lundi 5 décembre 2016

Ne décevez pas notre espoir et ne mettez pas en péril la reprise de la croissance


La conférence sur l’investissement « Tunisie 2020 » a eu lieu comme prévu et on peut dire qu’elle a réussi.
 Remercions ceux qui ont en eu l’idée et tous ceux qui se sont démenés pour la faire réussir.
 Certes, il aurait été plus judicieux de la reporter pour pouvoir établir préalablement, les conditions d’un climat social serein en mesure d’encourager la reprise de l’investissement.
Mais, Les choses étant ce qu’elles sont, comment faire pour que l’échec du Caire ne se reproduise pas?
Le suivi des engagements et des promesses pour leur concrétisation réelle, sera l’affaire du Gouvernement et des organisateurs de cette conférence qui parviendront à  établir un « business plan » pour éviter le fiasco du Caire.
 Reste l’épineux problème de l’amélioration du cadre juridique et social de l’investissement.
Sur le plan juridique, il serait recommandé que le Gouvernement parvienne, très rapidement, à ressusciter le Conseil économique et social, dans une composition éclectique nouvelle, qui lui dispenserait ses avis consultatifs obligatoires, sur les textes législatifs et réglementaires à prendre.
 Le Gouvernement devrait disposer, en outre, à titre dérogatoire, exceptionnel et transitoire, de la possibilité de légiférer par décrets lois quitte à les soumettre à un contrôle a posteriori obligatoire de l’ARP.
 Les circonstances étant difficiles, le temps perdu étant énorme et l’urgence qu’il y a à ce qu’une croissance économique saine, soutenue et équitable reprenne, cette dérogation introduirait la souplesse nécessaire dans l’action gouvernementale.
Reste à résoudre l’épineux problème de l’assainissement du climat social.
Certes,  le discours de Mr Abassi à la conférence de l’investissement a été rassurant et a permis, à plus d’un, de souffler, mais  en fait, il se révèle que c’était un discours   diplomatique de façade, car la position connue de l’UGTT reste invariable. Elle continue à soutenir qu’elle n’a pas à négocier un accord signé et publié au JORT. Le faire, ce serait pour elle, un précédent dangereux.
Pourquoi l’UGTT qui se réclame de l’esprit de feu Hached, agit-elle ainsi ? Est-elle consciente des graves conséquences encourues pour le pays par les mouvements de grève annoncés ? Est-ce que la Direction de l’UGTT ne peut plus se soustraire à la pression de sa base où l’élément de gauche est prépondérant, surtout que Le prochain Congrès approche ? n’adhère-telle pas au modèle de développement économique et social engagé ? L’UGTT poursuit-t-elle en vérité d’autres visées ?
Monsieur Essid, avec tout le respect qu’on lui doit,  aurait commis une lourde erreur en autorisant  la signature de deux documents contradictoires, la convention sur le relèvement des salaires et l’engagement auprès du FMI de maîtriser leur hausse sans commune mesure avec la croissance du PIB.
Le moment est venu pour qu’il s’explique et se réfugie pas dans un silence assourdissant. C’est le moins qu’il puisse faire.
Si monsieur Essid disait clairement qu’il aurait été soumis à une pression insoutenable des syndicats qui ont obtenu ce qu’ils voulaient en dépit de la situation catastrophique du pays,  juridiquement, on peut répondre à l’UGTT qui se réfugie derrière les arguments de droit, que le consentement du gouvernement a été vicié et qu’il est en droit de le renier ou de le modifier pourvu que le FMI et consorts tiennent à cette orthodoxie financière en temps de crise .
L’UGTT, qui  compte des  experts,  savait très bien que les caisses de l’Etat et les perspectives de croissance économique ne permettaient pas de tels décaissements dont personne de sensé ne conteste la légitimité.
Ces mêmes experts savaient aussi que l’enveloppe des salaires devait être contenue à l’intérieur d’un plafond et évoluer en fonction du rythme de la croissance. Enfin, ces  experts  savent que rien ne servirait à obtenir des augmentations de salaires sans une nette reprise de la croissance. On ne peut redistribuer que ce qu’on a produit.
C’est donc à ces experts de convaincre leurs dirigeants d’accepter enfin que ces augmentations soient reportées. C’est une question d’honnêteté intellectuelle à moins qu’ils aient des preuves que nous ignorons pour démontrer le contraire ou qu’il y ait d’autres raisons que nous ignorons.
Le Gouvernement, quant à lui, a eu la maladresse politique de reculer à diverses reprises .Il a donné l’impression, sous le couvert de la nécessité d’arriver à un consensus, que son argumentation ne tient pas la route et qu’on pouvait l’amener, à force de persévérance, à satisfaire totalement les revendications syndicales.
 Les résultats atteints par la Conférence « Tunisie 2020 » pouvant s’évaporer avec toutes les conséquences négatives, sur notre crédit, sur la croissance et la stabilité sociale, l’UGTT et le Gouvernement pourraient avoir la sagesse et la responsabilité de convenir de s’en remettre à l’avis d’une commission composée des experts  des deux parties et  d’experts  indépendants pour trouver une solution qui préserve l’intérêt du pays. Un expert de l’OIT et du FMI  pourraient y faire partie, pourquoi pas ?
 Si le problème réside seulement dans la lecture des chiffres et de certaines normes, il serait facile d’y remédier sans perdre la face.
Mokhtar el khlifi

