mercredi 23 décembre 2015

Et si HCS se désistait ?


J’ai à développer deux points. Le premier concerne l’insuffisance de communication du Gouvernement en place. Le second a trait à la crise que traverse Nida.
Il est pour moi incontestable que  ce Gouvernement, fait de son mieux, mais il y a une insuffisance de communication patente.
Le citoyen ne  se rend compte de ce que  fait ce Gouvernement, qu’occasionnellement, lors d’un événement  particulier.
A titre d’exemple, je n’ai pu me rendre compte du programme ambitieux de réforme à engager par le Ministère de la santé à partir de janvier 2016, qu’à l’occasion du regrettable décès de cette concitoyenne de Tataouine qui faute de la présence d’un gynécologue à l’hôpital à été transportée d’un hôpital à un autre pour mourir en fin de parcours laissant deux enfants en bas âge.
 Le déplacement d’un médecin vers elle à Tataouine était-il possible et aurait-il pu la sauver? Peut-être.
Le second événement a été  le cinquantenaire de la création de l’hôpital d’enfants, de Bab Saadoun.
 j’ai vu hier sur la une, un hôpital très bien entretenu, pimpant neuf, et très bien équipé en matériel de pointe avec un personnel dévoué et de haut niveau dont le pays peut être fier mais souffrant d’une exiguïté et d’une surcharge de travail qui va cependant être résolue par l’implantation d’un second hôpital quelque part dans le pays.
 Là aussi le ministre de la santé est revenu sur son programme pour améliorer les services de santé à dispenser au citoyen en remédiant à la déficience des spécialités d’anesthésistes et de réanimateurs, en affectant  des spécialistes dans les hôpitaux qui en sont dépourvus, et en renforçant les services de première ligne qui désencombreront les hôpitaux.
Il a eu aussi le mérite, le courage et l’honnêteté d’endosser la responsabilité du décès de la dame de Tataouine qui n’est pas la seule femme enceinte à mourir bêtement.
Que ce Gouvernement continue à travailler mais en pensant à bien soigner la communication qui doit toucher tous les départements et se caractériser par la continuité.
Un ministre, un site et un livre blanc actualisés sont, je crois indispensables.
Ce qu’il faut aussi, c’est que ce Gouvernement soit soutenu par ceux qui l’ont porté au Pouvoir. Celui de Nida fait  particulièrement défaut occupé dans ses luttes internes pour le Pouvoir.
Oui,  et c’est là une vérité qu’on ne peut cacher au citoyen, chacun, à sa façon,  veut tenir les rênes du parti, car qui tiendrait ces rênes, tiendrait la machine électorale et donc la présidence de la République à laquelle tout le monde lorgne.
La solution ne réside nullement dans ce comité un peu bizarre des 13 qui prétend ne favoriser personne mais qui va déboucher sur un congrès consensuel d’où  émergera, il faut s’y attendre, HCS, comme le principal responsable du parti.
Si tel est l’objectif de BCE en qui plus d’un citoyen, et surtout les femmes, ont placé leur confiance pour qu’il soit là où il est malgré son âge, ce sera là une erreur politique.
Je n’ai personnellement rien à reprocher à son fils. Il pourrait être doté des qualités politiques nécessaires à la conduite des affaires de l’Etat, mais ces qualités seront estompées par le lien de parenté qui le lie à BCE. Le sacrifier politiquement, quoique injuste ; est nécessaire.
Que BCE se rappelle du traitement injuste que Bourguiba a infligé, à son fils Bourguiba junior qui a fait pourtant ses preuves en diplomatie.
 Il l’a  même obligé de vendre la villa qu’il a achetée moyennant un crédit bancaire pour lever toutes les suspicions.
 Il faudrait être de la trempe de Bourguiba pour se conduire politiquement ainsi.
Dans l’intérêt de Nida qui va imploser, si ce n’est déjà fait, et surtout celle de l’équilibre des forces politiques, HCS se doit de se retirer de la course politique et de la remettre à plus tard, c'est-à-dire une fois le mandat de son père achevé. Je lui serais  très reconnaissant.
Si HCS serait incapable de prendre seul, cette décision courageuse et injuste, il appartient à son père de l’y obliger moralement à le faire.
Seule cette décision permettra de sauver le parti de la déconfiture et d’achever la consolidation du processus démocratique.
Merkel, en osant intervenir auprès de BCE pour lui suggérer de replâtrer Nida, a vu juste, car elle ne peut continuer à apporter son appui à notre pays sans un équilibre des deux principales  forces politiques, seul garant de la préservation d’une stabilité politique et sociale propice à l’investissement.

Je garde un certain optimisme pour que la famille BCE sauve encore une fois le pays par son sacrifice.

