dimanche 8 octobre 2017

Le baiser de Gammarth


Un ressortissant franço/algérien, ne parlons pas un mot d’arabe, quitte la France où il travaille pour rencontrer, à Tunis, une  tunisienne qu’il connaitrait  pour passer le week-end avec elle. Après avoir bu de la bière ensemble, ils prennent, en voiture, le chemin de la côte pour s’échanger des baisers, nous a-t-on dit, dans leur véhicule.
La police, en tournée, les prend, vendredi soir, à une heure très tardive, en flagrant délit. Ils sont conduits au poste de police puis remis en liberté. Mais, retournement de  la situation, lorsqu’ils  exigent, avant de quitter le poste de police, le nom des agents qui les ont pris en flagrant délit, Ils sont  alors arrêtés et rapidement traduits  samedi en justice qui les a condamnés, en première instance, à la prison ferme.
Leur avocat, un certain Mre Mrabet,  a glissé un post dans facebook pour soutenir ses deux clients. Tous les commentaires sont en faveur de ces deux personnes.
 Curieusement, même Mr Lotfi Laamari et tous ses invités sur Cap FM ce Dimanche et Si Zied Krichen sur Mosaique FM soutiennent les deux jeunes gens. Les droits de l’homme, la constitution, les failles de procédure, sont invoqués à l’appui. Mais pas un mot émanant de l’autre partie.
Oui, les échos de cette triste affaire n’ont émané que de l’avocat mais personne n’a jugé utile d’entendre le point de vue de la Police pour savoir l’autre son de cloche.
 Que faisaient-ils à cette heure tardive seuls  dans une voiture ? Que leur ont reproché les agents de Police et que leur ont-ils répondu ? Que s’est-il passé au Poste de Police et sur quel ton ils ont demandé les noms des agents et à quels fins ?
Si la justice, les  a condamnés, elle avait ses raisons et on ne peut mettre en doute le verdict prononcé. Peut-être à l’appel le verdict sera modifié.
Est-il besoin de rappeler que, le Ministre de l’intérieur vient, il y a quelques jours, de mobiliser 50000 agents environ, pour venir à bout de tous les débordements que vit le pays et qui nous inquiète de plus en plus… Drogue, braquage, vols, viols, violences, terrorisme. Nous avons applaudi à cette mobilisation et voilà que lorsque  des agents de police exécutent les instructions qu’on leur a données, on met en doute leur façon de faire, au nom de la défense  de l’irrespect des droits de l’homme. Peut-être.
Ce qui m’inquiète le plus, c’est la tournure prise par cet incident qui révèle que nous sommes un pays déboussolé et qui n’a plus de repères.
Jeunes, nous avons appris, dans nos familles et à l’école, certaines valeurs dont la pudeur. Il y a donc des faits, des paroles et des gestes que la majorité de notre société répugne à faire et qui sont actuellement permises.
 S’étreindre dans des embrassades, ou même plus, dans la rue à une heure tardive de la nuit est quelque chose de moralement répréhensible, n’en déplaise à certains.
 Si Boubaker Akacha  a bien voulu le faire comprendre à Zied Krichen qui n’a voulu rien entendre toujours au nom des droits de l’homme auxquels le pays a souscrits.
Bientôt, sous la pression des lobbies, défenseurs acharnés d’un laïcisme extrême, nous verrons défiler, par exemple, dans nos rues des hommes  et des femmes nues comme en Espagne, ou verrons-nous deux hommes mariés représentés, par exemple, l’Etat tunisien auprès de Si Macron. C’est le comble. Les lobbies et ceux qui sont derrière les défendront mais la société arabo musulmane les rejettera. Si on pourrait voir de ces scènes sur nos écrans ce n’est pas une raison d’en faire autant dans nos rues. Et pendant que nous y sommes pourquoi ne laisser passer ces scènes de violence et de dépravation que tard dans la nuit ?
A si Zied Krichen et à Si Laamari, je leur dis, imaginez un seul instant que dans la voiture de Gammarth, il y avait votre fille et que la Police vous ait téléphoné, en pleine nuit, à ce sujet, dans quelle situation seriez-vous vous et vos femmes ?j’aimerais bien le  savoir.
Des lobbies exercent leur pression sur les Pouvoirs publics pour un alignement de nos valeurs sur celles de l’occident. Il conditionne même son aide à cet alignement graduel.
 N’avons-nous pas nos propres valeurs arabo-islamiques ?
 Est-ce une raison de les abandonner pour nous mettre au niveau de ces valeurs dites universelles et qui ne sont que celles de l’Occident qui nous les impose à doses homéopathiques. Figurez-vous que j’ai entendu une conseillère de la Présidence les défendre.
Sommes-nous un peuple sans histoire, sans racine profonde ou refusons-nous l’empreinte islamique  pour nous en tenir aux autres civilisations qui ont traversé notre pays ?
Qu’on ne me dise surtout pas que je veux vivre  1400 ans en arrière ou que je sois un défenseur de l’obscurantisme ou encore que j’adhère à Ennahdha ou à un parti similaire.
 Je n’appartiens à aucun parti et j’ai même voté pour BCE sans adhérer à son parti ce que je ne ferai plus de mon vivant.
Ce que je dis c’est que cet incident, en apparence anodin et qui a caché les problèmes posés par les lois de Finances (2017 non encore clôturée et 2018)  révèle que notre pays est à la croisée des chemins. C’est pourquoi, je pousse un cri d’alarme car je me vois entrainer dans un courant qui va détacher nos enfants de leur racine. Tout ce que nous  leur avons  appris, à la maison et à l’école, va tomber à l’eau sous la pression de ces lobbies.
Dans notre pays, nous ne sommes plus à l’aise. Nous sommes tiraillés par des courants .Notre société est fragmentée.
Oui Il y a ces laïques extrémistes surtout de gauche d’un côté et ces obscurantistes de l’autre. Entre les deux il y a une majorité qui se bat entre ces deux extrêmes. Des musulmans  attachés à leurs traditions tout en restant ouverts aux évolutions raisonnées et non à des impulsions du moment ne sont à l’aise sur le devenir religieux de leur pays.
J’adresse un appel aux autorités pour que le devenir de cette société fasse l’objet d’une étude profonde pour déterminer les valeurs qui figureront dans  l’enseignement à dispenser à nos enfants. A cette étude participeront toutes les composantes de notre société et les propositions qui en résulteront seront soumises à la ratification du peuple.
Nous saurons alors si avec ce respect des droits de l’homme nous allons ou pas vers un modèle de société  de libertinage, de libération des instincts animaliers, sans contrainte aucune, ou vers une société équilibrée, fidèle à ses valeurs, ouverte  au progrès et non répressive.
Dans un cas comme dans l’autre les textes législatifs et réglementaires devront être adaptés au modèle de société choisie.