05/12/2016

jeudi 1 décembre 2016

L’espoir revient à grands pas


28/11/2016
Les médias ont survolé un événement majeur, à savoir, la rencontre de Vendredi 25 novembre 2015 de BCE avec des hommes d’affaires locaux. Certains n’ont n’en pas parlé comme si le citoyen ne devait pas être entretenu de cet évènement majeur.
 Défaillance au niveau de la communication ? manque de professionnalisme  pour certains médias beaucoup plus préoccupés par le buzz  car en mesure de leur assurer des rentrées d’argent. Heureusement que J’ai appris l’événement par Leaders.
Voilà que  quatorze hommes d’affaires ont suivi le pas tracé par un certain Hamdi Meddeb, qui a osé, par temps de crise, investir à Sidi Bouzid sans attendre la parution de la loi sur l’investissement, ni obtenir un quelconque avantage préalable. Mu par son  nationalisme et son esprit entrepreneurial, il a osé mettre la main à la poche pour créer une unité moderne de production de dérivés du lait.
Meddeb aurait même affirmé que « son unité installée dans la région, travaille en toute quiétude et s’avère la plus rentable de son groupe.»

 BCE aurait dû le gratifier d’une  décoration bien méritée.
 BCE aurait  eu l’idée, en février  2015, d’inciter les hommes d’affaires locaux à investir  particulièrement dans les régions défavorisées pour créer de nouveaux emplois. Ils ont  eu le mérite de répondre à sa demande.
 En effet, on ne peut demander à des étrangers d’investir en Tunisie alors que les enfants du pays qui ont tant bénéficié des avantages consentis par l’Etat et obtenus des concours bancaires, ne le font pas.
La réunion a groupé environ quatorze hommes d’affaires qui ont promis de réaliser des projets d’une  valeur globale d’environ 1,5 milliards de dinars et de créer environ 50000 emplois ! Cela nous fera gagner au moins 3 points de croissance du PIB !
Un autre groupe suivra et s’engagera pour une autre enveloppe d’investissements.
Pourquoi n’avons-nous pas fait cela bien avant ? A quoi étions-nous occupés ? Mais cela vaut mieux tard que jamais.
Le second motif d’espoir, ce sont les résultats attendus de la Conférence internationale sur l’investissement « Tunis 2020 ».
Déjà des signes avant-coureurs pointent à l’horizon et le grand projet de création du méga  projet relatif à la  réalisation d’un complexe commercial et financier off-shore, par les bahreïni et qui a tant tardé, va  enfin démarrer.
Ces deux manifestations  se traduiront sur le terrain par la reprise de l’investissement et donc de l’absorption graduelle du chômage.
Face à l’accroissement attendu des investissements, l’Etat doit mettre les bouchées doubles pour circonscrire les entraves de toutes sortes.
 Déjà le Ministre de l’équipement a fait état dans sa réponse à l’ARP  du fait que le secteur manque de main d’œuvre qualifiée, notamment dans le « ferraillage ».
Cette reprise tant attendue devrait être consolidée. Lorsque l’investissement va, tout va !
 Au Gouvernement de poursuivre, avec plus de détermination et de communication, ses réformes, pour améliorer le climat des affaires et assurer la sécurité à tous et particulièrement aux investisseurs.
 Aux deux principales organisations nationales de s’entendre enfin pour favoriser un climat social serein rien que par le dialogue et donc la suspension des grèves avec arrêt de la production ou des services.
 Aux médias et  aux « experts » de tout poil d’accompagner cette croissance surtout en ne perdant pas de vue la moitié du verre plein.
Au citoyen digne de ce nom de s’acquitter de son devoir fiscal.
Mobilisons-nous tous car il y va de la consolidation d’un processus démocratique unique dans la région mais encore fragile et de l’avenir de nos enfants.
Mokhtar el khlifi