lundi 5 décembre 2016

Ne décevez pas notre espoir et ne mettez pas en péril la reprise de la croissance


La conférence sur l’investissement « Tunisie 2020 » a eu lieu comme prévu et on peut dire qu’elle a réussi.
 Remercions ceux qui ont en eu l’idée et tous ceux qui se sont démenés pour la faire réussir.
 Certes, il aurait été plus judicieux de la reporter pour pouvoir établir préalablement, les conditions d’un climat social serein en mesure d’encourager la reprise de l’investissement.
Mais, Les choses étant ce qu’elles sont, comment faire pour que l’échec du Caire ne se reproduise pas?
Le suivi des engagements et des promesses pour leur concrétisation réelle, sera l’affaire du Gouvernement et des organisateurs de cette conférence qui parviendront à  établir un « business plan » pour éviter le fiasco du Caire.
 Reste l’épineux problème de l’amélioration du cadre juridique et social de l’investissement.
Sur le plan juridique, il serait recommandé que le Gouvernement parvienne, très rapidement, à ressusciter le Conseil économique et social, dans une composition éclectique nouvelle, qui lui dispenserait ses avis consultatifs obligatoires, sur les textes législatifs et réglementaires à prendre.
 Le Gouvernement devrait disposer, en outre, à titre dérogatoire, exceptionnel et transitoire, de la possibilité de légiférer par décrets lois quitte à les soumettre à un contrôle a posteriori obligatoire de l’ARP.
 Les circonstances étant difficiles, le temps perdu étant énorme et l’urgence qu’il y a à ce qu’une croissance économique saine, soutenue et équitable reprenne, cette dérogation introduirait la souplesse nécessaire dans l’action gouvernementale.
Reste à résoudre l’épineux problème de l’assainissement du climat social.
Certes,  le discours de Mr Abassi à la conférence de l’investissement a été rassurant et a permis, à plus d’un, de souffler, mais  en fait, il se révèle que c’était un discours   diplomatique de façade, car la position connue de l’UGTT reste invariable. Elle continue à soutenir qu’elle n’a pas à négocier un accord signé et publié au JORT. Le faire, ce serait pour elle, un précédent dangereux.
Pourquoi l’UGTT qui se réclame de l’esprit de feu Hached, agit-elle ainsi ? Est-elle consciente des graves conséquences encourues pour le pays par les mouvements de grève annoncés ? Est-ce que la Direction de l’UGTT ne peut plus se soustraire à la pression de sa base où l’élément de gauche est prépondérant, surtout que Le prochain Congrès approche ? n’adhère-telle pas au modèle de développement économique et social engagé ? L’UGTT poursuit-t-elle en vérité d’autres visées ?
Monsieur Essid, avec tout le respect qu’on lui doit,  aurait commis une lourde erreur en autorisant  la signature de deux documents contradictoires, la convention sur le relèvement des salaires et l’engagement auprès du FMI de maîtriser leur hausse sans commune mesure avec la croissance du PIB.
Le moment est venu pour qu’il s’explique et se réfugie pas dans un silence assourdissant. C’est le moins qu’il puisse faire.
Si monsieur Essid disait clairement qu’il aurait été soumis à une pression insoutenable des syndicats qui ont obtenu ce qu’ils voulaient en dépit de la situation catastrophique du pays,  juridiquement, on peut répondre à l’UGTT qui se réfugie derrière les arguments de droit, que le consentement du gouvernement a été vicié et qu’il est en droit de le renier ou de le modifier pourvu que le FMI et consorts tiennent à cette orthodoxie financière en temps de crise .
L’UGTT, qui  compte des  experts,  savait très bien que les caisses de l’Etat et les perspectives de croissance économique ne permettaient pas de tels décaissements dont personne de sensé ne conteste la légitimité.
Ces mêmes experts savaient aussi que l’enveloppe des salaires devait être contenue à l’intérieur d’un plafond et évoluer en fonction du rythme de la croissance. Enfin, ces  experts  savent que rien ne servirait à obtenir des augmentations de salaires sans une nette reprise de la croissance. On ne peut redistribuer que ce qu’on a produit.
C’est donc à ces experts de convaincre leurs dirigeants d’accepter enfin que ces augmentations soient reportées. C’est une question d’honnêteté intellectuelle à moins qu’ils aient des preuves que nous ignorons pour démontrer le contraire ou qu’il y ait d’autres raisons que nous ignorons.
Le Gouvernement, quant à lui, a eu la maladresse politique de reculer à diverses reprises .Il a donné l’impression, sous le couvert de la nécessité d’arriver à un consensus, que son argumentation ne tient pas la route et qu’on pouvait l’amener, à force de persévérance, à satisfaire totalement les revendications syndicales.
 Les résultats atteints par la Conférence « Tunisie 2020 » pouvant s’évaporer avec toutes les conséquences négatives, sur notre crédit, sur la croissance et la stabilité sociale, l’UGTT et le Gouvernement pourraient avoir la sagesse et la responsabilité de convenir de s’en remettre à l’avis d’une commission composée des experts  des deux parties et  d’experts  indépendants pour trouver une solution qui préserve l’intérêt du pays. Un expert de l’OIT et du FMI  pourraient y faire partie, pourquoi pas ?
 Si le problème réside seulement dans la lecture des chiffres et de certaines normes, il serait facile d’y remédier sans perdre la face.
Mokhtar el khlifi

05/12/2016

jeudi 1 décembre 2016

L’espoir revient à grands pas


28/11/2016
Les médias ont survolé un événement majeur, à savoir, la rencontre de Vendredi 25 novembre 2015 de BCE avec des hommes d’affaires locaux. Certains n’ont n’en pas parlé comme si le citoyen ne devait pas être entretenu de cet évènement majeur.
 Défaillance au niveau de la communication ? manque de professionnalisme  pour certains médias beaucoup plus préoccupés par le buzz  car en mesure de leur assurer des rentrées d’argent. Heureusement que J’ai appris l’événement par Leaders.
Voilà que  quatorze hommes d’affaires ont suivi le pas tracé par un certain Hamdi Meddeb, qui a osé, par temps de crise, investir à Sidi Bouzid sans attendre la parution de la loi sur l’investissement, ni obtenir un quelconque avantage préalable. Mu par son  nationalisme et son esprit entrepreneurial, il a osé mettre la main à la poche pour créer une unité moderne de production de dérivés du lait.
Meddeb aurait même affirmé que « son unité installée dans la région, travaille en toute quiétude et s’avère la plus rentable de son groupe.»

