuffisamment
informé. Dans ce cas mon manque d’information est dû à une insuffisance de
communication de la part du gouvernement.
Mes craintes augmentent au vu de la dernière
déclaration de Monsieur Ouerfelli qui a enfin osé déclaré qu’il a été procédé à
des acrobaties pour pouvoir réunir les fonds au titre des salaires et des
pensions du mois d’avril et qu’au mois de juillet, il en sera de
même mais avec un gap à boucher de 600 MD.
Ce que j’attends personnellement de ce
Gouvernement est une déclaration à la TV sur la situation réelle du pays avec
quelques chiffres essentiels suivie de son programme d’action.
Mais, Monsieur Jomâa devrait tout
d’abord en informer d’abord les responsables du CPR et de Wafa pour les
convaincre de soutenir son gouvernement et d’être à la hauteur de leurs
responsabilités. Ce qui se passe à l’ANC est de mauvaise augure. Il
pourra ensuite se réunir avec les 21 partis qui ont fait partie du dialogue
national à l’effet de les amener à le soutenir franchement.
Je souhaite aussi qu’avec, le patron de
l’ISIE bis et de la Haica,que le chef du gouvernement invite tous ceux qui ont
engagé prématurément et illégalement leur campagne électorale à
l’arrêter et à se consacrer à soutenir l’effort du gouvernement à
redresser la situation, car sans ce redressement il n’y aura pas d’élections.