L’Iran, le japon et bien d’autres pays tiennent à leurs propres valeurs. Pourquoi serions-nous les seuls  à les abandonner ?
08/10/2017
Mokhtar el khlifi

mardi 12 septembre 2017

Franchir les « lignes rouges »


Le pays souffle enfin. Il y a un gouvernement au complet, en place, après le vote de confiance de l’ARP du 12 septembre 2017.
On peut reprocher, à juste titre, que Carthage et la Kasbah  aient mis la charrue devant les bœufs. La charrue est bien là et les bœufs aussi et c’est l’essentiel. Le citoyen lamda, et même les médias, commencent à avoir les grandes lignes du programme de la nouvelle équipe tracé par le chef du gouvernement et complété par son conseiller économique monsieur Ridha Saidi. La version finale apparaitrait le 26 septembre après que les partis auxquels la feuille de route  ait été remise ajouteraient leurs observations, avant le 20 de ce mois.Mais comme le chef du Gouvernement, du haut de la tribune de l’ARP, a tendu, à deux reprises, la main à tous ceux qui pouvaient apporter une plus-value, on est en droit de se demander si les services du Premier Ministère enverront aux experts un exemplaire de ce document et pourquoi pas ne pas le publier dans les colonnes des journaux.
Sur la composition  et la structure du staff, je ne comprends pas qu’on ait confié des départements économiques sensibles à des personnalités qui n’ont pas encore acquis l’expérience nécessaire. Je ne pense pas que ce soit l’idée du chef de Gouvernement, mais plutôt celle de BCE qui, comme Bourguiba, n’a pas malheureusement une expérience économique et pour qui, le politique prédomine.
Je ne comprends pas aussi que la femme soit quasi absente malgré les textes et l’éloge qu’on en fait. C’est là aussi où le politique est intervenu.
J’accepte difficilement que ce ne soit pas un gouvernement restreint et plus efficace où, par exemple, un Ministère de l’économie qui regrouperait, les Finances, l’investissement et la coopération internationale.
Quant à madame Sara Rejeb qui a eu, en apparence, le moins de voix ( 124, alors que d’autres, parmi les secrétaires d’Etat, ont eu entre 141 et 147 voix) je dis qu’elle doit tenir compte du fait qu’en début de séance, il y avait 178 députés et qu’à la fin, ils n’étaient que 161, c'est-à-dire que 17 députés, par irresponsabilité politique, ont quitté la salle avant la fin du vote et que, s’ils avaient voté, il est très possible, qu’elle aurait atteint  141 voix !
Enfin, l’ARP devrait tenir compte dans l’amendement de son règlement intérieur de la nécessité de tenir compte du facteur temps.
 Il n’est plus concevable de faire perdre à un ministre, surtout par temps de crise, un temps fou lorsqu’un député éprouve le besoin de  le soumettre à un interrogatoire public. Cela pourrait se faire par écrit ou dans son bureau pour un temps déterminé. Pire encore, la séance du vote de confiance du 11 septembre a duré de 10 h à minuit ou presque ce qui est vraiment pénible pour tout le monde alors que les blocs parlementaires auraient pu préparer par écrit leurs questions et designer l’un  d’eux pour exposer publiquement leurs points de vue.
Ce qui est fait est fait. On ne peut que souhaiter au gouvernement de Monsieur Chahed  de réussir sur tous les plans. C’est notre chance.
Il y a cependant les « lignes rouges » qu’il lui faudrait franchir car il y va de l’intérêt du pays.
Déjà,  un carré d’environ 25 députés dont ceux, bien entendu, du Front populaire,  n’ont pas osé  donner leur confiance au remaniement pour les raisons  surtout idéologiques que nous connaissons tous, quitte à lui demander des comptes après.
Il y aura également ,demain sur le terrain,  une UGTT dont plus d’un adhérent est de gauche et  qui est prompt à évoquer  les « lignes rouges » en matière de salaires, de restructuration des entreprises publiques, de caisses de sécurité sociale , de subvention de certains produits et j’en passe.
Si demain ces forces vont invoquer les « lignes rouges » à ne pas franchir, le pays ne sortira pas de l’auberge.
Certains, à l’UTICA, parlent, à juste titre, de l’urgence qu’il y a, à établir un « contrat de responsabilité » entre toutes les parties à savoir, organisations et partis politiques. Cependant, pour y parvenir, il faudrait, outre, la conscience que le pays est dans une véritable crise qui empire et le sens de la responsabilité politique envers ce peuple, une connaissance, même élémentaire, des règles économiques qu’un responsable ne doit pas ignorer.
Pour une fois, qu’on ait dépassé le rafistolage et qu’on ait la volonté d’engager des réformes, il est nécessaire que le citoyen, à quelle que couche sociale qu’il appartienne, accepte, de plein gré, les sacrifices équitables et provisoires à consentir, le temps que redémarre l’économie, qu’une nette  croissance  ait lieu justifiant une redistribution équitable des richesses une fois produites.
Je vous avoue que c’est en suivant une émission radiophonique de Si Boubaker Acacha qui a invité Messieurs, Fethi Nouri  économiste, Ridha Saidi, conseiller économique auprès du Chef du Gouvernement et  Nafaa Enneifer, responsable à l’UTICA, que j’ai eu l’idée de rédiger cet article.
J’ai voulu suggérer, par mes propos, que ce Gouvernement ne réussira sa « guerre », à moindres frais, que s’il arrive à associer les médias à son action et  qui  l’aideront  à lever les « lignes rouges ».
 La multiplication de ce genre de débats, associant des personnalités d’envergure et dirigés par des professionnels,  sont les seuls en mesure de porter à la connaissance du peuple et des bases syndicales les règles élémentaires de l’économie qui  permettent de comprendre certaines décisions qui font parfois mal. Cela nous aidera tous à ne parler que de ce que nous savons, au lieu de dresser des « lignes rouges » qui font rire d’étonnement.
 Les responsables politiques et syndicaux,  à  quelque niveau qu’ils soient, doivent avoir la modestie de les apprendre et de les communiquer autour d’eux dans leur intérêt et de celui des causes qu’ils défendent.
Sous d’autres cieux, les syndicats acceptent une diminution provisoire de salaire pour que leur entreprise reste debout, font leur grève un brassard au bras sans arrêter la production ou les services. Ici, sous le fallacieux prétexte de la liberté de protester, on ferme les yeux  sur  de jeunes irresponsables  qui osent, en toute impunité, fermer les vannes  des conduites de transport du pétrole ou du gaz ou qui, pour un rien, bloquent le transport de phosphates  comme aujourd’hui.
A l’ARP, certains  osent bloquer la loi d’urgence économique si elle devait bénéficier à des investissements privés !
 Bien des barrières et des « lignes rouges » doivent être courageusement franchies. C’est une question de vie ou de mort.
12/09/2017