 BCE aurait dû le gratifier d’une  décoration bien méritée.
 BCE aurait  eu l’idée, en février  2015, d’inciter les hommes d’affaires locaux à investir  particulièrement dans les régions défavorisées pour créer de nouveaux emplois. Ils ont  eu le mérite de répondre à sa demande.
 En effet, on ne peut demander à des étrangers d’investir en Tunisie alors que les enfants du pays qui ont tant bénéficié des avantages consentis par l’Etat et obtenus des concours bancaires, ne le font pas.
La réunion a groupé environ quatorze hommes d’affaires qui ont promis de réaliser des projets d’une  valeur globale d’environ 1,5 milliards de dinars et de créer environ 50000 emplois ! Cela nous fera gagner au moins 3 points de croissance du PIB !
Un autre groupe suivra et s’engagera pour une autre enveloppe d’investissements.
Pourquoi n’avons-nous pas fait cela bien avant ? A quoi étions-nous occupés ? Mais cela vaut mieux tard que jamais.
Le second motif d’espoir, ce sont les résultats attendus de la Conférence internationale sur l’investissement « Tunis 2020 ».
Déjà des signes avant-coureurs pointent à l’horizon et le grand projet de création du méga  projet relatif à la  réalisation d’un complexe commercial et financier off-shore, par les bahreïni et qui a tant tardé, va  enfin démarrer.
Ces deux manifestations  se traduiront sur le terrain par la reprise de l’investissement et donc de l’absorption graduelle du chômage.
Face à l’accroissement attendu des investissements, l’Etat doit mettre les bouchées doubles pour circonscrire les entraves de toutes sortes.
 Déjà le Ministre de l’équipement a fait état dans sa réponse à l’ARP  du fait que le secteur manque de main d’œuvre qualifiée, notamment dans le « ferraillage ».
Cette reprise tant attendue devrait être consolidée. Lorsque l’investissement va, tout va !
 Au Gouvernement de poursuivre, avec plus de détermination et de communication, ses réformes, pour améliorer le climat des affaires et assurer la sécurité à tous et particulièrement aux investisseurs.
 Aux deux principales organisations nationales de s’entendre enfin pour favoriser un climat social serein rien que par le dialogue et donc la suspension des grèves avec arrêt de la production ou des services.
 Aux médias et  aux « experts » de tout poil d’accompagner cette croissance surtout en ne perdant pas de vue la moitié du verre plein.
Au citoyen digne de ce nom de s’acquitter de son devoir fiscal.
Mobilisons-nous tous car il y va de la consolidation d’un processus démocratique unique dans la région mais encore fragile et de l’avenir de nos enfants.
Mokhtar el khlifi



dimanche 23 octobre 2016

Ce qu’on est en droit d’attendre du Chef du Gouvernement


Le  discours d’investiture du chef de Gouvernement, à l’ARP, a laissé bon nombre de citoyens sur leur faim. Ils se sont dit, qu’un package de mesures concrètes suivra. Mais l’attente a été longue alors que le rendez-vous de fin novembre des investisseurs arrive à grand pas. Gardons, cependant, bon espoir.
Peut-on oser dire ce que nous attendons ? Oui, cette « révolution » a diminué notre niveau de vie mais nous a gratifié de la liberté d’expression.
Il y a d’abord des préalables à satisfaire
1)  Ce n’est pas parce que le chef du Gouvernement s’est entouré, surtout de jeunes collaborateurs, bardés de titres, que la croissance économique repartira. Il ne faudrait pas faire l’erreur de mettre sur le bord de la route les gosses pointures de notre économie qui ont exercé surtout des fonctions ministérielles. On pourrait les inviter à faire partie du « Pool économique » à créer ou du « Conseil économique et social »  dont l’intérêt, tant pour l’ARP que pour le Gouvernement, est évident.
 A cet égard, pourquoi ne pas mettre à contribution, par exemple, monsieur Mohamed Ghannouchi pour ne citer que cette illustre personnalité qui  a pu assurer  à notre économie une croissance de 5%  en moyenne en dépit des dérives dont il n’assume pas, à mon humble avis, la responsabilité ? Il faudrait les pousser à mettre la main à la pâte, au moins pour nous aider à faire repartir la machine économique qui patine.
2)  Eviter, à tout prix, de lancer un mauvais signal aux investisseurs en se bornant à reproduire une loi des Finances préparée par le Gouvernement précèdent et qui n’a d’autres préoccupations que de trouver des ressources.
3)  L’Etat devrait se doter des moyens juridiques permettant de dépasser les contraintes administratives source de lenteurs et de débats interminables, quitte à ce que les contrôles a posteriori de l’ARP sanctionnent toute dérive. Cependant, cette délégation législative est à limiter dans le temps.
4)  Le Chef de Gouvernement n’a d’autres choix que d’agir, dans le cadre de ses larges attributions constitutionnelles, contre les individus qui dévergondent l’économie, en ayant le courage de se soustraire aux pressions  diverses qui pourraient s’exercer sur lui. C’est cette action courageuse que le peuple attend impatiemment. Le chef du Gouvernement devrait se placer au-dessus des partis en faisant peu de cas de son avenir politique. Il devra  apprendre à s’adresser directement et franchement au peuple en lui demandant son soutien, soutien qu’il lui accordera et qui légitimera son action.
5)  Engager, sans tarder, la réforme de la justice. Le Conseil supérieur de la justice, nouvellement élu, sera là pour épauler l’action du Ministre de la justice. Cette réforme pourrait se traduire, notamment, par l’informatisation et le renforcement des moyens humains. A cet égard, certains juges à la retraite, mus par un esprit nationaliste, pourraient faire bénéficier, bénévolement, la justice de leurs compétences, pendant une certaine période, pour traiter les dossiers en suspens. Une justice sereine, indépendante et rapide renforcera la crédibilité de l’Etat et sécurisera tout justiciable.

