dimanche 18 août 2013

Comment sauver le processus démocratique en Tunisie?




2013-08-12
Publié dans Leaders.com
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Ennahdha et consorts se sont rassemblés à la Kasbah, samedi 3 août 2013, en grand nombre, pour défendre la «légitimité électorale » et  le droit de se maintenir au pouvoir, jusqu’aux prochaines élections, avec les Institutions actuelles, à savoir l’ANC et un gouvernement dirigé par le parti  Ennahdha. L’opposition, enfin unifiée en un seul front, a relevé le défi en mobilisant également ses troupes qui ont répondu, le 6 août 2013, très largement et très spontanément, à son appel.
 Ce nouveau front revendique la constitution de nouvelles Institutions considérant  que l’ANC n’existe plus de fait vu son échec cuisant et que le Gouvernement actuel doit démissionner pour laisser la place à un Gouvernement de salut public plus apte à mener le pays à de nouvelles élections. 
La société civile, l’UGTT,  l’UTICA et l’opposition sont unanimes à exiger la démission du Gouvernement actuel et son remplacement par une équipe restreinte de personnalités compétentes et indépendantes des partis et qui ne seraient pas candidates aux prochaines élections.
Toutefois, pour le statut de l’ANC, les avis divergent.

Pour tout politicien responsable, le constat est sans appel. Le peuple tunisien est profondément divisé, alors que le 14 janvier, il était uni.

Qui l’a profondément désuni ? L’histoire établira la part de responsabilité de l’équipe au Pouvoir et de l’opposition dans cette désunion, quoique chacun ait déjà sa petite idée à ce sujet, faits à l’appui.

En admettant que tout le monde, et particulièrement Ennahdha et ses alliés, sont, d’une part, réellement pour la poursuite du processus démocratique qui est actuellement dans l’impasse et que d’autre part, ils n’obéissent à aucun agenda extérieur, alors, il est possible de trouver un terrain d’entente pour sauver le pays d’une débâcle certaine.

Soulignons-le, Ennahdha n’a nullement besoin d’une table ronde pour s’engager dans des négociations interminables avec l’opposition, car elle  sait, plus que quiconque, ce que revendique l’opposition qui ne croit plus aux discussions stériles et aux promesses mais a, aujourd’hui, besoin de mesures concrètes.

Ennahdha qui est encore, temporairement,  au Pouvoir, peut prendre les mesures qui s’imposent plus que jamais;

  • adhérer sans réserve à la charte bannissant toute forme de violence et qu’elle est la seule à avoir refusé de signer,
  • commencer par neutraliser les ligues tant anciennes que nouvelles de « protection de la révolution »,
  • revenir très rapidement sur les nominations faites dans l’Administration et qui sont bien loin de se justifier par la compétence,  mais par l’appartenance au parti, y compris la nomination du mufti,
  • reconduire l’ISIE de Kamel Jendoubi laquelle a fait ses preuves, à charge pour ce dernier et son équipe, de proposer les retouches à effectuer à la suite de l’expérience acquise,
  • rappeler à l’ordre le Ministre des affaires religieuses pour qu’il assure effectivement et au plus vite, la neutralité des mosquées,
  • intégrer dans la quatrième mouture du projet de constitution les doléances de l’opposition puis soumettre la cinquième mouture, à l’avis technique, d’une équipe de constitutionnalistes d’horizons divers.
Les  mesures précitées, d’applicabilité immédiate,  rétabliront, sans nul doute, la confiance de l’opposition  dans l’équipe au Pouvoir à mener, à bon terme, le processus démocratique.

C’est à ces  conditions que l’opposition  ne pourra plus persister à demander la démission du Gouvernement et l’autodissolution immédiate de l’ANC.

Je pense que les députés qui ont suspendu leur participation à l’ANC pourront reprendre, alors, leur activité et participer aux travaux de l’ANC dont les discussions et le vote de la cinquième mouture de la constitution.

L’ANC aura la mission de voter le projet de loi électorale et la Loi de Finances pour la gestion 2014.
Une fois sa mission achevée, dans un délai raisonnable, à déterminer  au préalable, elle devra décider sa dissolution ou, au moins, suspendre son activité. 