Mokhtar El KHLIFI

mardi 15 août 2017

Les pavés dans la mare

Dans ce pauvre pays, c’est la saison des pavés dans la mare. Le premier dont les conséquences ne sont pas prêtes d’être  éteintes a émané du respectable Cheikh Rached Ghannouchi,  qui sans crier gare et au mépris des dispositions constitutionnelles, a intimé l’ordre au jeune et dynamique chef de Gouvernement Yousef Chahed de ne pas se présenter aux élections présidentielles de 2019 et de le déclarer publiquement s’il entend  rester à ce poste pour expédier les affaires courantes. J’avais, peut-être à tort, pensé qu’il ne pouvait faire pareille déclaration qu’après discussion avec le Président de la République, BCE .Mais, au vu des flèches qu’il vient de décocher à Si Rached ce 13 août (caractère prématuré de penser en 2017 à des élections qui pourraient se tenir en 2019, contestation de ses interventions en matière de politique étrangère, la constitution boiteuse de juin, l’alignement sur l’ami turc…) Je pense  que le courant ne passe plus très bien entre les  deux vieux et c’est tant mieux.
C’est ce nouvel environnement qui aurait poussé BCE, à jeter à son tour son pavé dans la mare, en donnant le signal de l’ouverture de la boîte de Pandore de l’égalité de l’héritage et de l’abrogation de la fameuse  circulaire de 1973 cédant ainsi et enfin aux pressions des femmes démocrates. C’est BCE qui a aussi,  je crois, lever les réserves aux conventions internationales.
Par cette proposition voudrait-il récupérer une partie de l’électorat, surtout féminin, qui lui a échappé après son rapprochement avec Ennahdha et devant le refus du Front populaire ?
A cet effet, il a cru bon de désigner une commission dont la composition est, à mon avis, loin d’être neutre. Elle a été proposée, je pense, par les femmes démocrates. Je n’ai pas vu l’ombre d’un de nos cheikhs modérés comme s’il y en avait pas. Je n’ai pas vu Si Youssef Essedik. Je n’ai pas vu madame Lakhdhar et j’en passe. Quant au Mufti , je lui pardonne sa précipitation.
Affirmer que discuter de ces problèmes ne relève pas de la religion, c’est ma foi, aller un peu trop vite en besogne. Pourtant il y a des versets clairs dans notre Livre sacré. Certes, le droit objectif n’applique pas strictement ce que dispose le Coran puisque ont été exclues de l’héritage certaines personnes mais, Je suis pour une lecture et une adaptation du texte coranique aux réalités du siècle où nous vivons mais pas par l’exécutif et sous la pression de certains lobbies. Faisons comme a fait Bourguiba en 1956.Il bien consulté nos Oulémas et des plus compétents. Ils ont entériné la répudiation et j’en suis convaincu mais se sont opposés à l’égalité de l’héritage. Demandons à Si Ahmed Mestiri, que DIEU le préserve, pourquoi. Il est le seul qui maitrise la question.
Si la loi relative à la défense de la femme et de l’enfant contre les violences est une urgence nationale et qui a été, d’ailleurs, longuement débattue, il n’en est pas de même de la loi sur l’héritage et l’abrogation de la circulaire de 1973 qui peuvent attendre encore, non les calendes grecques, mais au cours de la prochaine  présidentielle, le temps que l’économie reprenne son souffle et que le terrorisme et la corruption soient maitrisés.
 Déjà les longues discussions sur l’identité nous ont fait perdre un temps fou et ont contribué à diviser le pays et voilà qu’à la veille d’élections municipales  l’exécutif pose des problèmes qui divisent le pays.
Il y a des concitoyens qui sont prompt à s’aligner sur les valeurs dites universelles comme si nous musulmans, il est vrai faibles actuellement, parce que en état de décadence économique, n’aviez-nous pas nos propres valeurs qui peuvent ne pas coïncider avec celles de l’occident qui cherche à nous les imposer  allant jusqu’à conditionner ses prêts.
 Au rythme où vont les choses, il n’est pas étonnant que cet occident derrière lequel on court et qui en fait nous rejette, surtout après nos exploits obscurantistes, nous demandera de réviser notre Coran, d’en supprimer certains passages ou de le retirer de la circulation.
Certes, je ne suis pas pour une application stricte des textes coraniques qui parfois sont devenus désuets par la force du temps telles que la référence à l’esclavage, mais « Lisons » alors, une fois pour toutes, notre Coran, comme nous y invite Si Youssef Essedik.
Lisons-le ensemble, c'est-à-dire, tous les courants de pensée confondus avec la nécessité de la présence de nos oulémas, de philosophes, d’anthropologues, d’historiens, de linguistes, de grammairiens, de scientifiques … et que cette commission se prononce sur ce nous  divise, éloigne nos enfants de notre religion, attire la haine de l’autre envers l’Islam et proposons des règles à suivre ou à ne pas transgresser pour être en cohérence avec les principaux fondements du Livre sacré.
Boire ou non l’alcool, faire ou non Ramadhan même  dans des conditions draconiennes comme cette année, faire le pèlerinage, consentir  le mariage avec le non musulman, les règles à suivre en matière d’héritage et j’en passe.
Les jeunes et les moins jeunes se cherchent et veulent avoir une feuille de route claire. Certains versent dans le christianisme. Allez visiter les églises. Certains ont opté pour le libertinage et le  dévergondage. Ils s’éloignent de la vie publique comme le prouve leur absence du registre électoral. C’est leur droit Constitution à l’appui, me diriez-vous, mais en tant autorité politique vous avez la lourde responsabilité de veiller à ce que ce peuple constitué de musulmans essentiellement le reste et que la situation n’empire pas. Le vent de la liberté souffle un peu trop fort et risque de tout emporter. Les paravents sont nécessaires et ce n’est pas certainement la commission de BCE qui pourra faire ce travail avec tous les égards qu’on pourrait porter à ses membres.
Je voudrais revenir sur l’égalité de l’héritage. La justice de Dieu a été amplement  évoquée.
J’avertis la commission que nul n’a le droit de disposer des biens d’une personne. C’est celui qui est propriétaire de ces biens qui a le droit de son vivant, d’en disposer.
 Si la loi devrait être amendée, elle devra respecter le principe sacro-saint du droit de la propriété  en stipulant que le  propriétaire  des biens pourra les répartir, entre ses enfants et pour qui bon lui semble, dans les proportions qu’il jugera nécessaires. Il pourra, en son âme et conscience, privilégier sa femme, sa fille ou son fils ou les mettre tous sur un même d’égalité, ce sera son plein droit. Il n’a de compte à rendre qu’à DIEU. En  agissant ainsi le parent sait ce qu’il fait. Par exemple, si son fils a réussi dans la vie sociale et que sa sœur non, pourquoi voulez-vous que le fils accroisse injustement ses richesses au détriment de sa sœur ( qui est au-dessous du SMIG  puisqu’on lui sert 400 dinars en dépit de ses diplômes) ? Si la fille s’est comportée tendrement à son égard alors que le fils ne l’a pas fait, pourquoi voulez-vous que la loi lui impose l’égalité entre la fille et le garçon ? Vous parlez de justice, c’est ça la justice. Et l’inverse est vrai !
Que la commission ne se mêle pas de ce qui ne la regarde pas.
A bon entendeur salut.
15/08/2017

Mokhtar el khlifi

mercredi 2 août 2017

A-t-on pensé à la Tunisie ?


