25/06/2015
La Tunisie est passée par une période difficile, une véritable crise
politique qu’elle a su surmonter grâce au dialogue social initié à force de
patience et de persévérance par L’UGTT, l’UTICA, la Ligue de défense des droits
de l’homme et l’Association des avocats.
Aujourd’hui, il semble que le courant ne
passe plus entre d’une part, l’UGTT et l’UTICA et d’autre part, l’UGTT et le
Gouvernement.
Il s’agit essentiellement d’une crise sociale à soubassement économique que la Tunisie n’a pas encore pu résoudre.
Tous les secteurs ou presque, publics ou
privés, exigent une revalorisation des salaires vu le renchérissement du coût
de la vie.
L’employeur public après avoir cédé,
sous la pression des syndicats, en concrétisant des engagements pris par les
gouvernements précédents, refuse aujourd’hui d’aller davantage pour satisfaire
de nouvelles doléances, faute de ressources adéquates, ce que conteste la
Centrale syndicale.
Mais, après avoir ouvert la boîte de
Pandore peut-il reculer?
Selon l’UGTT, l’argent existe. Il s’agit de le dénicher. Elle estime que la refonte de la fiscalité qui tarde à être engagée ainsi qu’une plus grande transparence dans la gestion des affaires de l’Etat peuvent permettre de satisfaire les revendications salariales pourvu que l’Etat s’y mette.
Le commerce parallèle gangrène le pays et elle ne voit pas encore le bout
du tunnel. Quant aux ressources du pays elles pourraient aussi être mieux
gérées avec une meilleure administration.
L’Etat répond que si ses engagements
précédents ont pu être satisfaits, c’est grâce à l’endettement extérieur qui
devrait financer plutôt l’investissement et qu’il y’a des limites à ne pas
dépasser si on ne veut pas hypothéquer l’avenir.
On est déjà à plus de 50% du PIB!
Sur sa lancée l’UGTT veut maintenant
revaloriser le SMIG et le SMAG et ajuster les salaires dans le secteur privé.
L’UTICA traine les pieds estimant que la poule
aux œufs d’or est malade et que la priorité est au redressement des entreprises
et au retour aux valeurs d’antan, celle du travail et de la productivité.
Le PIB est à 1,7% et les prévisions pour
l’exercice 2015 seraient en deçà.
Peut-on
distribuer ce qu’on n’a pas encore produit?
Un véritable dialogue de sourds entre
les diverses parties que le bon sens n’arrive pas à admettre et la patience de
bien des tunisiens est à bout.Ils commencent à douter de l’envergure des
parties prenantes.
Or il n’y a d’autres solutions pour
rétablir la confiance et faire redémarrer la machine économique en panne que le
dialogue constructif.
Comment le rétablir surtout que chacun, semble avoir ses raisons?
Comment le rétablir surtout que chacun, semble avoir ses raisons?
Je pense que les chiffres réels de notre situation économique sont les
seuls à amener les parties à un consensus.
Comme chacun tire de son tiroir ses
chiffres qui ne concordent pas ceux des autres parties, alors que la réalité
économique est la même, on ne pourra pas par conséquent s’entendre.
Il est donc urgent que les « experts »
des diverses parties s’assoient autour d’une table pour décortiquer leurs
chiffres. Entre techniciens, et avec un minimum de bonne foi, ils pourraient
s’entendre.
A cet atelier de techniciens qui ne doit
durer que quelques heures, voire quelques jours ( je suppose que des gens qui prétendent
bien diriger ce très petit pays ont déjà leurs chiffres !) devraient
participer, l’UGTT, l’UTICA, le Gouvernement et deux ou trois experts de la
société civile. Les partis politiques, surtout de l’opposition, devraient également
participer à cet atelier.
Le rapport purement technique qui
devrait répondre à la situation chiffrée réelle du pays et à la définition des
mesures urgentes et moins urgentes lierait toutes les parties et sera rendu
public.
Il devra constituer l’étape préliminaire
à suivre pour rétablir la confiance et engager le dialogue social destiné à
dépasser les choix politiques et économiques qui se posent au pays et qui n’est
pas du ressort des techniciens cela va de soi.
Mis à part le déficit de confiance, rien
ne peut réellement s’opposer à la reprise du dialogue entre les diverses
parties.
Que ces diverses parties sachent que
plus d’un Tunisien en a ras le bol.