Quant au Gouvernement, Ennahdha ne pourra  pas  refuser sa démission immédiate et son remplacement par ce que demandent unanimement l’opposition et la société civile. 
Ignorer cette exigence, c’est faire fi de la volonté, sans équivoque, d’une fraction importante et agissante de la société civile.

Le nouveau Gouvernement, une fois constitué et entériné par l’ANC, avant la suspension de son activité, aura la délicate tâche de conduire le pays vers des élections transparentes, de poursuivre fermement la lutte contre le terrorisme, d’engager un processus de réforme de la justice, de la fiscalité et de prendre certaines mesures de nature à relancer l’économie, sans oublier une action de rétablissement du crédit de l’Etat tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.

Comme Ennahdha clame qu’elle croit en la démocratie et qu’elle est sûre de gagner les prochaines élections vu son organisation et son assise populaire, elle n’a donc rien à perdre à accepter la dissolution de son Gouvernement  et  la limitation du pouvoir de l’ANC.

Si par contre, Ennahdha, refuse cette sortie honorable qui prouvera sa maturité politique et son sens de l’Etat, c’est qu’elle vise réellement son maintien au Pouvoir par tous les moyens et qu’elle n’est pas prête à le quitter.

Chacun tirera alors ses conclusions et agira en conséquence au grand malheur de ce peuple.

dimanche 11 août 2013

Le message du pays des pharaons


2013-07-04
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Le peuple Egyptien vient de nous donner une leçon que notre peuple et nos politiciens et notre gagneraient à méditer
Loin de nous l’idée d'appeler à suivre, sans discernement, l’exemple égyptien et de faire courir le risque de plonger notre pays dans de graves soubresauts, voire des luttes fratricides dont on doit faire l’économie.

C’est  le bon sens, le sens de la responsabilité, le réalisme politique et surtout l’amour de notre pays qui pourront éviter à notre pays cette éventualité.

Notons qu’Ennahdha a émis un communiqué pour soutenir le Président Morsi alors que Nidaa Tounes, dont je ne fais pas partie, a soutenu le peuple égyptien. Deux positions diamétralement opposées.

Le réalisme politique a ainsi prévalu sur la conduite des affaires par les sentiments.

Le Président égyptien s’était adressé à ses concitoyens en se prévalant de la légitimité issue des urnes pour se maintenir au Pouvoir. Plus d’une cinquantaine de fois, il a évoqué cette légitimité refusant de reconnaître que le peuple qui a voté un jour pour lui conférer cette légitimité pouvait, au vu de sa gestion des affaires de l’Etat, la lui retirer en toute légitimité. Tous ceux qui invoquent, en Tunisie, cet argument tiré de la légitimité  électorale devraient réviser leur position en respectant davantage l’opposition et les avis contraires. Si les partis au Pouvoir ont un brin de réalisme politique, ils devraient tirer la leçon de l’expérience égyptienne. L’Egypte allait tout droit, sous Morsi et les frères musulmans, vers une débâcle touchant par ricochet les intérêts économiques de l’armée qui ne pouvait plus rester les bras croisés. Ses intérêts ont coïncidé avec ceux du peuple auquel la révolution n'a rien rapporté. Morsi a eu certes le courage de reconnaître ses nombreuses erreurs mais, mais il était trop tard. En outre, il avait commis la lourde erreur de gouverner sans associer l’opposition bien qu’il ait été élu à une faible majorité.

L’exemple de l’Egypte doit pousser les partis politiques qui nous gouvernent à prêter plus d'attention aux revendications d'une fraction importante du peuple:

-rédiger enfin une constitution sans aucune ambiguïté et à cet effet tenir compte de l’avis de nos experts qui ont travaillé sur la question, c’est là une priorité.

-veiller à ce que la Commission chargée de superviser les élections soit à l’abri de toute interférence politique et prendre en compte les avis de l’équipe de l’ISIE.
-promulguer rapidement une loi électorale en évitant  tout esprit partisan.

-commencer par réformer la justice en vue d’une plus grande indépendance et ce en tenant compte de l’avis de la profession sans chercher à y interférer.
-mettre en place une cour constitutionnelle indépendante avant les élections.