mardi 1 décembre 2015

Tunisie:un pays franchement ingouvernable

(Article publié dans Leaders.com.tn le 01/12/2015)
Tout le monde a bien remarqué, sans doute, la multiplicité des réactions négatives au bref discours du Président de la République tunisienne, dans les journaux, la radio et les  réseaux sociaux. Rares ont été les réactions positives. Ce constat étonne et inquiète lorsque les réactions émanent d’intellectuels, d’analystes politiques et d’hommes politiques.
Je ne suis pas de Nidaa mais j’ai voté pour lui. Agé de 73 ans, ou presque, je n’aspire plus à rien. Mon seul vœu est que mon pays se remette de cette crise profonde qui le secoue sur le plan sécuritaire, politique et économique, avant que je ne quitte cette vie d’ici-bas. Je n’adore pas les hommes fussent-ils des Bourguiba. Je les juge sur ce qu’ils ont fait de bien ou de mal à leur pays.
Lorsque vous entendez un « responsable politique » évaluer le temps qu’a consacré BCE aux trois problèmes urgents et graves qu’il a traités, dans son discours, a savoir le terrorisme, la Paix sociale et la crise qui secoue Nida pour lui reprocher d’avoir trop parler de Nida et ne pas avoir fait état des nouvelles mesures concrètes envisagées pour combattre le terrorisme, je demeure pantois. 
S’attend-il, sérieusement, à ce que BCE, lise  publiquement, les nouvelles mesures qui seraient prises dans peu de temps ?
Concernant l’épineuse question de la crise qui frappe Nida, il lui a été reproché de ne pas respecter la Constitution en intervenant directement dans les affaires d’un parti qu’il a quitté. Hier, on lui demandait  pourtant de se dépêcher d’intervenir pour user de sa force morale afin que les frères ennemis s’entendent enfin et nous épargnent leurs querelles publiques.
Lorsqu’il s’agit du premier parti qui a remporté les élections et sur lequel pèse la lourde responsabilité d’instaurer un équilibre des Pouvoirs en vue de parachever le processus démocratique, de s’engager sur la voie ardue du développement  et de mener une action de soutien, de mobilisation des énergies et de contrôle de l’action du Gouvernement, il faudrait être, irresponsable ou  de mauvaise foi, pour ne pas le  faire, car il y va de la stabilité de l’Etat et de sa crédibilité.
N’avons-nous pas intérêt tous, nidaistes ou non, à ce que ce contrepoids à Ennahdha perdure pour la pousser à réaliser plus de concessions sur la voie de sa transformation en parti séparant le politique du religieux  et à tenir, à cette fin, son Congrès au plus tôt?
Dans l’opposition nous ne percevons pas de soutien franc à l’action d’un exécutif,  issu pourtant d’élections transparentes et faisant de son mieux, sur le terrain, avec quelque lenteur, il est vrai.  
Il est vrai que le Pouvoir refuse, à ce jour, de ressusciter le Conseil économique et social  qui pourrait réunir toutes les tendances politiques, à coté des experts, pour aider, par ses avis techniques consultatifs, et le Gouvernement et l’ARP.
Pourquoi cette opposition se cantonne-t-elle dans un dénigrement systématique, refuse de mettre la main à la pâte  et s’évertue à mettre en exergue, publiquement, la moindre défaillance, à des fins électoralistes?
Par exemple, même si le lancement d’un appel d’offres péchait par une certaine défaillance, avait-on besoin  d’étaler l’affaire en public et de traiter un ministre, de menteur, en plein débat parlementaire?
Un élément constitutif de Nida a osé, en cette période délicate, éditer une vidéo, pour ajouter certains éléments qui auraient été retranchés à son intervention dans une série télévisée publique dominicale, pour remettre, à nouveau, en cause, la santé du Président, créant ainsi le doute dans l’esprit du citoyen et introduisant un facteur supplémentaire d’incertitude sur la finalisation du processus démocratique ce qui pourrait accentuer la lenteur de certains pays à nous aider franchement à relever les défis qui se posent au pays.
Rappelez-vous que  cette même personnalité avait parlé de Brutus côtoyant BCE.
Au «groupe des 31» qui reproche à BCE de n’avoir pas tenu ses promesses électorales en se rapprochant d’Ennahdha, je dis que votre action pourrait cacher, tout simplement, la volonté de certains d’entre vous de préparer l’après BCE, car celui qui sera aux premières loges du Congrès et donc du parti, pourra aspirer, demain, ou en cas de vacances, à mettre la main sur la machine électorale et donc sur le Pouvoir.
Ces frères ennemis qui se disputent, sans aucune pudeur et en public et qui usent parfois de moyens violents sensés être révolus, ont  crée l’environnement favorable  pour que l’UGET soit battue à plate couture par la partie adverse, chose qui est passée en silence et qui préfigure une défaite de Nida aux élections municipales.
Il faudrait être frappé d’une cécité politique, d’un égoïsme sans borne, d’une irresponsabilité absolue pour laisser Nida descendre cette pente glissante.
Nida n’a pas besoin de nains politiques et il se doit de nettoyer ses rangs. Le plus tôt sera le mieux.
Cette atmosphère délétère ne fait que renforcer Ennahdha à laquelle certains prétendent  s’opposer à son hégémonie, suite à sa participation au gouvernement, ignorant, a dessein,  qu’une large frange de l’électorat a voté pour elle.
Les courants extrémistes  qui  la traversent et qui sont actuellement contenus, resurgiront, en cas de défaillance de Nida, et une fois au Pouvoir, ils mèneront leur politique de « réislamisation » du pays. Ce sera trop tard pour les en empêcher.
Faut-il être un génie pour comprendre ces enjeux?
Pour ce qui est de l’établissement d’une Paix sociale à laquelle BCE porte de gros espoirs, l’UTICA et l’UGTT doivent remettre leurs pendules à l’heure et être au rendez-vous de l’histoire, car le pays est à un tournant difficile et à bout de souffle.
Il faut savoir trancher, courageusement et dans le vif. Cela  a trop duré!
Si l’UTICA  se réfugie, à tort, derrière le taux officiel de l’inflation, il faudrait être  techniquement stupide, ou  carrément de mauvaise foi, pour ignorer que le panier et les pondérations qui servent au calcul du taux de l’inflation, ne collent plus à la réalité et  gagneraient donc à être actualisés.
Si l’UTICA, aidée par l’INS, faisait ce calcul du taux de l’inflation réel, à deux chiffres je pense, elle pourrait faire un pas vers l’UGTT, nonobstant le fait que la décision a déjà été prise pour servir des augmentations salariales dans le secteur public ce qui était une erreur économique grave.
Par ailleurs, les chefs d’entreprises, adhérents ou non, à l’UTICA, se doivent de prendre pour exemple, un certain entrepreneur, qui  a pu investir  récemment, à Sidi Bouzid, sans attendre le rétablissement de la sécurité ou, la promulgation du nouveau code des investissements, mu surtout par l’esprit d’entreprendre, le courage et le nationalisme.
Ce déficit dans l’esprit d’entreprendre, créateur de nouveaux emplois, doit être comblé avant de demander à l’étranger d’investir.
En contrepartie, l’UGTT se doit d’œuvrer à mettre, enfin, un frein aux pressions excessives de sa base, traversée par un courant puissant de gauche, et empêcher ces grèves lourdes de conséquences économiques pour nos entreprises ou ne les réaliser qu’à l’intérieur d’un intervalle de temps restreint, pour ne pas freiner, ni la production, ni les services, sans oublier qu’elle doit tout faire pour que la productivité reprenne dans tous les secteurs, publics et privés, car en Tunisie, elle est des plus basses dans le monde.
La Tunisie était, à un moment donné, au même niveau de développement que la Corée du Sud. Voyez ce qu'elle est devenue aujourd’hui.
Oui, ce n’est pas hélas, le même peuple, la même mentalité ouvrière, le même profil d’entrepreneurs et  les mêmes  dirigeants.
La « révolution » n’a rien modifié sur ce plan!
Enfin, nos médias gagneraient à abandonner la recherche du buzz à des fins  de renflouement de leur trésorerie et se concentrer sur les véritables  problèmes du pays et de sa renaissance.
L’Etat devrait les aider financièrement pourvu que le secteur  entame une action de formation  de ses journalistes et s’en tienne, vis-à-vis du public, à une charte déontologique qui respecte, dans les faits, le droit à une information libre, vraie, courageuse  et puisée à la source et relève le niveau des débats et donc des animateurs et des intervenants dans plus d’un cas.
Oui, ce pays est difficilement gouvernable.

