23/11/2015 (Publié dans Leaders.com.tn)
Plus d’un tunisien a entendu le récit poignant, courageux, direct et clair
de Nessim Soltani, cousin de Mabrouk Soltani que des mains sauvages ont
décapité sauvagement après avoir sacrifié plus d’une chèvre pour satisfaire
leur faim.
Nous avons vu, à la TV, une camionnette pleine de matelas en mousse, aux
abords des habitations des Soltani , offerts par la délégation de la
région.
Sans doute d’autres menus besoins ont été satisfaits.
Sans doute d’autres menus besoins ont été satisfaits.
Nous avons vu aussi, à la Présidence, Si Belhaj, consigner les besoins de
ces villageois après leur réception par BCE.
Ces actions immédiates sont louables quoique tardives.
Le problème est que sur toute la frontière qui nous sépare de l’Algérie,
d’autres groupements humains ont besoin de l’aide de l’Etat et de la société
civile.
Faudrait-il que pour qu’on s’en
aperçoive, quelqu’un d’autre soit décapité, ailleurs, et qu’il ait la chance de
rencontrer les médias qui ont eu le mérite de lever le voile sur l’isolement,
le dénuement, la peur que font peser sur eux cette bande de sauvages que nous
avons été incapables jusqu’ici de maitriser?
Outre le récit pénible et émouvant du calvaire dans lequel ces frontaliers
arrivent, tant bien que mal à survivre, Nessim a affirmé que les autorités n’ont
jamais mis les pieds chez eux et que nos politiciens n’ont jamais eu la peine
de voir, quoiqu’ils nous informent, à longueur de journée, au cours de leurs
campagnes électorales, qu’ils ont ratissé le pays, du Nord au Sud !
Ces villageois étaient-ils déjà sous terre ?
Il faut donc que les autorités locales quittent leurs bureaux pour
effectuer le recensement des concitoyens qui se trouvent dans leur omda et
dresser l’inventaire détaillé de leurs besoins pour en informer, l’Etat
d’abord, ainsi que la société civile dans toutes ses larges composantes.
Pour éviter d’agir en rangs dispersés et répartir inéquitablement les
efforts d’aide, il est plus qu’urgent de créer une structure transparente pour
apporter un soutien efficace, soutenu et durable à tous ces concitoyens pour
faire face, dans la mesure des moyens, à l’infrastructure défaillante et à la
création de sources de revenus permanentes.
Il faudrait être sourd à l’appel de Nessim qui a affirmé qu’il faudrait
éviter, à tout prix, que certains, sous la pression de la faim et qui n’ont à
manger parfois que de l’herbe, soient recrutés aisément par les
terroristes ou soient amenés à leur offrir leur soutien.
Un de ces villageois, sous la menace, n’a-t-il pas avoué leur avoir donné à
manger ?
Une caserne existait et certains ont cru bon de la supprimer. Du temps où
régnait la Paix dans ce pays, c’est concevable, mais aujourd’hui ça ne l’est
plus.
A défaut de casernes ou de campements militaires, il y a lieu d’aménager
des chemins carrossables facilitant l’accès à ces zones, même par mauvais
temps, permettant à l’armée et à la garde nationale de multiplier les rondes et
aux villageois de se déplacer facilement et de transporter leurs malades au
dispensaire le plus proche, encore faudrait-il qu’on prévoie un moyen de
transport.
Il va de soi que ces habitants doivent être sensibilisés à informer les
services de sécurité au moindre mouvement douteux après leur avoir donner les
moyens de le faire.
La structure permanente de soutien précitée pourrait être calquée sur le
PDR (programme de développement rural), ou le 26/26, mais en assurant des
garanties de bonne gestion et surtout de transparence.
Des femmes issues de la société civile ayant acquis une expérience dans
l’action caritative pourraient veiller au bon fonctionnement de cette structure
dont les ressources comprendraient une dotation budgétaire, les dons de nos
concitoyens personnes physiques et morales, les aides extérieures et celles des
associations caritatives.
Ses comptes seront soumis semestriellement à une certification des comptes
et seront publiés.
Enfin, l’impression que plus d’un citoyen a des chaines montagneuses qui
nous séparent de l’Algérie est que c’est une véritable passoire pour les
terroristes.
La coopération algéro-tunisienne n’a pas encore permis de resserrer d’un
côté comme de l’autre l’étau sur les infiltrations de ces éléments ?
Ne pouvant pas le faire tout le long de la frontière et en une seule fois, ne pourrait-on pas agir par tronçons de frontière et assurer la sécurité des zones libérées ?
Ne pouvant pas le faire tout le long de la frontière et en une seule fois, ne pourrait-on pas agir par tronçons de frontière et assurer la sécurité des zones libérées ?
La densité des forets échappe-t-elle aux moyens technologiques qui tardent
à venir des USA? Les moyens humains manquent-ils cruellement ? La volonté de
l’une ou des deux parties fait-elle défaut ?
Oui, nous aimerions avoir une réponse à ces questions.
Parallèlement à l’action de soutien des populations, il est plus que
nécessaire de maîtriser la situation de cet espace malgré son étendue et son
escarpement , car il demeure une source de revenus pour les villageois
limitrophes.
Ils doivent pouvoir faire paître leurs animaux, ramasser du bois pour le
chauffage et la cuisson et élever des ruches d’abeilles en toute sécurité car
on ne peut négliger ces sources de revenus en attendant une sédentarisation,
souhaitable, mais encore bien lointaine et bien coûteuse, de nos concitoyens.