-assurer effectivement la liberté des médias et exiger d’eux qu’ils arrêtent leur propre code de déontologie.
Veiller à ce que l’activité des partis politiques soit à l’abri de toute violence d’où qu’elle vienne en appliquant strictement la loi.
-mettre en place un organe interdépartemental chargé de collecter les renseignements nécessaires à la sécurité du pays et dresser un plan d’action pour lutter notamment sur le terrorisme.
-enfin, et pour couronner le tout, constituer un Gouvernement d’union nationale sur la base d’un programme économique ambitieux réalisable sur plus d’une année et sauver le pays de la débâcle.

Bien que l’Egypte et la Tunisie aient leurs spécificités, je pense que ces deux pays ont aussi des points communs dont  la maturité de leurs peuples et leur volonté de vivre en Paix dans le respect, la justice et l’égalité.

Le peuple tunisien  a contraint l'ancien président à prendre la fuite. Il a manifesté pacifiquement sa douleur et sa désapprobation à la suite du décès de feu Chokri Belaid  sans qu’aucun parti politique ne l’ait mobilisé. Il pourrait se manifester une nouvelle fois.

Après la leçon égyptienne, nous attendons de nos députés de s’affranchir enfin de leurs attaches partisanes, de rédiger enfin une constitution acceptable par tous et de jouer leur rôle d’organe législatif fondateur provisoire car le message est on ne peut plus clair.

Que Dieu  préserve notre pays de tout soubresaut.

samedi 10 août 2013

Tunisie: Sortie de crise


2013-07-28
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La crise politique, économique et sociale est là quoiqu’en dise certaines personnalités politiques gouvernementales. 
 
On ne peut se voiler la face sans perdre la considération du citoyen.

L’étendue de la crise

Sur le plan politique, les discussions sur le projet de constitution achoppent sur certains points fondamentaux qui jettent un sérieux doute sur la finalité de ce projet vu les ambigüités qu’il renferme. C’est l’avis de nombreux experts tunisiens en droit constitutionnel. C’est l’avis de la commission de Venise et de certaines organisations étrangères dont Human Rights watch.
 
Certes, les commissions relatives aux médias et à la justice ont enfin, vu le jour, après une opération au forceps et une perte de temps considérable. Mais le résultat est loin d’être parfait.
 
Au lieu de reconduire l’ISIE tout en introduisant d’éventuelles retouches, l’ANC a pris le parti, comme toujours, de travailler sur  une feuille blanche et peine encore à  s’entendre sur la composition du  staff de la nouvelle ISIE.
Mais déjà des doutes planent sur son indépendance une fois constituée.
 
En apparence, la sécurité s’est améliorée, mais derrière ce calme, les événements de Chaanbi ont révélé que le terrorisme est bien sur notre sol et que des cellules dormantes attendent le moment propice pour agir comme l’a déclaré le Chef des trois armes, parti à la retraite, déclaration qui vient d’être confirmée dans les faits. En effet, Brahmi vient d’être  assassiné et le grave phénomène de la voiture piégée a fait son apparition dans notre pays.
 
Curieusement, ce Gouvernement était au courant qu’il y a eu des entrées et des stockages d’armes dans certains points du pays et autour de la capitale.
 
Mais, qu’a fait ce Gouvernement pour réactiver le service des renseignements, ce qui aurait pu localiser tous les lieux de stockage d’armes et identifier les cellules dormantes?
 
Le gouvernement laisse faire son Ministre des affaires religieuses et plus d’une mosquée est devenue un lieu de propagande politique sans parler de ce qui se fait au niveau des jardins d’enfants.  On destitue un Mufti connu pour son indépendance pour le remplacer par quelqu’un qui justifie le discours politique dans  les mosquées.
 
Les ligues de « protection de la Révolution » continuent de menacer publiquement et exclusivement certains partis politiques  de l’opposition et d’user de violence pour les empêcher de tenir leurs meetings, bénéficiant ouvertement de la protection du principal parti au pouvoir, du CPR et de Wafa. Cette impunité explique l’éclosion de « ligues de protection du citoyen ». A quand la confrontation de ces mouvements hors la loi ? 
Sur le plan économique, l’investissement ne reprend que timidement, le tourisme bat de l’aile et le problème de la CPG  et du groupe chimique n’est pas encore fondamentalement résolu. La production industrielle redémarre lentement et les exportations n’ont pas encore atteint leur vitesse de croisière.
 