Ni ce régime parlementaire qui a été imposé, ni ses acteurs politiques et médiatiques,  ni sa justice n’ont été au rendez-vous de l’histoire.
Combien avons-nous encore de temps pour remettre les pendules à l’heure, dans un dernier sursaut de patriotisme, avant que les flots n’engloutissent la barque et ses occupants ?

mardi 24 novembre 2015

Le cri d'alarme de Nessim Soltani

23/11/2015 (Publié dans Leaders.com.tn)
Plus d’un tunisien a entendu le récit poignant, courageux, direct et clair de Nessim Soltani, cousin de Mabrouk Soltani que des mains sauvages ont décapité sauvagement après avoir sacrifié plus d’une chèvre pour satisfaire leur faim.
Nous avons vu, à la TV, une camionnette pleine de matelas en mousse, aux abords des habitations des Soltani , offerts par la délégation de la région.
Sans doute d’autres menus besoins ont été satisfaits.
Nous avons vu aussi, à la Présidence, Si Belhaj, consigner les besoins de ces villageois après leur réception par BCE.
Ces actions immédiates sont louables quoique tardives.
Le problème est que sur toute la frontière qui nous sépare de l’Algérie, d’autres groupements humains ont besoin de l’aide de l’Etat et de la société civile.
 Faudrait-il que pour qu’on s’en aperçoive, quelqu’un d’autre soit décapité, ailleurs, et qu’il ait la chance de rencontrer les médias qui ont eu le mérite de lever le voile sur l’isolement, le dénuement, la peur que font peser sur eux cette bande de sauvages que nous avons été incapables jusqu’ici de maitriser?
Outre le récit pénible et émouvant du calvaire dans lequel ces frontaliers arrivent, tant bien que mal à survivre, Nessim a affirmé que les autorités n’ont jamais mis les pieds chez eux et que nos politiciens n’ont jamais eu la peine de voir, quoiqu’ils nous informent, à longueur de journée, au cours de leurs campagnes électorales, qu’ils ont ratissé le pays, du Nord au Sud !
Ces villageois étaient-ils déjà sous terre ?
Il faut donc que les autorités locales quittent leurs bureaux pour effectuer le recensement des concitoyens qui se trouvent dans leur omda et dresser l’inventaire détaillé de leurs besoins pour en informer, l’Etat d’abord, ainsi que la société civile dans toutes ses larges composantes.

