27 /01/2015
Je n’appartiens à aucun
parti et j’ai voté pour Nidaa et BCE. J’ai voté pour que notre modèle de
société tel que nous l’ont légué nos aïeux demeure le même et sans fioriture
wahabiste, ikhwaniste ou autre. J’ai voté pour le programme de ce parti. C’est
mon affaire.
Aujourd’hui , au stade où
vont les choses, des doutes me traversent l’esprit et si on me demandait de
voter à nouveau, je voterai blanc.
Mais, Je crois que je ne
suis pas le seul.
D’abord, Nidaa nous a imposé
un chef de Gouvernement, sans aucune explication. Mis devant le fait accompli,
nous avons entériné ce choix. Mais, personnellement, et c’est mon droit,
j’aurais préféré quelqu’un d’autre, un autre profil, soit de Nidaa, soit de
l’extérieur de Nidaa.
Certes, il devrait travailler en harmonie avec
BCE, mais j’aurais préféré qu’il ait une expérience de Gouvernement, une maîtrise des dossiers économiques et financiers et une auréole internationale.
Je ne vous cache pas que
j’ai pensé à MKN. C’est l’homme de la situation.
Ensuite, voilà un bon bout
de temps qu’on n’est pas encore arrivé à former une équipe appelée à gouverner.
L’équipe esquissée, malgré tout le respect que nous devons à toutes ses
composantes, ne donne pas l’impression qu’elle tirera le pays du marasme dans
lequel il se trouve.
Dites-moi, en votre âme et
conscience, si vous êtes satisfaits des profils placés dans certains
départements plus qu’essentiels, tels que les Finances & l’économie, la
Défense, l’intérieur, la santé publique etc
Pourquoi ne pas avoir pensé
à reconduire certaines têtes du Gouvernement Jomaa ?
La continuité aurait commandé que Mr Ben
Hammouda, qui fait bonne équipe avec
l’actuel Gouverneur de la BCT, soit reconduit dans ses fonctions.
A l’heure où j’écris, il est
en train de convaincre les bailleurs de fonds à souscrire à un emprunt
important, sans garantie des USA ou du Japon. Le retard dans la formation du
Gouvernement pourrait avoir des
répercussions sur le montant et /ou le taux.
En apparence, les
tractations donnent l’impression qu’elles ont donné un Gouvernement atone qui ne laisse pas transparaître la nette volonté de changement. Il a voulu satisfaire, tel ou tel parti,
perdant de vue sa mission qui est de sortir le pays de l’impasse.
Parmi les erreurs figure, en
bonne place, la démarche suivie pour recueillir l’adhésion des partis
politiques et des organisations nationales (UTICA & UGTT).
Si on avait une vue précise
des objectifs et du cadre économique ainsi que des réalisations à court et à
moyen terme, on aurait commencé par passer en revue et très rapidement, avec
toutes ces entités ces deux aspects.
Optons-nous pour une
économie de marché sans contrôle, une
économie avec une intervention importante de l’Etat dans bien des secteurs ou
vers un panachage des deux ?
Quelles solutions
devrions-nous adopté pour certains dossiers épineux, tels que celui de
l’endettement croissant de l’Etat, de la situation précaire de la CPG, des
caisses de sécurité sociale, des entreprises déficitaires en quête d’argent
frais, des banques traînant de lourds impayés qui limitent leur action d’investissement, de la CGC et ses éventuelles répercussions sociales, des
grands équilibres macro-économiques, de la réforme fiscale, du code des investissements, du secteur
hôtelier qui ploie sous une dette bancaire importante, du commerce parallèle,
de la justice, de la Douane, de l’enseignement, des revendications salariales,
de la politique sécuritaire, des réformes de l’enseignement et j’en passe ?
Les discussions permettraient
d’aboutir à un consensus sur de grandes lignes, ou à défaut, permettraient
d’identifier les parties avec lesquelles il n’est pas possible de s’entendre.
Le préposé à la Direction du
Gouvernement rédigera alors sa feuille de route qui sera paraphée par les
partis qui y adhérent sans réserve et prendra la liberté de placer l’homme
qu’il faut à la place qu’il faut qu’il appartienne ou non à un parti politique.
En effet, si autour des
grandes lignes du programme à réaliser,
arrêté en commun, il y a un consensus, le choix des personnes pour l’exécuter
relève de la compétence exclusive du Chef du Gouvernement sans interférence, ni
des partis politiques, ni de la Présidence de La République. Le vote dans ce
cas est acquis à l’ANRP.
A ces discussions suivront,
bien entendu, des instructions pour mettre au point un Plan de développement
économique et social grâce à nos cadres et à nos nombreux experts.
Il va de soi qu’une fois formé, le Chef de
Gouvernement informera les intéressés par ces postes ( pour prévenir des
démissions intempestives !), puis les partis politiques pour susciter d’éventuelles objections de
taille tenant à la compétence et à la moralité des personnes choisies avant de présenter son esquisse au Président de la
République, puis aux médias.
A l’heure actuelle, je m’interroge
sur l’attitude que prendrait un responsable politique qui a choisi de ne pas soutenir le Gouvernement à l’ANRP.
S’il s’abstiendrait de voter ou voterait
contre et qu’il s’en tiendrait là, ce n’est pas grave, car même avec une courte
majorité, les textes législatifs finiront par passer.
Mais, cela devient grave,
si, derrière ce refus, se profile une
volonté d’entreprendre, sur le terrain, une action politique pour contrecarrer
ou bloquer l’action d’un gouvernement approuvé par la majorité des élus. Si des
partis jouent à ce jeu-là, c’est la preuve de leur immaturité et de leur
irresponsabilité politiques.
Donc, en modifiant la
procédure du choix de l’équipe appelée à diriger, on pourrait, en effet, éviter
ce risque ou tout au moins le minimiser.
Critiquer l’action du
Gouvernement est une chose. Le bloquer dans son action directement ou par le
biais des organisations nationales pouvant inclure des tendances acquises à
certains partis, cela pourrait nous conduire vers des lendemains peu
réjouissants et retarder la reprise économique.
Souhaitons que dans les
heures, ou les jours, qui viennent nous aurons enfin, un Gouvernement qui
laisse augurer des lendemains qui chantent et qui n’excluent pas les
nécessaires sacrifices équitablement répartis.