Quelques mesures attendues

a)  La loi de Finances pour 2017 devrait représenter la première année du plan de développement en cours d’élaboration. Elle se devrait de contribuer à rétablir la confiance des investisseurs  et du citoyen en général. Certes, il faudrait identifier des ressources. Mais, plutôt que de chercher à augmenter la pression fiscale il faudrait s’engager plutôt  sur la voie de sa compression. En effet, c’est sur l’entreprise que pèse la responsabilité de la création des emplois devant l’absence de moyens suffisants de l’Etat. Rappelons, que lorsque l’Etat a diminué, à un certain moment, les droits d’enregistrement, le citoyen a accouru aux guichets des Finances, pour enregistrer ses biens. Il faudrait gagner le pari  d’une diminution de l’impôt qui encouragerait le citoyen à s’acquitter de ses obligations fiscales. C’est  là aussi un signal positif adressé aux investisseurs, surtout étrangers.
b)  Veiller à ce que la fiscalité soit une obligation pour tous, soit juste sans être un frein à la croissance.
c)   Le déficit en ressources pourrait être comblé, par un élargissement des assiettes fiscales (limitation du régime forfaitaire… ) et la mise à contribution des professions qui ne paient pas actuellement suffisamment d’impôt. Il n’y a d’autres voies que le dialogue technique serré avec les professions qui ont chacune leurs spécificités.
d)  L’Etat devrait comprimer, cette année, ses dépenses, à l’exception des dépenses destinées à renforcer les équipements de sécurité. Une reconduction des enveloppes budgétaires antérieures et la généralisation de  la gestion informatique s’avèrent nécessaires.
e)  L’Etat devrait s’atteler à recouvrer, au plus vite, les créances qu’il détient sur les entreprises et les particuliers.
f)    L’excèdent constaté au niveau de la fonction publique devrait être redéployé, au plus vite, dans les administrations qui souffrent d’un manque, dans le renforcement des équipes de contrôle fiscal et dans le déblocage de certains investissements au niveau régional.
g)  Qu’attend l’Etat  pour céder  les biens confisqués sans pour autant les brader ? Un audit effectué par une équipe d’experts indépendants pourrait évaluer ces biens à leur juste valeur et l’Etat les vendrait, au moins à ce prix, sur appel d’offres transparents.
h)  Qu’attend l’Etat  pourrait-il céder, dans la transparence, certaines de ses participations dans les secteurs non stratégiques à définir rapidement.
i)   Le commerce parallèle accapare plus de 40% du PIB, fait qui ne peut plus durer. Qu’attend-t-on pour démanteler ces réseaux apparemment puissants à partir des résultats obtenus en aval (action dans la rue des salines, étalages de marchandises douteuses dans la rue,)? Certaines langues affirment que ces réseaux pourraient financer certains partis politiques et avoir des ramifications dans les structures de l’Etat. C’est la volonté politique du Chef de Gouvernement et le soutien de la société civile qui permettra de gagner la bataille. Que de nouvelles recettes budgétaires seraient attendues de cette action courageuse ! Certains disent qu’ils connaissent nommément ces barons de la contrebande et de la corruption. Un député  s’est dit prêt à livrer certains noms au chef du Gouvernement lors de la séance de son investiture. Alors ? Où le blocage réside-t-il ?
j)     Les dépenses de la caisse de compensation deviennent de plus en plus insoutenables. Il va falloir libérer certains prix. En ce qui concerne, le pain, l’huile, le sucre et certaines autres denrées alimentaires, il est possible de verser, à travers l’entreprise ou l’Etat, qui emploie les catégories à  faible revenus, mensuellement et régulièrement, une somme qui couvre leurs dépenses , à ce titre. Pour ceux qui sont sans emplois cet ajustement pourrait s’opérer au niveau des délégations au vu d’une liste ne prêtant à aucune confusion.
k)   L’augmentation des cotisations sociales, l’adjonction, au régime de répartition, d’une dose de capitalisation est nécessaire pour le rééquilibrage des caisses sociales. Le recouvrement des créances au titre des cotisations,  le relèvement de l’âge de la retraite  et le réexamen du mode de calcul des pensions nouvelles, urgent.
l)     La production de phosphates devra se maintenir et  s’accélérer étant entendu que le Gouvernement  devra honorer les engagements pris pour développer la région minière. Pour résoudre à terme le problème du transport coûteux du phosphate, pourquoi ne pas s’inspirer de l’expérience marocaine du transport par aspiration à  travers un tunnel ?
m) La transformation d’une partie plus importante de notre dette en investissements et l’étalement du reliquat pourraient être envisagées.
n)  Dresser un plan d’actions pour soutenir la campagne céréalière à engager suite aux pluies (augmentation des surfaces emblavées, alimentation en engrais, crédits agricoles).
o)  Venir en aide aux PME en difficultés qui emploient déjà un réservoir d’emplois qu’on risque de perdre.
p)  Désorganiser le trafic de devises en multipliant les contrôles et s’il le faut en autorisant l’ouverture de nouveaux bureaux de change dans les zones frontalières.
q)  Sur le plan extérieur nos exportations devront trouver de nouveaux débouchés avec un nécessaire accompagnement diplomatique et bancaire et la facilitation des moyens de transport maritimes et aériens pour atteindre notamment l’Afrique subsaharienne.
r)    Œuvrer pour rétablir plus rapidement la Paix en Libye, l’un de nos principaux partenaires.