Pour éviter d’agir en rangs dispersés et répartir inéquitablement les efforts d’aide, il est plus qu’urgent de créer une structure transparente pour apporter un soutien efficace, soutenu et durable à tous ces concitoyens pour faire face, dans la mesure des moyens, à l’infrastructure défaillante et à la création de sources de revenus permanentes.
Il faudrait être sourd à l’appel de Nessim qui a affirmé qu’il faudrait éviter, à tout prix, que certains, sous la pression de la faim et qui n’ont à manger parfois que de l’herbe,  soient recrutés aisément par les terroristes ou soient amenés à leur offrir leur soutien.
Un de ces villageois, sous la menace, n’a-t-il pas avoué leur avoir donné à manger ?
Une caserne existait et certains ont cru bon de la supprimer. Du temps où régnait la Paix dans ce pays, c’est concevable, mais aujourd’hui ça ne l’est plus.
A défaut de casernes ou de campements militaires, il y a lieu d’aménager des chemins carrossables facilitant l’accès à ces zones, même par mauvais temps, permettant à l’armée et à la garde nationale de multiplier les rondes et aux villageois de se déplacer facilement et de transporter leurs malades au dispensaire le plus proche, encore faudrait-il qu’on prévoie un moyen de transport.
Il va de soi que ces habitants doivent être sensibilisés à informer les services de sécurité au moindre mouvement douteux après leur avoir donner les moyens de le faire.
La structure permanente de soutien précitée pourrait être calquée sur le PDR (programme de développement rural), ou le 26/26, mais en assurant des garanties de bonne gestion et surtout de transparence.
Des femmes issues de la société civile ayant acquis une expérience dans l’action caritative pourraient veiller au bon fonctionnement de cette structure dont les ressources comprendraient une dotation budgétaire, les dons de nos concitoyens personnes physiques et morales, les aides extérieures et celles des associations caritatives.
Ses comptes seront soumis semestriellement à une certification des comptes et seront publiés.
Enfin, l’impression que plus d’un citoyen a des chaines montagneuses qui nous séparent de l’Algérie est que c’est une véritable passoire pour les terroristes.
La coopération algéro-tunisienne n’a pas encore permis de resserrer d’un côté comme de l’autre l’étau sur les infiltrations de ces éléments ?
Ne pouvant pas le faire tout le long de la frontière et en une seule fois, ne pourrait-on pas agir par tronçons de frontière et assurer la sécurité des zones libérées ?
La densité des forets échappe-t-elle aux moyens technologiques qui tardent à venir des USA? Les moyens humains manquent-ils cruellement ? La volonté de l’une ou des deux parties fait-elle défaut ?
Oui, nous aimerions avoir une réponse à ces questions.
Parallèlement à l’action de soutien des populations, il est plus que nécessaire de maîtriser la situation de cet espace malgré son étendue et son escarpement , car il demeure une source de revenus pour les villageois limitrophes.

Ils doivent pouvoir faire paître leurs animaux, ramasser du bois pour le chauffage et la cuisson et élever des ruches d’abeilles en toute sécurité car on ne peut négliger ces sources de revenus en attendant une sédentarisation, souhaitable, mais encore bien lointaine et bien coûteuse, de nos concitoyens.

mercredi 21 octobre 2015

Le Prix Nobel point de départ à une nouvelle politique?

09 /10/2015
A travers le «quartet» la Tunisie vient de recevoir le prix Nobel pour la Paix auquel aspire plus d’un.
Le monde a les yeux fixés sur notre petit  pays qui a administré la preuve que par le «Dialogue National» entre les forces vives, il est possible de surmonter les difficultés rencontrées dans la fondation du processus démocratique.
Le mérite en revient à celui qui l’a initié et à nos «deux vieux» qui ont eu l’intelligence, le pragmatisme politique et  le sens du devoir national de le soutenir pour qu’il débouche sur des résultats tangibles.
Oui, le dialogue national nous a permis d’écrire une Constitution moderne et de réussir des élections législatives et présidentielles transparentes.
C’est là, certes, une étape importante dans la voie de la démocratie mais ce n’est pas tout.
Une autre étape, aussi importante, nous attend, c’est celle de la consolidation de ce processus démocratique sinon tout tombera à l’eau. Nous avons à achever de mettre en place nos institutions, à concilier notre droit avec la constitution et à relancer immédiatement  une économie aux abois.
Le jury des Nobel semble envoyer un message à toutes les forces vives et à chaque tunisien et que nous devons tous saisir.
De grâce, ne nous décevez pas!
Ne vous arrêtez pas en cours de route!
Tunisiens, érigez le «Dialogue National», que vous avez eu le bon sens et l’intelligence  d’instituer,  en une règle de conduite pour consolider votre processus démocratique en mettant en place vos institutions et  en engageant votre pays sur la voie du développement économique et social.
Une lourde responsabilité pèse particulièrement sur les deux  principales composantes du «quartet», a savoir,l’UGTT et l’UTICA pour qu’elles s’entendent rapidement sur les problèmes  qui les opposent et  qui retardent l’instauration de la Paix sociale condition sine qua non pour maîtriser le terrorisme et relancer l’économie.
Elles sont condamnées à s’entendre et n’ont plus le droit à l’erreur sous peine de se discréditer aux yeux du citoyen et de l’opinion internationale qui a les yeux fixés sur notre pays et qui suit nos pas hésitants.
A l’opposition de participer à l’effort de développement et de ne plus être une source de blocage.
Qu’on donne à cette opposition l’occasion de mettre la main à la pâte dans des structures permanentes à mettre en place (conseil économique et social...)
Au tunisien de retrousser ses manches et de se remettre au travail.

Nous avons perdu trop de temps et le doute commence à s’emparer de nous.

mardi 29 septembre 2015

La Tunisie a un capitaine à bord


24/09/2015  (Article publié dans Leaders.com.tn)