Hier soir, premier août, plus d’un d’entre nous a suivi l’interview inattendue de Cheikh Rached Ghannouchi drapé dans un beau costume et cravaté ce qui est nouveau et remarquable.
Il a annoncé la couleur. Un gros pavé a été lancé dans la marre, bien lourd de significations politiques. Tous les acteurs politiques et les investisseurs locaux et étrangers sont obligés de tenir compte de cette nouvelle donnée. La Tunisie change de Gouvernements comme on change de chemises.
L’injonction publique faite au jeune Chef du Gouvernement de ne pas se présenter aux élections  présidentielles de 2019 , annonce que le pays va entrer dans une période d’incertitudes préjudiciables surtout à l’économie. La bataille pour le Pouvoir est engagée.
J’aurais souhaité que les  élections présidentielles soient reportées, à titre exceptionnel, à une date ultérieure le temps que l’économie redémarre,  et que le terrorisme et la corruption soient maîtrisés.
Mais il y a, malheureusement, ceux qui mettent leurs intérêts personnels avant ceux de la patrie.
Je pense que BCE et Cheikh Rached sont tous les deux d’accord pour empêcher le jeune Chef de Gouvernement  d’accéder à la Présidence en le poussant prématurément à la sortie, ou en le maintenant au Gouvernement à condition qu’il soit sage, c'est-à-dire, qu’il soit un simple exécutant de leurs politiques.
 Entendez que la lutte contre la corruption a dérangé certains car si elle était poursuivie elle toucherait bien leurs intérêts. Le contrôle efficace notamment des associations mènerait tout droit à découvrir comment certains partis, en l’absence de subventions suffisantes de l’Etat financent leur activité et dominent la scène politique.
Monsieur Youssef Chahed a par ailleurs, acquis une aura internationale et une forte popularité auprès d’une large frange de la population. En politique, c’est un rival sérieux à abattre.
Écartez-vous de notre chemin lui a-t-on dit. On ne peut être plus clair et plus direct.
Qui aimerait bien être à la place de Monsieur Y.Chahed ? Personne. Quelle sera sa décision ? Il devra y bien réfléchir. Le pays l’attend.
Démissionner est un comportement digne d’un homme blessé dans son amour propre. L’inconvénient est le pays va entrer dans une période plus ou moins longue dans la recherche d’un remplaçant alors que le pays traverse une situation économique et monétaire difficile.
 Le citoyen se rappelle amèrement le temps perdu à déboulonner Si Habib Essid et à le remplacer.
Les éventuelles décisions d’investissement seront annulées, ou dans le meilleur des cas, reportées sine die, car les observateurs n’acceptent pas qu’on  change une équipe qui leur a ramené la sécurité dans un pays où la croissance  commence à montrer timidement le bout de son nez.
Ne pas démissionner, déclarer  qu’il ne pense nullement aux élections et continuer à travailler en boostant les réformes et en poursuivant la lutte implacable contre la corruption, c’est servir le pays. Il devra s’adresser directement au peuple et lui demander son appui. Une manifestation monstre devra l’appuyer car, bien entendu, il ne peut compter sur l’appui du parti dont il est issu, ni d’aucun autre parti concurrent.
Néanmoins, pour apaiser certains esprits, Y.Chahed devra prendre à témoin le peuple, qu’il interférera pas dans le processus électoral et que l’ISIE sera garante du déroulement d’élections transparentes sans compter l’œil vigilant des médias et de la société civile.
BCE et Cheikh Ghannouchi doivent enfin comprendre qu’ils doivent laisser la place aux jeunes surtout ceux qui ont administré la preuve,  beaucoup plus que d’autres, qu’ils sont en mesure de faire quelque chose de bien pour le pays et qu’ils acquis une certaine expérience. Ils ont l’énergie et la volonté de réussir pourvu qu’on les laisse agir.
En ce qui me concerne, qu’ils soient certains que je ne voterai pas pour eux  au cas où l’un d’eux commettrait la maladresse de se porter candidat, étant rappelé que bien que n’appartenant pas à Nida j’avais voté pour BCE.
Faisons confiance à notre Gouvernement, laissons-le s’acquitter de sa mission, mettons de côté les acrobaties politiques et ne perdons pas de temps. Le pays a besoin de plus de stabilité et de moins de tensions. Pourquoi ouvrir  maintenant cette boîte de Pandore ?
02/08/2017

Mokhtar el khlifi

jeudi 27 juillet 2017

Tunisiens, réveillez-vous!