En conclusion, ce train de mesures qui serait engagé, au plus vite, mettra le pays sur la voie de la reprise de la croissance.
C’est cette reprise de la croissance, tant attendue, qui diminuera les tensions sociales et poussera ce Gouvernement à aller plus loin dans le développement des infrastructures, les encouragements à la génération des richesses et leur redistribution équitable.
La stabilité politique et sociale et la  consolidation du processus démocratique sont à ce prix.
Nous n’attendons rien de ce Gouvernement que nous soutenons sinon qu’il administre la preuve qu’il est en mesure de mettre le pays sur la voie de la croissance.
Mokhtar el khlifi

23/10/2016

TV5-Exposition "L'Eveil d'une Nation"

mardi 18 octobre 2016

Le coup de semonce de l’UGTT se justifie-t-il ?

18/10/2016

Je dirai d’emblée oui. Cette organisation nationale a signé le fameux accord de Carthage précipitamment fait. Elle a reconnu expressément la situation  peu enviable que vit le pays  et notamment la situation de ses finances publiques. Elle a reconnu la nécessité des sacrifices à consentir par toutes les parties pourvu qu’ils soient équitablement répartis. Elle a manifesté sa disposition à poursuivre le dialogue et a saisi la main tendue du Gouvernement. Que veut-on de plus ?
Où se situe donc le problème ?
Je le situe, encore une fois, au niveau des « experts » des parties concernées. Chacune partie semble détenir la vérité alors que celle-ci pourrait être à mi-chemin.
Tout en excluant les éventuelles arrières pensées politiques, je pense qu’à partir de données communes et d’une même vision politique, il est possible de parvenir à un accord équitable.
A cet égard, il appartient à l’Administration, au sens large, ce qui inclut la BCT, de maîtriser ses données et de marquer sa disposition à les communiquer  d’autant qu’il y a une loi qui l’y oblige.
 Si elle en est matériellement incapable actuellement, il est temps qu’elle améliore ses procédures et recrute les profils idoines quitte à s’inspirer d’exemples étrangers. A l’heure du numérique, il n’est plus permis de ne pas dominer le problème des données.
 Le tableau de bord  nécessaire au décideur que le Gouvernement Jomaa en a parlé, semble ne pas  avoir été réalisé.
Aux organisations nationales de maîtriser également leurs données et de faire en sorte que  les informations soient fluides entre elles et l’Administration.
 Le temps du chacun pour soi est révolu surtout lorsque l’intérêt national est en jeu.
 A défaut de cette maîtrise des données, de cette fluidité et de cette transparence, l’orgueil personnel aidant, un problème technique national à résoudre, se transforme rapidement en suspicion et en querelles de personnes entre « experts » des différentes parties. Le pays doit pouvoir en faire l’économie au plus vite.
Nous venons d’apprendre que le Gouvernement s’apprête à créer un « pôle économique » composé d’experts. C’est là une excellente idée qui ne devrait pas cependant se substituer à la création du Conseil économique et social qui tarde à être réalisé.
 Mais son efficacité dépendra de sa composition.
 Il va falloir, je crois, ratisser large pour y inclure le plus grand nombre de ceux qui ont une compétence réelle avérée et même  de personnalités qui ne partagent pas les idées libérales de ce Gouvernement. Il faudrait aussi que ses travaux soient publiés.
Le coup de semonce de l’UGTT a le mérite de remettre les pendules à l’heure.
Imaginez un seul instant que cette organisation n’ait pas réagi fermement. La contrainte de temps aidant, le Gouvernement, disposant d’une majorité confortable à l’ARP, aurait pu faire passer le projet de loi de Finances concocté par ses services lequel aurait pu répondre à ses préoccupations immédiates et occulter les intérêts d’autres parties.
Sur le plan fiscal, ce qui m’inquiète surtout, c’est que le projet a pris le parti  d’obérer les charges de l’entreprise appelée pourtant à se substituer à un Etat défaillant dans la création des emplois tout en affectant également les revenus des classes moyennes moteur de la consommation.
Je ne suis pas fiscaliste, mais je dirai que si au lieu d’augmenter la pression fiscale le Gouvernement prenait le parti de la diminuer mais d’en élargir l’assiette et de mettre tous ses moyens pour réaliser un contrôle efficace et soutenu et qui tienne compte  des signes extérieurs de richesse, ce serait, de loin, beaucoup plus préférable. C’est là aussi un calcul à faire à partir des données en possession de l’Administration pour être sûr du volume des recettes fiscales.
Il demeure entendu que cet effort serait insuffisant si le commerce parallèle et la corruption ne seront pas combattus.
Mokhtar el khlifi