Plus d’un d’entre nous attendait que le Président de la République s’adresse, enfin, au peuple pour mettre les  choses au clair, car le doute sur le devenir de la Tunisie a commencé à  s’incruster dans l’esprit de certains.
Plus d’un s’est permis de dire que le navire n’avait pas de capitaine à bord, car les mesures structurelles de redressement de l’économie tardaient à être prises.
 Certains, envieux, voulant prendre la relève avant terme ou n’ayant pas accepté le jeu démocratique, travaillaient en sourdine à renverser l’équipe au pouvoir en bloquant ses rouages.
Plutôt  que de résoudre les gros dossiers, l’exécutif  se trouvait confronté à résoudre les affaires courantes et à répondre aux revendications salariales  alors que les caisses sont vides  et ce des les premiers jours du gouvernement.
Imaginez  l’activité d’un groupe chimique connu pour ses importantes recettes en devises, bloquée pendant prés d’un mois ou plus, car des citoyens de la région ne pouvant plus supporter le chômage et la misère et encouragés également par certains ont voulu, contre tout bon sens, être recrutés par la CPG (Compagnie des phosphates de Gafsa).
Le groupe chimique a repris son activité  ce qui est à mettre à l’actif de ce gouvernement qui, par ailleurs, est en train de débloquer les projets dont le financement est disponible et à réaliser des travaux d’infrastructure.
Il ne se passe pas un jour où il est question de contrôle des prix, de contrôle de la qualité des produits et de saisie de produits de contrebande.
Mais l’investissement,  surtout nouveau, ne repart pas au rythme souhaité et qui dit investissement, dit création de nouveaux emplois.
Peut-on espérer qu’avec un PIB de 1,5%  et qui pourrait être bien en deçà  pour l’exercice 2015, résoudre, au moins partiellement, le lancinant problème du chômage, surtout des jeunes, lorsque l’on sait qu’avec un point de PIB, on ne peut aspirer qu’à créer environ 15 milles emplois ?
 BCE ( Béji Caid Essebssi , Président de la République) nous a confirmé, hier, ce qu’on savait déjà, que les investisseurs tant privés qu’étrangers rechignent  à  réaliser des investissements tant que le climat social  et sécuritaire ne sera pas stabilisé.
Sur le plan sécuritaire les choses s’améliorent de plus en plus grâce notamment aux concours de certains pays dans la formation et la fourniture d’équipements à nos forces de sécurité et à nos forces armées  et il ne se passe pas de semaine sans apprendre que des terroristes ont été arrêtés et que des cellules dormantes ont été découvertes grâce à la vigilance de nos enfants et au concours du citoyen qui a appris à dénoncer tout ce qui lui parait louche.
Avec la tenue prochainement d’un atelier sur le terrorisme et l’arrivée des hélicoptères sophistiqués, achetés aux USA, il y a fort à parier que le terrorisme sera maîtrisé et, peut être, éradiqué, si toutefois, la crise libyenne sera résolue.
Nous venons d’apprendre que grâce aux bons offices de BCE  un compromis vient d’être réalisé entre l’UGTT( organisation salariale) et le Gouvernement pour qu’une trêve sociale soit enfin réalisée dans le secteur public au cours de ce qui reste de l’année 2015 ainsi qu’en 2016 et 2017.
Une trêve dans le secteur privé pointe à l’horizon malgré des débuts difficiles entre l’UGTT et l’UTICA ( organisation patronale ) car en dehors de la concertation et du dialogue, rien ne peut être résolu dans ce pays.
Sur le plan politique BCE a défendu le choix qu’il a fait d’associer Ennahdha ( parti à fondement religieux)  au Pouvoir en dépit des réticences de la base du parti qu’il a créé et qui l’a mené au Pouvoir.
 Il a été le premier à comprendre, et c’est le rôle d’un chef, que le pays ne peut être gouverné sans la deuxième force du pays.
 Il a pu convaincre  son principal dirigeant qu’elle  a sa place sur la scène politique pourvu qu’elle abandonne certaines de  ses positions qui la rattachent à des idéologies religieuses extérieures.
 Est sourd celui qui ne veut pas entendre. Est aveugle celui qui ne veut pas voir.
Ne constate-t-on pas qu’Ennahdha a bien changé?
Ceux qui sont  encore réticents devront attendre les conclusions de son prochain congrès.
 Le pragmatisme politique de BCE, lui a valu les critiques de ceux qui ont voté pour lui.
Certains  ne croient plus dans le parti qu’il a crée ce qui pèsera lourdement dans les prochaines élections si des mesures ne seront pas prises pour faciliter l’ingestion de cette pilule amère, mais combien  nécessaire.
 Ne dit-il pas qu’en politique, seuls les résultats comptent ?
En d’autres termes un politicien qui se respecte doit avoir le courage et l’obligation de modifier sa position initiale si cette  modification lui permet d’atteindre l’objectif fixé, à savoir la sortie du pays de l’ornière.
Personnellement, je préfère de loin ce pragmatisme à l’entêtement de d‘une gauche qui continue de croire dans une idéologie désuète ce qui explique son refus de collaborer avec la « droite » et l’attitude  de ses partisans au sein de l’UGTT qui, depuis quelque temps, ne semble plus tenir compte des impératifs nationaux.
BCE a réussi le défi de rétablir la stabilité sociale prélude nécessaire à la mise en place d’un plan de développement  économique qui sera sans doute discuté avec toutes les parties concernées, y compris l’opposition.
BCE réussira sans doute à faire passer son projet de loi relatif à la réconciliation  qui touche les agents administratifs ayant exécuté des ordres sans pour autant bénéficier de faveurs en contrepartie.
Il touchera également les hommes d’affaires qui reconnaîtront leurs torts en remboursant à l’Etat les faveurs accordées majorées de 5%.
Tout en déniant à quiconque de recourir à la pression de la rue pour rejeter ou amender ce texte, BCE accepte , cependant,  les modifications décidées par l’ARP,  seul organe légitime, pour examiner les projets de textes du chef de l’Etat.
Que l’opposition sache qu’elle doit inscrire son action politique dans le cadre de la légitimité démocratique et ne pas essayer de la contourner en recourant à la rue parce qu’elle serait minoritaire au sein de l’ARP.
 Le message a sans doute été bien reçu par les parties concernées.
Le pays, en difficulté, est, aujourd’hui, à la croisée des chemins.
L’UGTT et l’UTICA ont eu enfin le sens des responsabilités pour inscrire leurs actions dans le cadre du dialogue et de la concertation tout en ayant pour objectif commun, la sortie du pays de l’ornière.
Reste l’opposition.
Que ceux qui veulent prendre la relève, démocratiquement, bien entendu, aient la patience  d’attendre les prochaines élections.
 En mettant la main à la pâte, toutes les forces vives du pays, plutôt que de se cantonner dans des idéologies désuètes, des critiques superficielles et des dénigrements systématiques, pourront convaincre le futur électeur de  leur utilité, sinon celui-ci, composé surtout de jeunes et de femmes, les balaieront pour toujours, laissant la place à deux grands partis, Ennahdha qui est en train de collecter de nouveaux suffrages et Nidaa s’il arrive, toutefois, à se désempêtrer de ses faux problèmes.
BCE semblait dire hier aux tunisiens, sans distinction, que l’exécutif a fait ce qu’il a pu sur le plan interne et à l’international et qu’il a besoin d’achever son œuvre  si tous les tunisiens le soutiennent et se remettent au travail.
Les actions entreprises démontrent que la Tunisie a un capitaine à bord contrairement à ce que certains essaient de nous faire croire.
L’opposition, toutes couleurs confondues, est face à un choix historique.  Participer activement et positivement à la reconstruction du pays qui a besoin de leurs concours tout en acceptant honnêtement le jeu démocratique, ou continuer de nager à contrecourant en étant la source de certains blocages qui peuvent concourir à précipiter  le pays dans sa descente aux enfers.
Que la raison, l’amour du pays et le pragmatisme politique triomphent enfin !
A bon entendeur salut.