Les réserves de change sont au plus bas, le déficit commercial est plus prononcé, la balance des paiements est déficitaire d’où le recours à plus d’endettement et le Dinar continue sa dépréciation par rapport au dollar et à l’Euro et l’inflation se maintient à un niveau élevé.
 
Il faudrait être frappé de cécité politique pour ne pas reconnaitre que tout ne va pas dans le meilleur des mondes et qu’on ne peut continuer à gérer les affaires de l’Etat seuls et de la même façon. Est-ce  l’orgueil qui pousse les hommes au Pouvoir pour ne pas reconnaitre que la situation est grave ?
 
La situation économique et sociale peu réjouissante et l’incapacité de l’Etat à faire face à ses responsabilités, on favorisé le réveil des cellules terroristes dormantes. 
 
L’incapacité  à maitriser le phénomène salafiste jihadiste, par incompétence, voire par complaisance, pour des raisons électoralistes, a fait que les terroristes n’ont pas hésité à assassiner Chokri Belaid. Abou yadh ne court-il pas toujours ?
 
L’assassin principal de Chokri Belaid, est encore libre et le commanditaire de cet assassinat  n’est pas encore connu, du moins par le public, ce qui a certainement encouragé ces terroristes à exécuter Mohamed Braham en choisissant le jour de la commémoration de la fête de la République attestant par là qu’ils ne croient nullement dans les valeurs de la République. Parmi les faucons d’Ennahdha, il y a un qui a recommandé aux tunisiens de ne pas hisser le drapeau national ?
 
Entre quelqu’un qui affiche une attitude contraire aux valeurs républicaines et les terroristes qui ont osé assassiné en plein jour Mohamed Braham le jour de cette commémoration, n’y a-t-il pas une complicité ? L’histoire le déterminera. 
 
Sous d’autres cieux, et pour beaucoup moins que cela, les Gouvernements et les ministres qui se respectent ont eu la décence et le courage de s’éclipser et de laisser la place à d’autres.

Comment sortir de la crise actuelle ?

L’opposition démocrate considère que l’ANC et ce Gouvernement n’existent plus et qu’elle n’a plus besoin de demander leur dissolution. Je ne crois pas à l’épouvantail  du « vide politique » pourvu qu’il y ait une solution de rechange savamment préparée par l’opposition, ce qui n’est pas le cas actuellement. Cependant, les solutions issues d’un consensus politique véritable sont de loin préférables et comportent moins de risque pour le pays. L’union fait la force et ce serait la meilleure façon de répondre au terrorisme local soutenu financièrement par des parties étrangères qui veulent faire avorter l’expérience originale tunisienne qui vise à allier la démocratie et l’Islam.
 
Pour ma part, je suis pour la dissolution de ce Gouvernement par l’ANC qui devra être maintenue. 
On pourrait y arriver par une pression pacifique accentuée de la rue et le refus des élus démocrates à continuer à siéger à l’ANC.
 
L’ANC devra élire un nouveau chef de gouvernement, en dehors des partis politiques, mais avec l’accord de ces derniers. Ce chef de Gouvernement composera son nouveau staff avec des personnalités qui ne devront pas se porter candidates aux élections.
 
Ce Gouvernement ne pourra pas comporter ni l’actuel ministre des affaires religieuses, ni celui de la justice, ni celui de l’intérieur.
 
Toutefois, l’ANC devra limiter son activité au vote de la Loi de Finances, à l’achèvement de la rédaction de la Constitution et  à la définition du cadre juridique devant entourer l’opération électorale et ce à l’intérieur d’un délai à fixer.
 
La rédaction de la constitution devra intégrer les amendements proposés par les experts tunisiens en droit en constitutionnel et les suggestions de la commission de Venise et  de certains organismes étrangers dont Human Rights Watch. 
 
Ce Gouvernement  préparera la loi de Finances et expédiera les affaires courantes. Il devra préparer la transparence des élections en  purgeant l’administration des nominations partisanes à l’échelle nationale (ministères) et locale (gouvernorats, délégations et omdas). Il aura aussi la mission de  neutraliser les ligues de protection de la révolution qu’elles soient anciennes ou nouvellement crées.
 
