Tunis le
15 /09/2014
Le premier a réussi en arrivant à destituer, en novembre 1987, feu
le Président Bourguiba. Le Professeur Amor Chedly a dit son mot sur ce
certificat médical « légalisant » le départ de Bourguiba dans son
ouvrage, « Bourguiba, tel que je l’ai connu ».
Le second coup émanerait des
proches de BCE et de son médecin traitant qui auraient attiré l’attention de si
Amor Shabou, spécialement, sur la gravité de la maladie qui frapperait BCE et
qui justifierait qu’il n’accède pas aux hautes charges de l’Etat pour laisser
la place à autrui. Monsieur Shabou n’a pas manqué de sauter sur l’occasion.
Personnellement je comprends que les proches voudraient préserver la santé de
BCE en lui épargnant les charges éreintantes de la conduite des affaires de
l’Etat. C’est humain, mais ce n’est pas comprendre le dessein de BCE qui fait
peu de cas de sa santé devant la mission qu’il veut mener à son terme.
Que le diagnostic soit vrai, à moitié vrai ou faux, ce qui n’est
pas à exclure, la première conclusion est qu’il est inadmissible qu’un
médecin divulgue à des tiers l’état de
santé de son patient. Le conseil de l’ordre des médecins devrait réagir et
sanctionner ce comportement.
La gravité de la maladie de BCE, si gravité il y a, a été portée à
la connaissance du public à dessein, à mon sens, contrairement à ce que prétend
Monsieur Shabou.
Ce dernier qui n’a pas eu le courage d’en parler directement à BCE
et de lui recommander de ne pas briguer le mandat présidentiel pour raison de
santé, a préféré lui adresser une lettre sensée lui parvenir personnellement et
à titre confidentiel.
Est-elle tombée en de bonnes mains ?
Cela ne lui a pas suffi, car
après quatre jours et devant l’absence de réaction de BCE, il a transmis une
copie de cette lettre à ses collaborateurs, une quarantaine. Comment un être
aussi intelligent que Si Shabou n’a pas, un seul instant, pensé que l’un de ces
collaborateurs allait « fuiter » cette dangereuse lettre pour BCE et
Nidaa ?
Ne s’est-il pas adressé à
BCE pour lui dire à la TV qu’il est entouré de judas et de Brutus ?
Monsieur Shabou a voulu que cette lettre fasse beaucoup de bruit. Il
a réussi sur ce point et son amplification par Ettounsia en témoigne car c’est
lui qui aurait contacté le présentateur de l’émission.
Pourquoi cette lettre ? Monsieur Shabou avance qu’il était de
tenu de traiter BCE sur le même pied d’égalité que le Président Marzouki pour
avoir la conscience tranquille. C’est fait. La lettre à Monsieur Marzouki était
publique. Celle adressée à BCE a fini, par une entourloupette, à être publique.
Comment peut-on admettre que quelqu’un se fasse « harakiri » ?
Je déduis du comportement de Monsieur Shabou qu’il en veut à BCE et
à son mouvement contrairement à ce qu’il affirme. Pourquoi traiter dans cette
lettre et à la TV de l’âge et de la santé de BCE et du linge sale de Nidaa en
cette période délicate ? Pourquoi juger publiquement que sur les 33 listes
électorales de Nidaa , trois seulement tiennent la route ?N’est-ce pas une
invite à ce que l’électeur choisisse une autre liste ?N’a-t-il pas dit que
c’est une erreur de dire que Nidaa est le seul capable de conduire le pays vers
le salut et qu’il y a une multitude de partis aptes à le faire? je n’en
vois réellement pas.
Monsieur Shabou prétend que l’idée du mouvement Nidaa est la sienne
avec la participation de BCE .Mais, souvenez-vous bien, Il a quitté ce
mouvement lorsqu’il a sans doute déduit que c’est BCE qui va en prendre la
tête. Il y est revenu mais avec ces déclarations peut-il encore prétendre faire
partie de ce mouvement et que veut-il réellement ? Cette félonie
est-elle le prix à payer pour qu’Ennahdha le propulse au poste de Chef de Gouvernement ?
N’a-t-il pas dit du bien du Cheikh et n’a-t-il pas affirmé qu’il y a de grandes
chances que son parti revienne au Pouvoir ?
A la question qu’on lui a posée en ce qui concerne son choix
pour qui voter, il a répondu qu’il était en train d’étudier les programmes des
uns et des autres comme si dans cette phase il est question de programme à
définir.
Les choix sont clairs à tous ceux qui ne sont pas frappés de cécité
politique.
Sur le plan politique, il y a le choix du modèle de société et de
l’homme capable de le mener à son terme ou du moins d’en asseoir les bases
irréversibles.
Sur le plan économique, il y aura un nouveau modèle de
développement et une politique axée sur la liberté d’entreprendre avec une
intervention de l’Etat dans certains secteurs stratégiques ainsi qu’une
redistribution équitable des ressources entre les régions et entre les citoyens
appelés à plus de productivité.
A son actif, BCE veut réussir ce défi au péril de sa santé et je
crois que s’il avait trouvé l’homme ou la femme capable de le mener, il lui
aurait cédé sa place. N’avait-il pas dit un jour qu’il cherchait une femme pour
diriger ?
Aidons cet homme à nous faire traverser le guet et n’ajoutons pas à
ses « ennuis » de santé d’autres ennuis !
Une mise au point de ses nouveaux médecins permettrait de calmer
les esprits échauffés et désorientés.
En dépit de ces faits et bien
que je n’appartienne pas à Nidaa, ni à aucun autre parti, je voterais,
in chaa Allah, pour BCE et Nidaa, car seul Dieu est maitre de nos
destinées.
Georges Pompidou et François
Mitterrand n’ont-ils pas conduits le destin de la France bien qu’étant frappés
par une terrible maladie ?