C’est le débat houleux du 27 juillet à l’ARP qui rend mal à l’aise ce qui m’a poussé à écrire cet article.
L’ARP a curieusement bien travaillé ces deux derniers mois qui ont vu pas mal de projets de loi votés. Il y avait un retard à rattraper pour justifier le départ en vacances comme si le pays a besoin de vacances.
La loi relative à la violence contre les femmes nous a révélé la collaboration de tous les députés de ce texte important et avant gardiste.
Les débats relatifs à l’amendement du règlement intérieur ont largement atténué les reproches qu’on pouvait faire au sujet de la lenteur des travaux et des absences des députés et ce au vu des nombreuses propositions d’amendement  relatives aux commissions, aux conditions de travail des députés, aux interventions des députés en séance plénière ou en commission, aux visites sur le terrain, aux absences justifiées  ou non, aux interpellations des ministres et du chef du Gouvernement et j’en passe.
 J’ose espérer que le nouveau règlement intérieur donnera au temps sa valeur, introduira plus de souplesse et d’efficacité sans peser outre mesure sur le temps de l’exécutif et prévoira des sanctions à l’encontre des absences notoires et non justifiées de quelques députés.
Le débat du 27 juillet sur le projet de loi relatif à la ratification d’une convention d’emprunt de 500 millions d’Euros auprès de l’Union européenne a été des plus houleux et a été émaillé par les interventions  très virulentes d’une certaine opposition. Elle n’a pas ménagé le ministre des Finances par intérim qui était  absent et sur qui on a tiré à boulets rouges sans justification et avec des appréciations inacceptables.
 Quelqu’un  avait commencé par montrer une image sur son portable qui montrait le ministre en train d’accorder une interview à une radio locale alors que cette importante convention d’emprunt était en discussion à l’ARP.
Le président  de séance a fini par demander au ministre de se présenter. Il s’est avéré ensuite que ce ministre était venu à l’ARP à l’heure convenue le matin, mais comme la séance a été reportée, il a quitté les lieux pour présider la commission tuniso-saoudienne qui ne s’est pas réunie depuis plusieurs années!
J’ai tremblé à l’idée que la convention d’emprunt  auprès de l’Union européenne de 500 millions d’Euros ne soit pas ratifiée, mais le Ministre a bien fait de leur dire que le compte du Trésor est au rouge et que sans les 200 millions d’Euros qui seront versés immédiatement, l’Etat n’aura pas de quoi payer les salaires et les pensions d’aout et de septembre !le reliquat de 400 millions sera versé une fois certaines conditions remplies par la partie tunisienne.
 Ce coup de semonce a remis les pendules à l’heure et la convention a été finalement ratifiée avec 118 voix sur 139 !
Comment peut-on admettre qu’un ministre soit trainé dans la boue alors qu’il aurait suffi de faire sa petite enquête pour savoir que cette absence ne lui est pas imputable ? Qui pourrait accepter dorénavant le poste de ministre ?
Ne peut-on pas nous dispenser de pareils incidents qui portent préjudice à l’ARP et au pays ?
Cet incident révèle le piteux état de nos finances publiques et donc de notre économie.
Depuis le 14 janvier 2011, notre pays donne l’impression qu’il fait du surplace surtout en matière économique.
Le constat amer est là. La perte de temps est manifeste.
 L’investissement n’a pas encore repris de manière significative de manière à réduire le nombre des chômeurs  dont les heureux nantis d’un diplôme universitaire  continuent à être rétribuer à 400 dinars par mois si jamais ils trouvent un emploi  et de surcroit précaire. C’est insoutenable pour l’universitaire et sa famille.
 L’Etat se démène mais les faits sont têtus.
 Nos enfants bardés de leurs diplômes quittent leur pays natal que d’autres cueillent comme un fruit mûr pour développer leurs économies. A ce jeu, les Etats étrangers qui dispensent, parcimonieusement, leurs aides gagnent largement au change et ont le « culot » d’exiger une catégorie de profils ( les ingénieurs, les médecins, les meilleures crues…)
Sur le plan de la démocratie, Kasba 1 et Kasba 2 nous ont donné une assemblée constituante qui a mis deux ans à mettre sur le papier, au forceps, une nouvelle constitution et un régime politique mi-figue, mi-raisin, qui dans les faits a montré que le pays est difficilement gouvernable et que si ce régime était maintenu, il assurerait difficilement la pérennité de l’Etat.
 Actuellement, il ne tient qu’à la politique du consensus assez contestée et dont les initiateurs sont des personnes âgées qui ne sont  pas éternels.
La Tunisie est un véritable chantier béant. Il suffit de gratter. Tout doit être revu et corrigé. Hélas, le temps presse mais l’économie n’attend pas.
Si l’investissement ne reprend pas c’est que l’environnement ne s’y prête pas. L’investisseur local et étranger a encore peur mis à part certains.
 Il faudrait que le cadre juridique qui assure une justice équitable soit renforcé. Il faudrait que l’Administration bouge et gagne la bataille du numérique. Il faudrait que le citoyen et l’entreprise paient leurs impôts pourvu qu’ils soient justes.il faudrait que la bataille contre la corruption soit gagnée. En un mot, il faudrait que la confiance revienne.
Il faudrait aussi que le chef du Gouvernement  pense à revoir la structure de son staff non en fonction des pressions partisanes ou des CV mais en fonction des programmes  concrets que lui présenteraient ses ministres en poste ou nouveaux.
L’Etat est au four et au moulin comme on a coutume de le dire. La lutte contre le terrorisme coûte cher et ampute le budget de sommes faramineuses. L’instabilité  en Libye  ne favorise pas nos exportations et ne favorise guère les flux touristiques et de santé. Nos entreprises  cumulent des stocks qu’elles n’arrivent pas à écouler telle  que ceux de la CPG et du groupe chimique nous dit-on. Les revendications légitimes des populations concernant le droit à un environnement sain viennent grever leur budget.
A cela s’ajoute  les revendications salariales quoique légitime mais  qui  ne peuvent coexister avec un chômage incompressible.
Que peut faire l’Etat et peu importe celui qui aspire à être prématurément à sa tête ?
 On lui demande d’avoir un plan d’actions, des idées claires, des mesures concrètes, des échéances, un nouveau modèle de développement. Cela est exigible dans un Etat où règnent la Paix, la sécurité, la paix sociale, la concorde  et l’esprit de sacrifice et non la politique de « chacun pour soi et Dieu pour tous ».
Tous les Etats sont disposés à nous aider. Toutes les institutions financières internationales manifestent concrètement leur intérêt pour notre pays en y déversant des sommes conséquentes.
 Mais  il y a là une limite si de notre côté nous ne faisons rien et que de surcroit nous tirons à boulets rouges sur des organismes auprès desquels nous nous sommes adressés, de notre plein gré, pour obtenir des financements nécessaires à notre survie. 
Dans cette ARP je n’ai pas entendu notre opposition appeler ce peuple au travail bien fait.
Dans notre pays je n’ai pas vu une organisation syndicale enfourcher le cheval du travail, de la productivité, de la formation professionnelle, de la mobilité dans le travail et de la croissance.
Dans notre écrasante majorité, nous vivons au-dessus de nos moyens  et la volonté du sacrifice est quasi absente lorsqu’on touche certaines catégories sociales.
Sans ce changement, l’Etat ne pourra que procéder à des fuites en avant, à des replâtrages comportant essentiellement la recherche de financements pour boucler un budget de l’Etat à l’état  exponentiel.
Tunisiens, de grâce,reveillez-vous, parlez moins, travaillez plus et mieux, payez vos dettes et vos impôts, unissez vos efforts, abandonnez les idéologies désuètes  car notre Etat n’arrive plus aujourd’hui à régler même ses dépenses courantes !!!
De quoi demain sera-t-il fait ?j’ai vraiment peur.

Tunis, le 27 juillet 2017

samedi 22 avril 2017

Si Y.CHAHED, écoutez aussi les autres experts


Permettez-moi de vous dire, monsieur le chef de Gouvernement, que vous avez eu tort, lors de votre interview du 16 avril 2017, de douter des analyses médiatiques faites par les experts dans le domaine notamment économique. 
Peut-être que vous visez ceux qui n’ont d’expert que le nom ou ceux qui abordent des questions qui sont bien loin de leur ressort. La suffisance n’a pas de limite.
En effet, qui pourrait parler en connaissance de cause de politique monétaire et de politique de change hormis quelques-uns de surcroît sur un plateau de TV où le journaliste ne maîtrise pas aussi la matière et ne peut rectifier le tir? Imaginez les conséquences qui en découlent sur le public et surtout sur les entrepreneurs et les investisseurs potentiels. 
Vous avez affirmé que la croissance économique montre le bout de son nez et qu’on se doit plutôt que de s’auto-flageller et de tomber dans le dénigrement, d’unir nos efforts et d’apporter notre contribution à la solution des problèmes qui se posent au pays et que votre porte est grande ouverte aux avis. C'est bien.
Pour mettre en harmonie vos experts et ceux qui ne le sont pas et mettre un terme, une fois pour toute, aux ambiguïtés et aux discordances, il faudrait, me semble-t-il, prêter l’oreille à tous les avis surtout que vous n’avez pas apparemment la formation requise en matière économique, financière et monétaire. Il n’y a aucun mal à cela sauf que si on est à la tête de l’exécutif cela peut comporter des risques pour le pays au niveau des erreurs éventuelles de choix.
Si Bourguiba avait une formation économique, il nous aurait évité la triste expérience des coopératives et de la collectivisation qui a conduit à une régression de notre économie dont le peuple a payé le prix et certains leur vie.
Ce que je vous suggère est que vous soyez disposé à prêter l’oreille à tous les avis et décider ensuite, car vos experts pourraient bien se tromper et vous induire, de bonne foi, en erreur.
De nombreux experts vous entourent mais il y a de nombreux autres experts qui ne font pas partie de votre équipe et qui critiquent, à longueur de journée, la politique économique, financière et monétaire que vous êtes en train de suivre.
Le citoyen, le chef d’entreprise et le futur investisseur qui lit les analyses économiques, financières et monétaire et suit les plateaux de TV est déboussolé surtout que le journaliste n'a pas la formation requise.