lundi 10 octobre 2016

Tunisie : Refaire l’union nationale

10/10/2016
Le Gouvernement de notre pays est dans une situation politique, financière,  économique et sociale très difficile.
Les engagements formels pris vis-à-vis des composantes de l’Union nationale scellée dans le fameux accord de Carthage et vis-à-vis des organismes internationaux  (FMI, BIRD) le lient au point de l’étrangler.
Une situation peu enviable pour un chef de Gouvernement sans grande expérience.
A ces engagements s’ajoute l’inexorable contrainte de temps. Une loi complémentaire des finances pour boucler le budget 2016,  la loi des finances pour 2017 à voter avant décembre 2016 et la rencontre avec les investisseurs étrangers de fin novembre. Un vrai casse-tête.
Si le Gouvernement précédent aurait été reconduit, mais cependant avec quelques modifications, nous aurions pu au moins gagner un peu plus de temps, mais l’initiative inattendue de BCE a tout chambardé sans que la nouvelle équipe ait montré  qu’elle dispose de solutions immédiates aux maux qui rongent nos finances et  qu’elle soit prête à donner un coup de pieds dans la fourmilière.
Comment sortir de cette impasse?
Je ne pense pas qu’on puisse convaincre le FMI de maintenir les salaires à un niveau aussi élevé et ne pas commencer à les comprimer.
La bonne orthodoxie financière et l’engagement pris s’y opposent. Cette compression des salaires est, d’ailleurs, l’un des bons signaux qu’attendent les investisseurs.
Il ne reste donc plus qu’à revoir l’accord de Carthage sur des bases précises en associant des composantes qu’on a laissé au bord de la route.
A cet égard, les « experts » aussi bien du Gouvernement, de la BCT, des organisations nationales, des partis politiques que de la société civile, pourquoi pas, devraient, autour d’une table, commencer par ajuster rapidement, leurs chiffres et donc avoir une idée très précise sur la situation réelle du pays.
Ils pourront alors proposer aux politiques les mesures à réaliser à court, moyen et long terme.
Le passé, particulièrement, de l’UGTT et de l’UTICA m’autorise à croire que face aux rapports que leur feront leurs «experts», elles prendront la bonne décision à savoir la voie des sacrifices librement consentis avant qu’on nous les impose de l’extérieur et à leurs conditions.
Sur le plan politique un retour  immédiat à la transparence et à la bonne gouvernance sera donc une nécessité.
En effet, on ne voit pas, actuellement, pourquoi le gouvernement ne s’engage pas d’une manière franche notamment sur la voie de réforme de la justice vers plus d’indépendance, de célérité et d’efficacité, de la  fiscalité et de la douane. Ce sont pourtant ces actions qui conforteront notre position vis à vis des bailleurs de fonds qui ne sont pas des âmes charitables, je vous prie de le croire.
C’est cet engagement sur la voie des réformes qui sera le véritable ciment d’une nouvelle union nationale plus large et plus homogène.

Sommes-nous enfin conscients que nous vivons le dernier quart d’heure?

mardi 30 août 2016

Le recours à la "fatwa"

En écoutant la mise au point de monsieur Essid, aujourd’hui 29 août 2016, lors de la cérémonie de la passation, je tire la conclusion que ce chef de Gouvernement honnête sérieux et compétent a fait ce qu’il pouvait compte tenu du lourd héritage et de l’environnement qui  a caractérisé son action.
 Si on ne visait que l’intérêt national, ne pouvait-on pas demander à Essid de remanier son staff et d’apporter des correctifs à sa politique tout en le laissant continuer à mener les affaires du pays ?
A quoi bon toute cette acrobatie politique qu’a vécue le pays depuis le 2 juin date de l’initiative de BCE ?
Une initiative qui a débouché sur  l’accord de Carthage et qui ne contient que des principes généraux alors qu’il aurait fallu se reporter au projet de Plan de développement soigneusement préparé et  sur un Gouvernement dont ne fait pas partie tous les partis mais qu’on persiste à qualifier de GUN.
Essid était contre l’initiative de BCE. Essid conseille de ne plus refaire cette erreur, et d’un ton ironique, il demande de ne pas recourir demain à une « fatwa » pour justifier un nouveau changement de gouvernement.
 Il a préparé un bon nombre de textes de loi et remis à son successeur trois documents dont l’esquisse d’un Plan de développement. Tout est fait ou presque. C’est pourquoi Il  conseille  à son jeune ministre de bâtir à partir de ce qui a été fait. En fait, Essid  n’a été appelé que pour déblayer le terrain pour que le jeune ministre soit son successeur. L’histoire nous le dira.
Je ressens la profonde amertume de cet homme malgré le sourire qui a émaillé sa longue intervention.
Maintenant, les jeux sont faits et nous ne pouvons que souhaiter plein succès  à la nouvelle équipe. Il y va de notre intérêt. Nous nous devons de la soutenir.

 Mais, Il n’est pas exclu que Monsieur Essid reviendra, un jour, au Pouvoir, cette fois, à la tête de la Présidence de la République, car il  le mérite amplement.