Cette sortie de crise a le mérite de préserver la « légitimité » issue des urnes à laquelle le Pouvoir en place tient encore et de tenir compte des doléances pressantes de la rue. Il appartient à Ennahdha, parti dominant, et à l’opposition de s’entendre enfin, et dans les plus brefs délais, sur cette sortie de crise et de la mettre en œuvre  très rapidement pour débloquer la situation.

Après le Général Ammar?


2013-06-25
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Le  Général Ammar a choisi une émission, une chaine et une heure  de  grande audience pour faire passer un message direct  au peuple tunisien.

Il a préféré  transgressé les lois de la hiérarchie et annoncé lui-même son retrait de l’armée ce qui est hautement significatif.

Il nous a  laissé entendre, je crois, que les mauvais coups se sont multipliés et qu’on ne veut plus de lui, d’où son refus de rester encore davantage au-delà de ses droits à la retraite.
 Le peuple est maintenant bien averti directement par le Chef des trois armées qu’un  danger réel et bien actuel de renversement de l’Etat,  par la force des armes, existe et ne désarmera pas de sitôt et qu’il va falloir combattre.

C’est « el Quaida » qui serait derrière ces putschistes ? De quelle protection ces terroristes jouissent-ils, dans le pays et à l’étranger ?

 A notre avis, pour combattre ce mouvement  qui semble bien enraciné dans le pays et comportant des cellules dormantes travaillant, selon un plan et un calendrier bien définis, la mobilisation générale est de mise.
La société civile doit donc faire pression sur l’Etat pour qu’enfin le peuple sache qui est véritablement derrière ces groupuscules rampants, qui les finance  et les couvrent de son manteau protecteur, pour s’en prémunir efficacement.

Si l’Etat n’est pour rien, dans ce terrorisme rampant, il devra démontrer sa bonne foi, pour rétablir la confiance d’une grande partie du peuple dans ses structures. A cet effet, six mesures, au moins, doivent être prises, à mon sens :
La première, est d’amener tous les partis politiques et toutes les associations à se prononcer, sans ambiguïté, sur la non-violence sous toutes ses formes. La Loi doit être appliquée en cas de violation par les contrevenants, sans aucune distinction.

La seconde, est de revenir sur les désignations faites par le Pouvoir, au sein de l’Administration, particulièrement au niveau régional. Nous venons d’apprendre le rôle combien efficace réalisé par les « omda » pour repérer les « brebis galeuses ». Les nouveaux omda ne semblent pas s’être acquittés de ce rôle puisque la zone protégée d’Echaanbi a été investi par les terroristes au vu et au su de tout le monde.

La troisième mesure est de réactiver la cellule de renseignements destiné à collecter et à étudier les informations sur l’identité, la structure, les circuits de financement  et la stratégie de ces groupuscules qui minent insidieusement notre société. A cet égard, les agents de la sécurité, exclus par Rajhi, doivent reprendre leurs fonctions après avis des syndicats de police.

La quatrième mesure à prendre est de mettre la main sur tout terroriste reconnu comme tel par la justice tunisienne ou internationale et dont la libération n’aurait dû pas se réaliser. A cet effet, l’ANC doit amender sans tarder la  loi d’amnistie qui doit exclure de son champ d’application ces individus.

La cinquième mesure est de s’attaquer, selon un plan efficace, à toutes les formes de trafics et de contrebande d’armes et de produits.

La sixième mesure est que les médias commencent à faire leur autocritique et arrêtent leur propre code de déontologie. L’excès de liberté nuit à la liberté en commençant par ne pas publier les fausses informations et par le choix de ce qu’on doit publier.

Si le Général Ammar va enfin partir à la retraite, suivant ainsi, de quelques mois, la démission de Monsieur Zbidi, le Ministre de la Défense, c’est le signe qu’il a rencontré de sérieuses résistances dans son combat, et des attaques injustifiées qui ne l’encouragent pas à poursuivre son sacrifice. Cet homme avait l’air de nous dire, le cœur serré, qu’il a en a marre, devant notre ingratitude !

Son successeur, aura-t-il l’étoffe,  le souffle nécessaire et l’appui  clair de la société civile, des médias et des partis politiques  pour faire aussi bien, voire mieux, tout en restant à cheval sur les principes d’une armée républicaine ? L’avenir nous le dira.