Qui croire ? En qui avoir confiance ?
Sans le rétablissement de la confiance l’investissement tardera à se réaliser avec le volume et la vitesse requis car nos besoins sont énormes et pressants.
Je vous suggère d’inviter chaque organisation nationale et chaque parti politique à déléguer son expert attitré à un atelier de travail, strictement technique, que vous présideriez pour entendre tous les sons de cloche et faire votre choix en connaissance de cause. 
A ces experts seront également conviés, bien entendu vos experts, ceux des autres départements ministériels, ceux de la Banque Centrale et bien entendu les experts indépendants sans oublier des ministres ayant occupé des postes de responsabilité en matière de finances, de monnaie et de crédit. Leur point de vue est des plus précieux.
Cet aréopage devra s’entendre, dans un délai de quelques jours, sur le diagnostic à faire de la situation économique, financière et monétaire du pays et sur les mesures à court, moyen et long terme à prendre.
Les conclusions de ce rapport final devront servir de guide pour l’action de votre Gouvernement ce qui n’empêche pas son actualisation plus d’une fois dans l’année.
Ce sera certainement une occasion précieuse pour les experts de tous bords d’accorder, assez facilement, leurs violons à partir d’une réalité unique et ce en vue de booster une croissance génératrice d’emplois et de paix sociale.
Ce document pourrait remplacer ou enrichir la feuille de Carthage et gagner l'adhésion sincère de plus de partis. 
La situation instable que nous vivons et qui est mise à profit par ceux qui ne partagent pas notre choix démocratique sera maîtrisée une fois ces problèmes plutôt techniques de gouvernance résolus et nos choix redéfinis avec précision. 
Vos détracteurs ne pourront plus vous reprocher d’avoir pris tel train de mesures auxquelles elles ont souscrit car elles s’intègrent dans un plan cohérent de redressement.
Si pour des raisons idéologiques certains ne partageront pas les choix arrêtés, ils pourront démocratiquement attendre les prochaines élections pour prendre les rênes du Pouvoir si le peuple leur donnera confiance! 
C’est cette transparence et cette cohérence, largement communiquée par les médias et diffusée également par les partis qui y adhérent qui contribuera à rétablir une confiance écornée et donc la Paix sociale nécessaire à la nette reprise de l'investissement.
Pour avoir les coudées franches trois autres mesures seraient souhaitables.  
1) La réactivation du Conseil économique et social qui se prononcera sur les projets de textes avant leur transmission à l’ARP et fera gagner beaucoup de temps au Gouvernement.
2) L’obtention du vote de la loi d’urgence économique en attendant que les conditions soient propices pour abandonner le régime parlementaire source de lenteurs manifestes et lui substituer un régime présidentiel. Le régime actuel ne tient qu’à l’entente, fragile, entre les deux Cheikhs.

3) La mise en place de la structure prévue pour prévenir et résoudre les conflits sociaux composée par le Gouvernement, l'UTICA et l'UGTT.
22/04/2017
Mokhtar el khlifi


dimanche 2 avril 2017

Créer de nouveaux partis : est-ce une nécessité ?


A ceux qui ont créé de nouveaux partis ou projettent d’en créer, je dis que vous faites erreur nonobstant les arguments que vous invoquez.
Est-ce que le pays a besoin, dans les circonstances actuelles, d’accroître l’effritement de ses forces vives ou plutôt leur rassemblement  face aux grands défis de l’heure?
N’y a-t-il pas une véritable pléthore  de partis politiques suite au mauvais choix de la loi électorale ?
Faute d’un financement préalable public, Il est à craindre que seuls certains pourront en créer, ce qui fausse le jeu démocratique et favorise, en dehors de toute transparence, l’intervention de parties dont les intérêts ne coïncident pas forcément avec ceux de la population. L’ARP a commis une grave erreur sur ce plan.
 L’électeur, surtout celui qui n’a pas un véritable bagage politique, se perd dans le nombre de plus en plus grand de partis qui tous lui promettent monts et merveilles.
Chat échaudé craint l’eau chaude dit-t-on. Et le bon sens a prévalu puisque  les sondages d’opinion révèlent qu’un trop grand nombre d’électeurs a décidé de ne pas aller voter.
 Déjà une grande partie des citoyens en âge de voter, surtout les jeunes, ne se sont pas fait inscrire sur les listes électorales au cours des élections précédentes. Qu’est-ce qui les fera changer d’avis au vu des maigres réalisations de la coalition au Pouvoir ?
On leur dira  certainement qu’on fera beaucoup mieux  que ceux qui nous ont précédés au Pouvoir depuis six ans. Peut-être sont-ils de bonne foi et que certains pourraient leur accorder un préjugé favorable quitte à se mordre les doigts après. D’ailleurs, plus d’un d’entre nous a accordé ce préjugé favorable à BCE et à son équipe. Nonobstant son alliance inattendue et contre nature avec ses  rivaux politiques d’hier que voyons-nous ? A-t-il gagné son défi ? Certes, des progrès indéniables mais trop lents ont été réalisés surtout en matière de défense mais Chaanbi et Semmama continuent encore à être des zones de non-droit. Notre économie piétine encore. Au rythme   attendu des taux de croissance de l’économie projetés, il nous sera difficile, dans les prochaines années, d’inverser la courbe du chômage. Par ailleurs, notre modèle sociétal est sur une corde raide d’après ce que l’on voit sur le terrain. Il nous semble qu’on s’achemine vers la consolidation d’Ennahdha sur le terrain avec la  bénédiction de Nidaa ou de ce qu’il en reste et qu’on l’aura au Pouvoir pour plusieurs années encore.
Par quelle baguette magique les nouveaux partis  parviendront-ils à inverser ces tendances, à rétablir rapidement les équilibres financiers du pays, à booster l’investissement en commençant par le national, à arrêter la chute du Dinar, à rééquilibrer nos caisses sociales déficitaires et à engager les réformes tant attendues dont  celle de la justice, de la fiscalité, de l’administration  sans occulter une lutte véritable contre le fléau de la corruption ?
Tous les partis crées et à naître connaissent l’amère situation du pays et n’ont nullement besoin de réaliser des études approfondies. Mais comme leur véritable objectif inavoué est d’accaparer le Pouvoir, ils font tout pour hâter sa chute. 
Sachant qu’il sera ma foi difficile pour les nouveaux partis de réunir un électorat significatif ex nihilo, en peu de temps, à la manière de Nidaa de BCE à ses premières heures, ils vont essayer de grignoter sur l’électorat des autres partis centristes qui réagiront à leur manière pour se défendre. Il est à craindre  que les manœuvres électorales, non démocratiques,  vont se développer crescendo.
C’est pourquoi je dis que l’intérêt supérieur du pays nous commande de faire l’économie de ces luttes intestines pour le Pouvoir.
 Si les intentions de toutes les parties sont véritablement bonnes, à gauche comme à droite, c'est-à-dire tirer le pays du marasme dans lequel ses enfants l’ont plongé, il faudrait plutôt unir leurs efforts au lieu de contribuer à leur dispersion.
C’est le rôle dévolu normalement à une ARP  issue réellement d’un mode de scrutin qui   exprimerait la volonté populaire des différentes couches de la population ce qui n’est pas le cas actuellement.
Si le régime choisi eut été un régime présidentiel, avec les gardes fous nécessaires, peut-être ne serions-nous pas dans cette situation.
Pour remédier à cette déficience du Pouvoir qui ne manquera pas de s’accentuer si la couleur de l’ARP deviendrait demain différente de celle de l’exécutif, la société civile  doit de  se mobiliser pour impulser les changements nécessaires.
Les  adhérents aux partis politiques en place qui ne sont pas contents de la façon dont sont conduites les affaires de l’Etat et ceux qui pensent adhérer à de nouveaux partis à créer, pourraient se réunir en Congrès pour arrêter les choix qui s’imposent et les mesures concrètes à prendre.
Dans ce Congrès on y trouvera non pas une gauche irréaliste, une droite tenant à ses privilèges, ou des partisans  d’idéologies désuètes, mais des citoyens  républicains patriotes faisant réellement passer l’intérêt du pays avant le leur et donc prêts à des concessions.
Je crois qu’une UGTT, expurgée de ses éléments extrémistes, pourrait  avoir la force  de jouer ce rôle de sauveur de la République en parrainant cet aréopage .
 L’histoire de l’UGTT, lorsqu'elle était guidée par Farhat Hached,  s’est montrée à la hauteur des événements.
 A une date plus récente, l’aboutissement du dialogue social qui a sauvé la pays de la guerre civile et a été justement récompensé par le Prix Nobel de la Paix, est la preuve que l’histoire peut se répéter.
Pour l’élite responsable l’heure  n’est pas à la multiplication des partis pour détenir les rênes du Pouvoir et défendre certains intérêts, mais à l’Union des énergies que nous impose le choix de ce régime hybride caractérisé par une déficience au niveau de la gouvernance.
 La société civile, avec à sa tête l'UGTT, se doit intervenir pacifiquement, cela s’entend, pour opérer les redressements qui s’imposent.
Que voulons-nous au juste ? L’intérêt du pays ou la prise du Pouvoir  à des fins personnelles? Un militantisme pour sauver la barque avec tout ce qu’elle transporte ou la poursuite de gains personnels éphémères?