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vendredi 4 septembre 2015

Aylan Kurdi, l’enfant syrien rejeté par la mer


Article publié le 04/09/2015 par Leaders.com
Oui, qui d’entre nous n’a pas été ému par cette image d’un enfant de 3 ans rejeté par la mer la face contre le sable ?

Cette triste image continue de faire le tour du monde et d’émouvoir ceux qui ont un brin d’humanité et peuvent, sans remords, se regarder dans un miroir.

 Il y a aussi, cet autre image d’un enfant syrien, plus âgé, qui s’exprime dans un anglais hésitant pour expliquer aux Hongrois qui ne veulent pas d’eux et qui ont barricadé leur frontière de fils barbelés qu’ils doivent plutôt stopper la guerre car il ne demande qu’à rentrer dans son pays.

Ce qui est étonnant, c’est que des dizaines, voire des centaines d’enfants syriens sont morts et meurent encore sous les bombes, les tonneaux de dynamite, les immeubles qui s’écroulent et les balles perdues ou non et ce depuis pas mal de temps sans qu’aucun mouvement de sympathie international similaire ne se soit manifesté!

Pourquoi, le monde, aujourd’hui , semble prendre conscience de l’horreur de cette guerre ?

Est-ce que tous les médias ont joué, pour Aylan, le rôle qui est le leur ? Est-ce que le phénomène migratoire a atteint une ampleur exceptionnelle et va s’amplifiant ? Est-ce que l’Europe se sent menacée par ce péril à ses frontières ? Est-ce parce que l’Europe qui peine à sortir de la récession et  qui est de surcroît traumatisée par le terrorisme des islamistes craint d’être envahie par la marée des musulmans ? Est-ce parce que, Madame Merkel, la Chancelière allemande, dont le pays n’est pas impliqué dans tous ces foyers de tensions ,a été la première à ouvrir ses portes aux migrants alors que des pays arabes riches et certains pays européens ne l’ont pas fait?

Toutes ces interrogations me taraudent l’esprit.

 Je ne me sens pas fier d’appartenir à ce monde plein d’antagonismes, de contradictions, d’intérêts matériels sordides, d’idéologies désuètes, de nationalismes exigus, de volonté de domination du plus faible ou de celui qui ne partage pas vos valeurs et  pour tout dire un monde où l’humanité tend à se perdre.

Le monde d’aujourd’hui est menacé de s’autodétruire sans que ces fichus politiciens n’aient eu le courage de trouver un consensus, certes difficile et douloureux, mais combien nécessaire pour revoir leur conception des rapports entre les Etats.

C’est à cette assemblée mondiale prestigieuse créée au lendemain de la première guerre mondiale, à savoir, la SDN puis l’ONU, pour préserver, tenez-vous bien, la Paix dans le monde, que l’enfant Syrien Aylan, et par sa bouche, tous les enfants du monde, s’adressent, pour que les rapports mondiaux changent dans le bon sens, pour qu’ils aient le droit à la vie, à la nourriture, à l’instruction et à la culture, à la santé et à la Paix.

Il est temps que l’ONU se réveille de sa profonde léthargie.

Elle doit être dirigée par quelqu’un de la trempe du défunt Dag Hammarskjoeld et non par un simple administrateur aux ordres d’un pays ou d’un groupe de pays puissants ,avec un conseil de sécurité qui doit représenter équitablement l’ensemble du monde et non les cinq pays les plus puissants.

De timides tentatives ont été faites pour intégrer l’Allemagne et l’Inde dans le conseil de sécurité, parmi les membres permanents, mais sont demeurées lettre morte.

Cette révolution de l’ONU qui ne pourra être faite que sous la pression de la rue de tous les pays du monde, ne pourra être conduite que par l’Allemagne et la Suède qui ne cessent de montrer qu’ils sont les moins deshumains de ce monde.

De grâce, laissez-moi poursuivre encore mon rêve en souhaitant que cette nouvelle ONU, défende effectivement certaines valeurs et principes.

Outre la Paix dans le monde, la protection de l’environnement au sens large du terme, la réparation des injustices politiques commises par certains pays au détriment de certains peules (le peuple palestinien, le peuple kurde…) et qui minent la coexistence des peuples, la reconnaissance des richesses dans le monde comme étant un bien commun à toute l’humanité ainsi que leur juste répartition, la liberté de  circulation des personnes, des biens et des capitaux, la liberté de conscience, le bannissement du racisme, la défense des valeurs démocratiques et la coopération des Etats dans tous les domaines, devraient être ses objectifs principaux.

