Permettez-moi de vous dire, monsieur le
chef de Gouvernement, que vous avez eu tort, lors de votre interview du 16
avril 2017, de douter des analyses médiatiques faites par les experts dans le
domaine notamment économique.
Peut-être que vous visez ceux qui n’ont d’expert que le nom ou ceux qui abordent des questions qui sont bien loin de leur ressort. La suffisance n’a pas de limite.
Peut-être que vous visez ceux qui n’ont d’expert que le nom ou ceux qui abordent des questions qui sont bien loin de leur ressort. La suffisance n’a pas de limite.
En effet, qui pourrait parler en
connaissance de cause de politique monétaire et de politique de change hormis
quelques-uns de surcroît sur un plateau de TV où le journaliste ne maîtrise pas
aussi la matière et ne peut rectifier le tir? Imaginez les conséquences qui en
découlent sur le public et surtout sur les entrepreneurs et les investisseurs
potentiels.
Vous avez affirmé que la croissance économique montre le bout de son nez et qu’on se doit plutôt que de s’auto-flageller et de tomber dans le dénigrement, d’unir nos efforts et d’apporter notre contribution à la solution des problèmes qui se posent au pays et que votre porte est grande ouverte aux avis. C'est bien.
Vous avez affirmé que la croissance économique montre le bout de son nez et qu’on se doit plutôt que de s’auto-flageller et de tomber dans le dénigrement, d’unir nos efforts et d’apporter notre contribution à la solution des problèmes qui se posent au pays et que votre porte est grande ouverte aux avis. C'est bien.
Pour mettre en harmonie vos experts et ceux
qui ne le sont pas et mettre un terme, une fois pour toute, aux ambiguïtés et
aux discordances, il faudrait, me semble-t-il, prêter l’oreille à tous les avis
surtout que vous n’avez pas apparemment la formation requise en matière
économique, financière et monétaire. Il n’y a aucun mal à cela sauf que si on
est à la tête de l’exécutif cela peut comporter des risques pour le pays au
niveau des erreurs éventuelles de choix.
Si Bourguiba avait une formation
économique, il nous aurait évité la triste expérience des coopératives et de la
collectivisation qui a conduit à une régression de notre économie dont le
peuple a payé le prix et certains leur vie.
Ce que je vous suggère est que vous soyez disposé à prêter l’oreille à tous les avis et décider ensuite, car vos experts pourraient bien se tromper et vous induire, de bonne foi, en erreur.
Ce que je vous suggère est que vous soyez disposé à prêter l’oreille à tous les avis et décider ensuite, car vos experts pourraient bien se tromper et vous induire, de bonne foi, en erreur.
De nombreux experts vous entourent mais il
y a de nombreux autres experts qui ne font pas partie de votre équipe et qui
critiquent, à longueur de journée, la politique économique, financière et
monétaire que vous êtes en train de suivre.
Le citoyen, le chef d’entreprise et le
futur investisseur qui lit les analyses économiques, financières et monétaire
et suit les plateaux de TV est déboussolé surtout que le journaliste n'a pas la
formation requise.
Qui croire ? En qui avoir confiance ?
Sans le rétablissement de la confiance
l’investissement tardera à se réaliser avec le volume et la vitesse requis car
nos besoins sont énormes et pressants.
Je vous suggère d’inviter chaque
organisation nationale et chaque parti politique à déléguer son expert attitré
à un atelier de travail, strictement technique, que vous présideriez pour
entendre tous les sons de cloche et faire votre choix en connaissance de cause.
A ces experts seront également conviés,
bien entendu vos experts, ceux des autres départements ministériels, ceux de la
Banque Centrale et bien entendu les experts indépendants sans oublier des
ministres ayant occupé des postes de responsabilité en matière de finances, de
monnaie et de crédit. Leur point de vue est des plus précieux.
Cet aréopage devra s’entendre, dans un
délai de quelques jours, sur le diagnostic à faire de la situation économique,
financière et monétaire du pays et sur les mesures à court, moyen et long terme
à prendre.
Les conclusions de ce rapport final devront servir de guide pour l’action de votre Gouvernement ce qui n’empêche pas son actualisation plus d’une fois dans l’année.
Les conclusions de ce rapport final devront servir de guide pour l’action de votre Gouvernement ce qui n’empêche pas son actualisation plus d’une fois dans l’année.
Ce sera certainement une occasion précieuse
pour les experts de tous bords d’accorder, assez facilement, leurs violons à
partir d’une réalité unique et ce en vue de booster une croissance génératrice
d’emplois et de paix sociale.
Ce document pourrait remplacer ou enrichir
la feuille de Carthage et gagner l'adhésion sincère de plus de partis.
La situation instable que nous vivons et
qui est mise à profit par ceux qui ne partagent pas notre choix démocratique
sera maîtrisée une fois ces problèmes plutôt techniques de gouvernance résolus
et nos choix redéfinis avec précision.
Vos détracteurs ne pourront plus vous
reprocher d’avoir pris tel train de mesures auxquelles elles ont souscrit car
elles s’intègrent dans un plan cohérent de redressement.
Si pour des raisons idéologiques certains
ne partageront pas les choix arrêtés, ils pourront démocratiquement attendre
les prochaines élections pour prendre les rênes du Pouvoir si le peuple leur
donnera confiance!
C’est cette transparence et cette cohérence, largement communiquée par les médias et diffusée également par les partis qui y adhérent qui contribuera à rétablir une confiance écornée et donc la Paix sociale nécessaire à la nette reprise de l'investissement.
C’est cette transparence et cette cohérence, largement communiquée par les médias et diffusée également par les partis qui y adhérent qui contribuera à rétablir une confiance écornée et donc la Paix sociale nécessaire à la nette reprise de l'investissement.
Pour avoir les coudées franches trois
autres mesures seraient souhaitables.
1) La réactivation du Conseil économique et
social qui se prononcera sur les projets de textes avant leur transmission à
l’ARP et fera gagner beaucoup de temps au Gouvernement.
2) L’obtention du vote de la loi d’urgence
économique en attendant que les conditions soient propices pour abandonner le
régime parlementaire source de lenteurs manifestes et lui substituer un régime
présidentiel. Le régime actuel ne tient qu’à l’entente, fragile, entre les deux
Cheikhs.
3) La mise en place de la structure prévue
pour prévenir et résoudre les conflits sociaux composée par le Gouvernement,
l'UTICA et l'UGTT.
22/04/2017
Mokhtar el khlifi
Mokhtar el khlifi