samedi 21 mars 2015

Un mini plan Marshall pour vaincre le terrorisme

Notre pays vient de vivre un drame terrible. Nous avons perdu des personnes qui nous ont fait l’honneur de visiter notre pays des Colombiens, des Polonais, des Australiens, des Italiens et des Français qui auraient pu devenir nos meilleurs ambassadeurs de leurs pays respectifs.
Venus à pieds, ils rentreront chez eux dans des cercueils. A cet égard, Il n’y a rien de pire pour un Arabe que son hôte soit maltraité, ou, pire encore, assassiné sous ses yeux !
Nous avons perdu aussi un de nos valeureux combattants parmi les forces de sécurité à qui nous rendons, encore une fois, un vibrant hommage tout en invitant ceux qui nous gouvernent pour se décarcasser et donner, enfin le jour, aux textes de lois qu’ils attendent. Leurs familles ont été trop patientes, un peu trop.
Nous avons perdu bêtement une mère de famille frappée par une balle perdue alors qu’elle vaquait à ses occupations quotidiennes.
Nous leur rendons tous, ici, un vibrant hommage posthume.
Aux familles étrangères, nous leur adressons nos sincères condoléances et invitons leurs ambassades respectives à les leur présenter en notre nom.
Pourquoi ne pas ouvrir, à cette fin, un livre de condoléances dans leurs ambassades ?
Pourquoi ne pas ériger une statue commémorative,  au Bardo, là où ils ont été « descendus » par une rafale de kalachnikov, pour éterniser leurs souvenirs ?
Le terrorisme ne frappe plus au mont Sammama et au Chaanbi.
Il passe à la vitesse supérieure en tuant des civils alors que jusque-là il visait les forces de sécurité.
Nous n’avons pas peur. On ne meurt qu’une fois. On restera debout pour combattre le terrorisme et toutes les formes de violence.
Cette fois, la cible a été malheureusement bien étudiée révélant une intelligente  volonté de nuisance diabolique.
C’est la capitale qui est visée cette fois. C’est un musée recélant des trésors de notre riche histoire. C’est  un édifice limitrophe du siège de notre parlement qui a vécu la réussite du processus démocratique.
C’est un mercredi de vacances scolaires offrant à nos enfants une occasion de s’instruire en s'immergeant dans leur riche histoire carthaginoise, romaine et arabe et d’affluence de visites de touristes venus également contempler ce haut lieu de l’histoire de la Tunisie.
Je parie que s’ils avaient eu le temps ils auraient attaqué le siège du parlement  qui s’apprête à voter la nouvelle loi sur le terrorisme et détruit le musée comme ils l’ont fait en Irak, car ils étaient bien armés (explosifs, Kalachnikov et grenades)!
Aux Tunisiens responsables de tirer les leçons de ce drame pour qu’il ne se reproduise plus en s’unissant face au danger et en se remettant au travail.
Les querelles entre partis politiques peuvent être remises dans les tiroirs car le pays est en péril.
La croissance économique doit reprendre son élan grâce à la contribution de la force du travail équitablement rémunérée et du capital conscient que le paiement d’un impôt raisonnable est une obligation incontournable.
Sur l’UGTT repose l’obligation d’adapter immédiatement ses formes de revendication qui ne doivent plus freiner la production et la productivité, car les caisses de l’Etat sont vides et qu’on ne peut distribuer que ce que nous avons produit.
Sur l’UTICA repose l’obligation d’inviter ses adhérents à avoir des comptes transparents, à s'acquitter de leurs devoirs fiscaux,  à être moins réticents à investir et à faire participer les salariés à la gestion et aux fruits de la croissance en fonction de leur productivité.
Sur l’Etat repose l’obligation immédiate « d’exploiter » le drame que le pays vient de vivre pour que les pays frères et amis qui se disent prêts à nous aider, participent effectivement à la mise en place d’un mini plan Marshall, à volet économique et militaire, qui permettra de consolider le processus démocratique engagé en circonscrivant les poches de pauvreté et d’exclusion qui ont servi de terreau à l’éclosion du terrorisme sur notre sol.

C’est le moment ou jamais.