Le bon sens nous commande d' œuvrer pour rassembler les énergies pour sauver le pays.

lundi 13 mars 2017

Du souci d’une bonne gouvernance


Faudrait-il être frappé de cécité pour ne pas relever avec bon nombre de concitoyens que notre pays est très malade, souffre de tous les maux pourvu qu’on sorte un dossier accidentellement ( administration, justice, santé, éducation, textes législatifs et réglementaires et constitution, environnement, politique de l’eau et de l’énergie, fiscalité, médias et partis politiques, , jeunesse, drogue et foyers de culture, besoins non satisfaits en main d’œuvre et chômage, régime carcéral, équilibres financiers, déficit de la balance commerciale, politique agricole, civisme, application du code de la route et nombre des accidents et j’en passe)?
Il y a un plan qui n’a pas encore vu le jour et croupit à l’ARP à côté d’autres textes mais il nous semble qu’on agisse au coup par coup et sommes à la merci des faits du moment alors que la bonne gouvernance suppose exige certes le traitement des dossiers de l’heure mais aussi ceux qui risquent de surgir à moyen et long terme.
L’exécutif semble dépassé par les événements et les pécheurs en eau trouble profitent pour compliquer la situation déjà difficile. Le pays donne l’impression qu’il est ingouvernable.
Certes, il y a des signes positifs que le pays commence  à voir le bout du tunnel si on constate les prémisses d’une bonne saison agricole  et touristique, la reprise de la production de la compagnie de phosphates, les accords signés par l’UGTT, soit avec l’Etat, soit avec l’UTICA qui sont de nature à instaure un climat social favorable à l’investissement sans oublier le dynamisme de notre politique étrangère dont les fruits sont là pourvu qu’on retrousse nos manches.
Mais, on a raison de s’inquiéter du rythme  et de la manière avec laquelle sont conduites les affaires du pays.
Je ne pense pas que la volonté politique au niveau de l’exécutif manque mais il semble qu’il y ait  un déficit de gouvernance sans omettre les freins,  dus à l’action néfaste de certains partis et le comportement de certains médias.
Pouvons-nous convenir d’instaurer une trêve jusqu’aux prochaines élections parlementaires et présidentielles et soutenir ensemble ce gouvernement dans son action tout en introduisant plus de transparence ?
Comment rétablir la confiance, regrouper les énergies  et booster la reprise ?
Le recours à la politique du dialogue a donné ses fruits. Le fait qu’il y ait l’accord de Carthage et que le chef du gouvernement ait compris enfin la nécessité de l’actualiser est une excellente initiative.Mais, Il serait plus que nécessaire d’y  associer d’autres partis et surtout le front populaire, même à titre informel, pour qu’ils participent à l’élaboration de la politique à suivre au cours des deux prochaines années.
Il n’est nullement impossible que suite à un dialogue sincère qui parvienne à dépasser les querelles idéologiques, on parvienne, face à la réalité des faits, à arrêter enfin un dénominateur commun  pour l’action de ce gouvernement ce qui nous ferait gagner du temps et de l’argent.
Sur le plan formel, il y a aurait lieu d’entreprendre, à mon humble avis, certaines actions :
ü Substituer à l’armada coûteuse des conseillers, une structure unique qui regrouperait, sans considération, d’âge et d’appartenance politique, les personnalités qui peuvent apporter bénévolement à ce pays une plus-value certaine en raison de leur expérience et de leurs connaissances surtout pratiques. Le pays foisonne de ces compétences inexploitées , ou tenues à l’écart pour je ne sais qu’elle raison. Je n’accepte pas, par exemple, qu’un Mohamed Ghannouchi, qu’un Mohamed kamel Nabli, qu’un Hachmi Aleya, qu’un Habib Ayedi, qu’un Yaadh Ben Achour  et bien d’autres qui ont servi dans l’Administration,  n’enrichissent pas l’action du gouvernement en lui préparant les grands dossiers avec la priorité requise. Cette structure vivante suivra aussi la réalisation des actions entreprises et fera part au chef du gouvernement des correctifs éventuels à apporter. Bien entendu cette structure proposera au gouvernement  qui décidera une fois convaincu de l’action à mener.
ü Après la finalisation de l’accord de Carthage, le choix des ministres devrait se faire indépendamment de l’appartenance aux partis qui  devront s’occuper plutôt à réformer leurs structures et à mobiliser leurs adhérents dans l’action de développement tout azimut et ne plus s’immiscer dans l’action du gouvernement. En s’adressant le plus souvent directement au peuple Monsieur Chahed y trouvera un appui des plus solides.
ü Ressusciter d’urgence le Conseil Economique et Social qui aura à émettre son avis sur les textes législatifs et réglementaires préparés par le gouvernement .Nous ne devrions plus voir le triste spectacle de la genèse d’une loi des Finances au forceps et de décrets d’application aussitôt repris après leur promulgation au JORT.
ü Demander aux médias d’agir dans le cadre d’une liberté responsable qui tienne compte de l’intérêt supérieur du pays et ne se préoccupe plus de buzz et d’audimat. Le secteur devra être invité à arrêter et publier, au plus tôt, son code de déontologie.
ü Convaincre l’ARP de l’opportunité qu’il y aurait à ce que le Chef du Gouvernement agisse par Décrets lois avec bien entendu un contrôle a posteriori de l’ARP et ce,  à titre temporaire,  pendant le temps nécessaire à la reprise économique qui tarde à s’opérer.
ü Amorcer un divorce amiable entre Nidaa et Ennahdha.