Aurions- nous besoin de tous ces arsenaux militaires entre les mains de nains politiques prompts à de nouveaux Nagasaki et de nouveaux Hiroshima ?

Ne pourrions-nous pas reconvertir cette puissance destructrice dans la reconstruction d’un monde que nous sommes en train de détruire à petit feu ?

Avons-nos  besoin de nouveaux Aylan Kurdi pour nous ressaisir et transformer nos rêves et nos espoirs en une réalité ?




jeudi 6 août 2015

Suggestion au ministre des Affaires religieuses et à Youssef Essedik

 06/08/2015

C’est le communiqué de la TAP faisant état d’une proposition, de Monsieur Youssef Essedik, faite récemment et directement au Chef du Gouvernement pour la création de «clubs de divergences» dans nos établissements éducatifs et nos maisons de jeunes qui m’a incité à présenter également une suggestion.
«Ces clubs auront pour mission de sensibiliser les jeunes sur l’acceptation et le respect d’autrui tout en œuvrant à enraciner la culture de la différence et de la tolérance…», «la rencontre avec le chef du Gouvernement a porté sur les moyens permettant de protéger les jeunes de la pensée obscurantiste qui facilite leur enrôlement par les groupes takfirirstes (islamistes adeptes d’une idéologie violente) et extrémistes » poursuit le communiqué de la TAP.
C’est bien comme initiative qui tend à éradiquer la pensée obscurantiste à la racine en parallèle à la guerre engagée sur le terrain contre le terrorisme et qui sera accompagnée nécessairement de mesures sociales et économiques.

Moi, je dis que les moins jeunes sont aussi la proie des «takfiristes» et de l’esprit obscurantiste dans nos mosquées tant que l’action éducative ne touchera pas aussi les cellules parentales.
Ce que le jeune apprendra à l’école sera balayé par des parents ignorants leur religion.

J’avais proposé le lancement d’une chaîne de télévision qui comptera parmi ses programmes des débats contradictoires sur la matière religieuse de nature à éclairer monsieur tout le monde, en Tunisie, dans le Maghreb et les pays du Nord de la Méditerranée.
J’avais même saisi la Présidence française à deux reprises, mais sans effet aucun.
Dès qu’il s’agit de mettre la main à la poche le dossier est enterré.
Je reviens à mon idée, mais, cette fois, en m’adressant au Ministre des affaires religieuses, à nos brillants et courageux intellectuels ( Monsieur Youssef Essedik…) et à nos cheikhs de la Zitouna pour leur demander de transformer les prêches du vendredi, dans chaque mosquée, en un prêche, accessible, à monsieur tout le monde, par le choix d’un arabe facile et surtout d’un contenu véritable au diapason avec la réalité vécue.

Les contenus qu’il m’a été donné d’entendre sont déconnectés de la réalité du moment, incolores, inodores collant à un passé lointain et proches de l’obscurantisme.

Le dernier vendredi, on nous avait désigné un Imam venu remplacé l’Imam malade. Son prêche, fait à la manière d’un poème, s’adressait plutôt à des incroyants alors que la mosquée était remplie de musulmans qui avaient bravé la chaleur pour ne pas rater la prière obligatoire du vendredi.
Il n’y avait que des mises en demeure, des rappels à l’ordre et une critique acerbe des tentations.Le prêche, d’ailleurs bâclé, était un véritable épouvantail. Un enfant était assis à côté de moi. J’aimerais bien savoir qu’elle a été son impression sur ce discours radical?


D'où mon idée de modifier le contenu des prêches qui devront porter, au moins pendant un an, sur la lecture et  la compréhension du Coran sans plus.
Le ministre des affaires religieuses parrainerait une réunion hebdomadaire avec nos cheikhs de la Zitouna et nos brillants intellectuels à laquelle assisteront les imams.
On y abordera la lecture et la compréhension de telle ou telle sourate et de tel ou tel verset coranique et particulièrement celle ou ceux qui font matière à polémique.

On s’accordera sur une lecture consensuelle de la sourate ou des versets dont la date, l’environnement et le contenu réel et les termes seront définis et c’est cette lecture consensuelle qui constituera la matière du prêche sur tout le territoire de la République.

C’est faisable, si là aussi, les autorités le veulent bien.

La Tunisie et les tunisiens auront enfin une lecture identique quasi scientifique du Coran et personne ne pourra plus les convaincre du contraire.
Avec l’action au niveau des établissements scolaires proposée au chef du Gouvernement et celle-ci,au niveau de nos mosquées, nous bannirons de notre pays, j’ose l’espérer, la violence à fondement religieux.
Dieu fasse que notre voix soit entendue !


Mokhtar El Khlifi
Tunis le 06/08/2015

dimanche 2 août 2015

Lettre ouverte à monsieur le ministre de l’Agriculture

30/07/2015 (article publié par Leaders.com 

J’ai lu des articles concernant la bactérie tueuse des oliviers, xylella Fastidiosa, qui ravage actuellement le Sud de l’Italie, a atteint la Corse et bientôt les oliveraies du bassin méditerranéen (Grèce, Espagne, Tunisie…).

 J’ose espérer que vous les avez lus, ou du moins, vos services techniques vous en ont parlé.

« La Xylella Fastidiosa provoque le dépérissement des oliviers, mais aussi de quelque deux cents espèces végétales, comme le lierre et le laurier rose, en se transmettant par l’intermédiaire d’insectes piqueurs-suceurs, tels que la cicadelle.