Mokhtar el khlifi
29/08/2016

mardi 23 août 2016

L’avenir de nos enfants en péril

J’espère que les jours à venir  démentiront ce sombre présage, mais aujourd’hui au vu, du peu  qu’on nous laisse voir, je crois que l’avenir me parait incertain, voire houleux.
D’abord, il y eut, une volonté claironnée de former un Gouvernement d’Union Nationale. Le résultat est plutôt médiocre. L’allié d’hier qui claque la porte faute de ministres, Ennahdha  et Nidaa qui imposent plusieurs de leurs candidats à des postes clefs, un Front Populaire qu’on a pas réussi à convaincre, des partis sans poids politique réel qui entrent au Gouvernement, un centre gauche sur le bord de la route…
Est-ce ce là le véritable et solide support du Gouvernement national promis ?
Monsieur Youssef Chahed donne la très regrettable impression qu’il n’est pas le seul maître à bord vu les pressions qui sautent aux yeux qui s’exercent sur lui de toutes parts. Si à ses débuts il est si fragile, que fera-t-il demain lorsqu’il aura à prendre les décisions qui s’imposent au pays et à la situation ? Saura-t-il les prendre ?
Au risque de faire perdre un peu plus de temps au pays, je lui suggère de revoir sa démarche où celle qu’on lui a imposée ou de rendre le tablier. La démarche n’est pas la bonne. Bourguiba, pour revenir à ce géant de notre histoire qui a eu le pêché de n’avoir pas acquis une formation d’économiste qui nous aurait épargnée la triste et regrettable expérience des coopératives suivie d’une collectivisation à outrance qui a fait perdre au pays du temps et de l’argent.
Aujourd’hui, le maitre de Carthage ignore tout de l’économie, comme Bourguiba. Il ignore surtout qu’on ne peut relever le pays de ses cendres seulement en faisant des acrobaties politiques mais en prenant à brale-corps les problèmes financiers et économiques du pays.
Il ne fallait pas se limiter à la confection du fameux accord de Carthage qui demeurera lettre morte car il ne contient que des idées générales sur lesquelles personne ne peut ne pas être d’accord.
A monsieur Chahed de réparer très vite cette lacune en donnant un sérieux contenu à cet accord.
 Il n’y a rien de mieux que de réunir en congrès les experts de toutes les organisations nationales, de tous les partis politiques, de ceux du Gouvernement en les enrichissant  par des universitaires, dans une réunion, strictement technique,  pour dégager les déficiences réelles de notre économie et de s’entendre sur les moyens à mettre en œuvre en parant au plus pressé.
Cela ne demandera pas trop de temps depuis qu’on mâche les problèmes et qu’on ébauche des solutions mais chacun de son côté.
 Je suis sûr qu’à l’abri des pressions politiques ces experts pourront faire le bon diagnostic et rédiger la bonne ordonnance.
 J’en ai acquis l’intime conviction en écoutant aujourd’hui sur Express FM un responsable du watad, Zied Lakhdhar.J’ai cru comprendre que ce n’est pas tant l’idéologie que le   défaut de communication qui  bloque tout.
Une fois l’accord de Carthage revu et corrigé, un plus grand nombre de parties le signeront.
 Le problème du choix des profils deviendra  alors secondaire et on arrivera à s’entendre très vite sur les profils idoines sur la base de la compétence essentiellement.
Monsieur Chahed devrait reprendre son entière liberté de choisir les personnalités en mesure de s’intégrer dans son équipe et capables de concrétiser les objectifs tracés  par l’atelier des techniciens d’horizons divers.
Ce qui sortira de cet atelier, ce ne sera pas le libéralisme à outrance, ni l’appropriation des moyens de production et la chute de la productivité.
Au choix des personnes en fonction de leur appartenance politique, on choisira l’homme ou la femme qu’il faut à la place qu’il faut. Le Gouvernement ne pourra que gagner en cohérence et en efficacité et on n’aura pas besoin de toute cette armada de ministres et de secrétaires d’Etat.
Messieurs, qui avaient eu la chance de détenir les rênes du Pouvoir, n’avez-vous pas encore compris ce à quoi nous aspirons?
Si rien de tel ne sera pas fait de sitôt, j’ai grand peur pour l’avenir de nos enfants, car nous serons dans l’incapacité, manifeste, de poser les véritables problèmes et d’apporter les vraies solutions.
23/08/2016
Mokhtar el khlifi