mardi 17 mars 2015

Le pays a besoin d’un Hédi Nouira bis


J’ai attendu avec impatience, comme presque tous les Tunisiens, le discours à la Nation de Monsieur le Chef de Gouvernement. J’ose dire, que je suis resté sur ma faim. 
Certes, c’est pour la première fois qu’un Chef de Gouvernement reconnaît publiquement, chiffres à l’appui, que la situation économique est difficile.
Mais, Je m’attendais à l’annonce des premières mesures immédiates à prendre, si douloureuses soit-elles, pour arrêter les dégâts et engager le pays vers la voie du redressement.
 La concrétisation des mesures à réaliser dans les 100 jours est, certes, nécessaire, mais à elles seules, elles ne peuvent insuffler la confiance et faire repartir l’investissement privé local resté dans l’expectative mis à part quelques efforts timides enregistrés ici ou là.
Est-on condamné à attendre l’élaboration d’un plan de développement prévoyant un taux de croissance ambitieux de 7% pour que l’horizon soit enfin éclairci  et que la machine redémarre?
Je pense que le pays ne peut plus attendre et qu’il y aurait lieu de revoir notre gouvernance à tous les niveaux.
L’un des points faibles de feu Bourguiba était de ne rien comprendre à l’économie. Sans son ignorance de la chose économique, il n’aurait pas cautionné la triste expérience des coopératives qui nous a fait perdre un temps fou, de l’argent et des vies.
Il a fallu recourir à feu Hédi Nouira pour redresser la barre. Ce fut un bon choix sur le plan économique.
Aujourd’hui, nous devons oser reconnaître que nous avons besoin d’un Hédi Nouira bis. Oui, il faut avoir le courage de ses opinions dans cette phase difficile que traverse notre pays
J’appelle donc NidaaTounes et le Président de la République d’introduire, le plus rapidement possible, des aménagements au niveau de la Direction des affaires de l’Etat car le poids des problèmes et des défis sont multiples et énormes et ne peuvent reposer sur les seules épaules de Monsieur Essid.
Il a besoin d’un collaborateur compétent et efficace au-dessus de ses ministres.
Ma proposition est simple et claire. Faire entrer au gouvernement un poids lourd de l’économie et des Finances en la personne de Monsieur M.K.Nabli. 
Monsieur Essid lui confiera les pleins pouvoirs en matière économique et financière et se réservera la coordination des activités du Gouvernement et la maîtrise surtout des affaires de sécurité sans laquelle il n’y aurait pas de développement économique.
Avec la sécurité et l’économie entre deux bonnes mains, la Tunisie sera mieux armée et verra le bout du tunnel.
Le temps presse. La pression sociale est grande. L’Egypte avance à pas sûrs et notre pays piétine.
Faisons ce remaniement.
Mokhtar el khlifi
17 /03 /2015
 


mardi 3 mars 2015

Lettre ouverte ouverte à la nouvelle «Troika»


Entendez par « Troika », l’ARP, le Président  de la République et le chef du Gouvernement.
De grâce, messieurs et mesdames, ne croyez pas aux dernières statistiques de fin février 2015, qui vous laissent croire que 52% du peuple  est content de ce que vous êtes en train de faire et que tout est dans le meilleur des mondes.
J’ai la prétention de dire que ce n’est pas vrai. D’ailleurs, depuis qu’on a introduit les analyses d’opinion dans le pays personne ne m’a demandé un jour mon opinion et ce depuis quatre ans. Je ne suis pas le seul. L’échantillon de mille personnes ne nous représente donc pas et je crie haut et fort qu’on est sur une pente dangereuse au vu de ce que déclare notre élite.

Face aux revendications salariales, je suis frappé par le silence assourdissant de la « TROIKA ».Je n’entends que la voix des syndicalistes qui tiennent le haut du pavé et prennent en otage nos enfants.
J’ai entendu un commentateur politique, célèbre par ses interventions « en trois points », affirmer que les élèves n’ont pas à critiquer durement leurs enseignants, sinon on leur fera perdre leur aura.
Il a, cependant, omis de dire que par leurs revendications salariales, dans les circonstances que traverse le pays  et la prise des élèves en otage, ces professeurs se sont déjà déconsidérés aux yeux de ces élèves, de leurs parents et de l’opinion publique.
Lisez « facebook »
Personne ne conteste le droit sacro-saint de revendiquer et  d’user, si besoin est et dans les formes légales, du droit de grève, pour tout corps de métiers.
 Mais chaque citoyen responsable a aussi le droit de crier haut et fort que ces revendications ne doivent en aucun cas se traduire par des arrêts de travail surtout dans les secteurs vitaux, tels que l’éducation, la santé, le transport, les  phosphates…
Les responsables syndicaux feignent d’ignorer la situation réelle du pays au point de vue sécuritaire et économique et tiennent, dans ce bras de fer, à mettre le Gouvernement à genoux.
Ils feignent d’ignorer que ce qui leur serait donné d’une main, par la force, leur sera repris de l’autre main.
Pire encore, si le Gouvernement s’amuserait à donner satisfaction à ceux qui ont la chance de s’unir dans un syndicat et peuvent crier plus fort, que le sort de la Grèce nous attend et nous croulerons tous.
J’appelle la « Troika » à se réunir d’urgence et à nous dire, en toute franchise, si le pays peut répondre aux revendications salariales après s’être concertée avec nos élites de la société civile, prêtes à collaborer à l’établissement d’un diagnostic précis de la situation du pays.
Si les finances publiques permettent de faire face au flot ininterrompu des revendications salariales, sans recourir à des crédits extérieurs venant accroître notre endettement et destinés, en principe, à l’investissement, que l’Etat y réponde illico presto.
Dans le cas contraire, il n’y a qu’une seule réponse courageuse à faire par ce Gouvernement.
Il doit faire une intervention à la TV pour rappeler,  au peuple qui détient la souveraineté, la situation dans laquelle son pays se trouve et les nombreux  défis à relever par ordre de priorité et lui demander, en conséquence, son soutien sans faille pour mener le processus de redressement à son terme.
Il doit lui énumérer les sacrifices qu’il est appelé à consentir. Je souhaite que les syndicalistes comprendront alors que l’heure n’est pas à l’augmentation des salaires mais à leur diminution.
A cet égard, une manifestation monstre de soutien au Gouvernement doit descendre dans toutes les principales villes du pays pour siffler la fin de la récréation. 
Les syndicalistes auraient-ils l’audace de s’y opposer ? Si oui, le peuple comprendra alors que leurs desseins sont autres.
Pour faire cette déclaration publique, il faut avoir la volonté et le courage politique de le faire. Ayons cette volonté et ce courage.
Oui, la plaisanterie a assez duré. Ne soyons pas la risée du bon sens.
Remettons-nous au travail et serrons nos ceintures.
Article publié dans Leaders.com le 03/03/2015