Il est temps qu’une reprise en mains énergique des affaires du pays se fasse car ce peuple meurtri ne peut plus attendre sans voir au moins le bout du tunnel.

C’est une course contre la montre que nous devons entreprendre tous car l’instabilité et donc le terrorisme  nous guettent comme le prouve les tristes événements des fous de Kebili.

13/03/2017

mardi 10 janvier 2017

Le retour des «jihadistes» en Tunisie

09/01/2017
Le retour des «jihadistes» en Tunisie a fait couler beaucoup d’encre, donné lieu à des débats houleux, provoqué des manifestations de rue et risque fort de constituer un facteur supplémentaire de division des tunisiens faute pour l’Etat de n’avoir pas arrêté avec les représentants de la société civile certains principes.
L’énonciation de ces principes faciliterait un accord entre les tenants à un retour au pays natal et ceux qui défendent le contraire.
Première question
Avons-nous une idée précise du nombre de ces « jihadites » et des faits qui leur sont reprochés ? Qui sont-ils (âge, sexe, nationalité initiale) ? A quels pays appartiennent-ils s’ils ont la double nationalité ? Qui les finance et les protège ? Qui les a encouragé moralement, matériellement et financièrement à quitter leur pays avec ou sans passeport et pourraient faciliter leur retour ?
Deuxième question
Quel risque, chacun d’eux, fait courir au pays?
Troisième question
Le pays est-il prêt pour les accueillir au cas où cette hypothèse serait retenue ? Dans quelles conditions matérielles s’effectuerait ce retour (par les voies diplomatiques, un retour par les voies usuelles avec ou sans passeport ou par la traversée illégale des frontières maritimes et terrestres ? Avons-nous identifié, au préalable, toutes les caches d’armes et toutes les cellules dormantes ? Seraient-ils libres de leurs mouvements, avec ou sans bracelets électronique, ou seraient-ils immédiatement incarcérés ? Dans ce cas sur quelle base juridique (traversée illégale de la frontière, passeport périmé, personne figurant sur une liste des personnes recherchées, personne objet d’une décision de justice locale ou étrangère, personne n’ayant pas pu justifier ce départ et le choix du pays d’accueil..) seraient-ils incarcérés? Seraient-ils jugés par la justice militaire ou civile ? La justice a-t-elle les moyens humains et matériels (y-a-t-il un programme précis ad-hoc) ? Est-elle en mesure de leur dispenser un jugement équitable (juges et défense indépendants) ? Quid de la sentence ? Comprendra-t-elle la peine de mort et sera-t-elle exécutée ? Le pays est-il en mesure de construire rapidement des prisons de haute sécurité et avec quels moyens (coopération occidentale sollicitée ou non) et de garantir leur gestion notamment sécuritaire ou se limitera-t-il à les loger dans les prisons actuelles ? L’administration pénitentiaire est-elle en mesure de les prendre en charge ? Les visites seraient-elles autorisées ?
Quatrième question
Quelle sera l’attitude de leurs proches parents et de ceux qui partagent leurs idées?
Cinquième question
Avons-nous une bonne coopération avec les pays qui abritent encore ou ont abrité nos « djihadistes » ? La nomination d’un ambassadeur en Syrie est-elle nécessaire ? Quelle est leur position, chaque Etat pris individuellement (Syrie, Turquie, Irak, Libye, Mali, Niger, Nigéria, Etats européens) ? Sont-ils pour leur refoulement immédiat s’ils sont détenus ou leur jugement et l’exécution des peines prononcées ? La partie tunisienne exigera-t- elle d’examiner les dossiers pour pouvoir accepter la sentence prononcée et sera-t-elle admise à participer aux instances en cours?
Sixième question
Quel est le cadre juridique de l’action de l’Etat tunisien (Constitution, loi sur les stupéfiants qui permettrait de libérer certains prisonniers, loi sur le terrorisme , actualisation du code pénal, réforme du système pénitentiaire, conventions internationales signées par la Tunisie)?
De la réponse qui sera faite à ces questions dépendra l’attitude à prendre.
En ce qui me concerne, j’estime que personne n’a le droit d’empêcher un tunisien de retourner dans son pays nonobstant les faits qui lui seraient reprochés.
Juridiquement l’Etat tunisien n’a ni le droit, ni la force politique d’empêcher de satisfaire la demande d’un Etat étranger qui exige de refouler un national. Les terroristes surtout qui ont tué froidement des innocents et n’ont manifesté aucun signe de repentir sincère méritent la peine de mort par pendaison et c'est sur le juge que pèse cette lourde décision, sans aucune interférence.
Le seul fait d’avoir quitté le territoire et d’avoir manifesté son allégeance à Daech ou à Ben Laden et consorts justifie l’incarcération immédiate du terroriste et sa traduction en justice.
Le retour des terroristes devrait se faire en évitant tout contact avec la population carcérale et les cellules dormantes. L’aménagement des prisons actuelles en attendant la construction d’une prison à haute sécurité avec l’aide des USA et des pays européens et le choix éclectique des gardiens est nécessaire.
Les «jihadistes» comprennent certainement diverses catégories qui permettent aux services compétents de les classer en fonction de leur dangerosité et par conséquent on n’a pas le droit de mettre tout ce monde dans un même sac.
La Tunisie a pris le parti d’être un pays de droit, c’est pourquoi, elle se doit d’agir conformément au droit et d’assurer aux « jihadistes » un traitement humain et un jugement équitable ce qui fera accepter plus facilement les sentences par les familles, les proches et l’ensemble du pays et de la communauté internationale qui a l’œil sur nous.
Si nous reprochons à Daech ses atrocités, nous n’avons pas à le suivre dans cette voie.
Si le juge indépendant ne prononcera pas de sentences rigoureuses pour certains, l’Etat se doit d’essayer de récupérer ceux qui acceptent un repentir sincère ayant été emmené dans cette galère sans savoir ses tenants et ses aboutissants.
Les enquêtes qui se feront et l’accès aux dossiers détenus par les pays étrangers nous donneront une idée précise sur ceux qui ont favorisé le développement du terrorisme, soit en fermant les yeux, soit en agissant.

Puisse Dieu éclairer notre voie et nous aider à fermer, rapidement, ce dossier pénible car le pays a besoin de son unité combien nécessaire à la reprise d’une croissance en faveur de tous et tant attendue.