vendredi 5 août 2016

Le droit à la transparence et le devoir de tirer le pays de l’ornière


Le Président de la République, soucieux de préserver ce qui peut l’être encore, nous a fait part de son initiative de former un Gouvernement d’Union Nationale mais sans consulter le Chef du Gouvernement qui était  pourtant prêt, selon ses  dires, à l'aider .
Une simple hiérarchisation de chapitres d’actions générales a été signé solennellement à Carthage et le Président de la République nous a déclaré que sa tâche était terminée et qu’il appartient aux parties à cet accord de proposer un chef de Gouvernement.
C’est là un pas positif mais la difficulté résidera, à notre avis, dans les détails d’application de ce cadre général tout en signalant  qu’il ne peut y avoir réellement de priorités car tout doit être mené en même temps.
 Le chef de gouvernement en place  s’est résolu à ne pas présenter sa démission au chef de l’Etat mais à solliciter le vote de confiance de l’ARP tout en sachant pertinemment qu’il ne l’obtiendra pas vu que les partis qui détiennent la majorité, et particulièrement Nidaa, ont signé son arrêt de mort politique.
Monsieur Essid n’a pas obtenu la confiance de l’ARP. Seulement  trois députés ont voté pour lui et parmi les abstentions on compte aussi bien quelques députés d’Ennahdha que de Nidaa.
Le citoyen a remarqué que tous les députés ont loué la droiture, l’honnêteté, le  sens de l’Etat et  son dévouement à la chose publique. Mais tous, et à des degrés divers, ont fait état de ses réalisations et de ses échecs. Nous avons remarqué la virulence des critiques émanant des députés de Nidaa Tounes mis à part le député Fadhel ben Omran.
Ce qui étonne plus d’un, c’est que si la volonté  réelle était de faire repartir l’économie, on aurait pu garder le Lion et l’inviter à redresser la barre et à restructurer son équipe.
Fort du vote de l’ARP, le Président a réuni les parties à l’accord de Carthage  qui s’attendaient, à tort ou à raison, à  discuter le profil à choisir et voilà que, certains d’entre eux, sont surpris de voir BCE les informer qu’il se propose de nommer le jeune Youssef Chahed vu qu’aucune proposition ne lui a été faite.
Désaccords et nouvelle réunion où l'opposition  devait présenter un profil qui recueille l'accord de toutes les parties . Face à l’absence de cet accord, BCE  a maintenu sa position initiale  et a usé de son droit constitutionnel, de nommer Monsieur Chahed avec l’accord des « grands » partis ( Ennahdha, Nidaa, UPR).
On était  bien loin de la philosophie de l’initiative et l’idée même d’un gouvernement d’union nationale a été bien malmenée. Trois petits partis se sont déjà retirés.
Avez-vous compris ce qui s’etait vraiment passé et pourquoi ? BCE n’a pas cru bon de s’adresser au pays.
D’où un appel à plus de transparence. Ce peuple le mérite.
Se basant sur ce qui aurait été dit lors du déjeuner pris par des journalistes à Carthage, certains disent que BCE donne l’impression qu’il se sent à l’étroit  dans ses attributions et rêve des pouvoirs qu’aurait un Président dans un régime présidentiel. Par conséquent, si Essid n’aurait pas accepté qu’on piétine sur ses plates bandes, il était devenu persona non grata. Essid a, d’ailleurs, avoué en public qu’à force de dialogue, il finissait par s’entendre avec le Président en dépit des différends qui se sont manifestés.  Et que c’était de bonne guère.
Si, BCE a voulu « virer » Essid parce qu’il ne s’entendait pas parfaitement avec lui, sur le partage du Pouvoir pourquoi cette initiative qui a bien été vidé de son contenu, tout ce remue ménage et  toute cette perte de temps ?
Savez-vous que ce peuple mérite  la  transparence car l'absence de transparence entame la confiance du citoyen et sans confiance, on ne peut rien bâtir de solide et de durable.
Les jours prochains nous montreront si le futur  locataire de La Kasbah a accepté les conditions de BCE, c'est-à-dire que nonobstant les textes constitutionnels,  l’exécutif, en pratique, ne sera plus bicéphale.
Plus d’un estime que le régime que nous a imposé  Ennahdha  ne convient pas à notre pays et à la situation que nous vivons. Ennahdha semble  souscrire à ce retournement en soutenant BCE dans son initiative et la nomination du nouveau chef de gouvernement. Si tel est le cas, pourquoi ne pas aller droit au but et modifier carrément la constitution qui a besoin, par ailleurs, d’un toilettage ?
Voilà pour ce qui est de la transparence et de la nécessité de rétablir la confiance. Venons-en à l’urgence de tirer le pays de l’ornière.
 Aujourd’hui, les jeux sont faits et le pays exige de nous tous qu’on  oublie cet épisode et qu’on se remette au travail .
Le diagnostic que nous fera le nouveau chef de gouvernement ne fera que conforter ce que nous ont avancé déjà de nombreux experts sur la situation du pays et de ses finances.
 Monsieur Chahed  a ma sympathie tout comme hier, Monsieur Essid qui est sorti par la grande porte.
Outre qu’il est jeune et donc plein d’énergie, qu’il a un sérieux bagage et une expérience, bien que  l’économie en soit absente, il semble, au vu de sa déclaration, avoir la volonté de tirer le pays de la situation dans laquelle il se trouve pourvu  qu’il garde le cap et que ceux qui l’ont propulsé à ce poste  lui prêtent main forte.
Il est majeur et vacciné mais, on pourrait  quand même lui faire, sans aucune prétention, quelques suggestions, qu’il pourrait jeter à la corbeille.
-Bâtir sur ce qui a été fait de bien et ne pas repartir de zéro
-Eviter que  les erreurs du passé ne se renouvellent dans le choix et la structure de  l’équipe. Il devrait avoir l’entière liberté de son choix et se mettre être à l’abri des pressions de son parti et  de ceux qui voteront pour lui, demain à l’ARP. Si ces pressions deviennent intolérables, il devrait avoir le courage de démissionner.
-Qu’il se garde de diriger à partir de son bureau en fourrant le nez dans le détail des dossiers qui devraient être des attributions du Ministre concerné et d’un super ministre  ou d’une cellule d’études pour la vérification,  le contrôle et le suivi des actions du gouvernement. Sa mission est de fixer les grandes orientations, de trancher les éventuels conflits (budget par  exemple), de rectifier le tir, d’être sur le terrain, d’être disponible pour plaider certains dossiers auprès de nos partenaires …
-Certains dossiers brûlants n’attendent plus, à savoir celui du  bassin minier, Petrofac,  et la pénurie d’eau  en plein été et en pleine saison touristique. Il devrait étudier ces dossiers puis se déplacer sur le terrain pour annoncer des mesures concrètes.A cet égard, une partie des revenus des exportations de phosphates  serait consacrée, à mon humble avis, au développement de la région. Entre ne rien exporter et reprendre nos exportations,  reconquérir nos marchés et consacrer une partie des ressources à la région, nous aurons tout à gagner. Le renforcement de nos réserves en devises, le temps  et la Paix sociale.
-Se rapprocher de l’opposition et engager avec elle un dialogue direct et franc qui pourrait lever certains préjugés, appréhensions, ambiguïtés, notamment sur nos rapports avec le FMI , la BIRD et les bailleurs de fonds. L’idée qu’on se fait, à tort , de ces organismes est fausse. C’est nous qui les avons appelés à la rescousse et qui leur avons proposé certaines mesures nécessaires à prendre et que tout gouvernement quelle que soit sa coloration, devra prendre. Pareille attitude négative se rencontre chez certains dirigeants de l’UGTT qu’il faudrait aussi convaincre.
-Convaincre certains dirigeants de l’UGTT que, sous d’autres cieux, l’action syndicale peut aller jusqu’à  freiner et même à diminuer les salaires et à exiger de leurs adhérents davantage de productivité car leur survie est liée à celle de l’entreprise qui les emploie.
- Demander à ceux qui détiennent le capital, qu’il est temps qu’ils fassent preuve de plus d’esprit entrepreneurial pour faire démarrer la croissance sans attendre des incitations qui tardent à venir.
-Accélérer la promulgation du code des Investissements  après l’avoir revu. Je n’ai pas accepté, par exemple, que parmi les encouragements aux investissements figure l’exonération du règlement des cotisations à la CNSS, alors que les caisses vivent un gouffre financier. 
-Le pays foisonne de compétences  inexploitées . Apprenons à en tirer parti, par exemple, en ressuscitant le conseil économique et social qui donnera ses avis aussi bien au Gouvernement qu’à l’ARP. Pourquoi ne pas créer aussi, une structure qui réunit ceux qui ont déjà une expérience du Pouvoir  ou une expérience professionnelle (Ministres, Gouverneurs, Universitaires, chefs d’entreprises..) ?
-Réformer la justice en adaptant les textes et les structures et en protégeant le juge pour qu’il décide à l’abri de toute pression. Un pays où règne la justice, outre qu’il y fait bon vivre, attire l’investisseur.
-Se préparer à l’arrivée des milliers de terroristes  avec le retour de la Paix en Syrie, en Irak et en Libye. 
La France, pays des droits de l’homme, abrite les immigrants, à Calais, dans des containers aménagés où il y fait bon vivre, sans être bien sur, dans des hôtels à quatre étoiles, mais de loin préférable à la vie dans les grottes et sans eau. Ce seront des camps de rééducation jusqu’à l’âge de 40 ans.On pourrait ensuite, libérer, certains d'entre eux,  avec un bracelet électronique.
Prochainement, monsieur Chahed  formera son gouvernement.
 Qu’il s’en tienne sur sa composition, à ce qu’il a déclaré.
 Qu’il nous présente à l’ARP son programme en précisant le cadre,  en fixant des objectifs chiffrés et  en nous donnant une idée sur les moyens. Il peut le faire, dés maintenant, car on accepte difficilement que quelqu’un , d'aussi intelligent, puisse accepter  cette lourde charge sans savoir ce dont il hérite et où il peut nous mener.
A lui de faire adhérer les jeunes, la sphère politique, y compris l’opposition, le capital et le travail, la société civile avec ses intellectuels et de prendre le bon cap. Ce qui nous intéresse le plus  ce ne sont pas les acrobaties politiques des uns et des autres  mais la mise sur orbite de notre économie. Nous ne pouvons que lui souhaiter bonne chance. Bon vent comme disent les marins.
05/08/2016

Mokhtar el khlifi

mercredi 27 juillet 2016

Lettre aux Européens et particulièrement aux Français

27/07/2016
De grâce servez-nous d’exemple dans la lutte contre la barbarie et le terrorisme.
D’abord, en tant que musulman, je ne peux qu’éprouver de la compassion pour toutes les victimes de France (… Bataclan,  Nice et récemment Rouen) de Belgique et  d’Allemagne… et m’incliner devant leurs dépouilles… Je ne peux que présenter mes sincères condoléances aux familles des victimes de l’intolérance, de la sauvagerie et de la barbarie.
Je suis d’autant plus peiné que parmi les terroristes figurent, en bonne place, des personnes d’origine tunisienne, car je suis tunisien et fier de l’être.
J’ai suivi avec étonnement et tristesse la position des partis politiques français  qui se sont ligués contre le Gouvernement de Mr F.Hollande critiquant sa politique et celle  de son Ministre de l’Intérieur Mr Caseneuve.
Pour des raisons, sans doute électorales, la Droite tout comme le Front National, se sont ligués pour tirer à boulets rouges contre leur Gouvernement.
La France n’est pas mon pays mais des attaches culturelles me lient à elle.
Politiquement, économiquement et financièrement nous  avons également un grand intérêt à la stabilité et au développement de la France quel que soit son Gouvernement puisque nos intérêts sont solidaires.
Plutôt que de voir vos plateaux TV nous abreuver de critiques contre le Gouvernement en place, j’aurais aimé voir s’exprimer plutôt une solidarité agissante  dans la lutte contre le terrorisme et je suis certain que l’électorat français appréciera davantage cette franche et sincère collaboration, car aujourd’hui, sachez-le, tout citoyen français est menacé dans sa vie et exige du Pouvoir politique, quel que soit sa couleur, de le protéger.
Mettez tous ensemble une cellule de crise pour inventer des répliques à ce démon du terrorisme que même les bracelets électroniques n’arrêtent plus.
Seul le Gouvernement français sera incapable de couvrir toute la France avec ses citoyens et ses visiteurs et là où se trouve des français à l’étranger.
Alors, c’est la mobilisation du citoyen français et la coopération internationale  qui sont requises. Sur ce plan, les partis politiques peuvent être efficaces en apportant leurs précieux concours.
Je pense que l’importante communauté musulmane, établie en France, doit, plus que jamais, montrer sa nette disposition à apporter son précieux concours au rétablissement de la sérénité dans le cœur des français quelle que soit leur croyance religieuse.
Toutes les mosquées ne doivent plus être des lieux de propagation d’un discours d’intolérance et de violence.
A cet  égard, le choix des Imams est capital. Mieux fermer une mosquée (ou une école coranique) que laisser une mosquée ouverte avec un Imam qui prêche la  violence.
Cet assainissement urgent des lieux de culte devrait être fait par les musulmans eux-mêmes avec l’appui, encas de besoin, des forces de sécurité.
Le discours religieux doit s’éloigner des sentiers battus et coller à la réalité du moment.
La France et les pays européens doivent pousser les dirigeants musulmans à mettre en place un organe composé d’oulémas, éclectiquement choisis, dans divers pays ( Maghreb & Egypte) qui auront à donner un éclairage nouveau à nos textes que chacun lit actuellement à sa façon et à le diffuser à travers aussi bien une chaine satellitaire qui contrebalancera d’autres chaines qui diffusent l’extrémisme religieux, que sur Internet.
Nous avons une sommité en la personne de Si Youssef Essedik qui pourrait  peut-être donner son avis sur cette démarche culturelle.
En attendant l’effet du remodelage des jeunes cervelles, il faut suivre discrètement et sans relâche, les jeunes là où ils peuvent se trouver et mieux surveiller les lieux publics (Eglises, Mosquées, Synagogues, gares, aéroports, trains, bus, lieux de spectacles et de divertissement…) en aidant les forces de sécurité.
Enfin, que l’Occident accepte de se pencher sur les politiques qu’il est en train de mener au Moyen-Orient et de part le monde et les remplace par une saine et franche coopération qui commence par le soutien aux pays du Sud dont les citoyens crèvent en mer.
L’injustice, la raison du plus fort, économique et politique, les alliances contre nature, la recherche du gain par des multinationales sans scrupules, un conseil de sécurité mal composé, sont des ferments qui alimentent la haine, sans toutefois l’excuser.
Changez de politiques, montrez-nous le bon exemple pour que notre monde devienne vivable car il ne l’est plus et vous avez participé à sa perte.

Mokhtar el khlifi