 La présence de la bactérie dans l’arbre ne se manifeste qu'au bout de plusieurs mois, selon la Direction régionale de l'agriculture et de la forêt (France).

 Elle attaque d’abord  la cime du feuillage, puis descend progressivement vers le tronc pour infecter l’arbre en entier, mais aussi les arbres voisins.

 L'alerte a été lancée à la fin de l'été par des oléiculteurs soutenus par la coalition nationaliste Femu a Corsica ( la Corse,France) et informés des ravages de la bactérie dans les Pouilles (Italie).
 Quelque 30.000 hectares d'oliveraies ont déjà été détruits dans cette région méridionale de la péninsule italienne.
 Selon un élu de Femu à l'Assemblée de Corse, qui a participé, fin octobre, à un symposium sur la bactérie à Galliopoli (Pouilles), «50 millions d'oliviers risquent de mourir en Italie et le fléau menace toute l'Europe méridionale».

Comme il vaut mieux prévenir que guérir, nos médias, pourraient, s’ils étaient sensibilisés par vos soins et par l’Union des agriculteurs, entamer une campagne sur ce véritable désastre rampant, outre la mise en place urgente par la douane de contrôles sanitaires efficaces.


A ma connaissance, je n’ai vu ou entendu parler d’aucune quelconque initiative à ce sujet.

 Si aux problèmes du tourisme et du bassin minier générateurs de cash, viendrait s’ajouter l’arrachage de notre oliveraie, je me demande si notre économie pourrait compter sur les quelques points du PIB que génèrent la production aléatoire céréalière et l’industrie.

 A cet aspect économique, l’ingéniosité maligne des terroristes pourraient recourir à cette bactérie pour empêtrer davantage notre économie.

Se prémunir contre Xylella  Fastidiosa est donc, monsieur le Ministre, une action urgente de salut public.


A bon entendeur salut.



 

samedi 27 juin 2015

Le préalable au dialogue social : le rétablissement de la confiance


25/06/2015
La Tunisie est passée par une période difficile, une véritable crise politique qu’elle a su surmonter grâce au dialogue social initié à force de patience et de persévérance par L’UGTT, l’UTICA, la Ligue de défense des droits de l’homme et l’Association des avocats.
Aujourd’hui, il semble que le courant ne passe plus entre d’une part, l’UGTT et l’UTICA et d’autre part, l’UGTT et le Gouvernement.

Il s’agit essentiellement d’une crise sociale à soubassement économique  que la Tunisie n’a pas encore pu résoudre.

Tous les secteurs ou presque, publics ou privés, exigent une revalorisation des salaires vu le renchérissement du coût de la vie.

L’employeur public après avoir cédé, sous la pression des syndicats, en concrétisant des engagements pris par les gouvernements précédents, refuse aujourd’hui d’aller davantage pour satisfaire de nouvelles doléances, faute de ressources adéquates, ce que conteste la Centrale syndicale.

Mais, après avoir ouvert la boîte de Pandore peut-il reculer?

Selon l’UGTT, l’argent existe. Il s’agit de le dénicher. Elle estime que la refonte de la fiscalité qui tarde à être engagée ainsi qu’une plus grande transparence dans la gestion des affaires de l’Etat peuvent permettre de satisfaire les revendications salariales pourvu que l’Etat s’y mette.

Le commerce parallèle gangrène le pays et elle ne voit pas encore le bout du tunnel. Quant aux ressources du pays elles pourraient aussi être mieux gérées avec une meilleure administration.
L’Etat répond que si ses engagements précédents ont pu être satisfaits, c’est grâce à l’endettement extérieur qui devrait financer plutôt l’investissement et qu’il y’a des limites à ne pas dépasser si on ne veut pas hypothéquer l’avenir.

On est déjà à plus de 50% du PIB!

Sur sa lancée l’UGTT veut maintenant revaloriser le SMIG et le SMAG et ajuster les salaires dans le secteur privé.

 L’UTICA traine les pieds estimant que la poule aux œufs d’or est malade et que la priorité est au redressement des entreprises et au retour aux valeurs d’antan, celle du travail et de la productivité.

 Le PIB est à 1,7% et les prévisions pour l’exercice 2015 seraient en deçà.

 Peut-on distribuer ce qu’on n’a pas encore produit?

Un véritable dialogue de sourds entre les diverses parties que le bon sens n’arrive pas à admettre et la patience de bien des tunisiens est à bout.Ils commencent à douter de l’envergure des parties prenantes.

Or il n’y a d’autres solutions pour rétablir la confiance et faire redémarrer la machine économique en panne que le dialogue constructif.
Comment le rétablir surtout que chacun, semble avoir ses raisons?

Je pense que les chiffres réels de notre situation économique sont les seuls à amener les parties à un consensus.
Comme chacun tire de son tiroir ses chiffres qui ne concordent pas ceux des autres parties, alors que la réalité économique est la même, on ne pourra pas par conséquent s’entendre.

Il est donc urgent que les « experts » des diverses parties s’assoient autour d’une table pour décortiquer leurs chiffres. Entre techniciens, et avec un minimum de bonne foi, ils pourraient s’entendre.

A cet atelier de techniciens qui ne doit durer que quelques heures, voire quelques jours ( je suppose que des gens qui prétendent  bien diriger ce très petit pays ont déjà leurs chiffres !) devraient participer, l’UGTT, l’UTICA, le Gouvernement et deux ou trois experts de la société civile. Les partis politiques, surtout de l’opposition, devraient également participer à cet atelier.

Le rapport purement technique qui devrait répondre à la situation chiffrée réelle du pays et à la définition des mesures urgentes et moins urgentes lierait toutes les parties et sera rendu public.
Il devra constituer l’étape préliminaire à suivre pour rétablir la confiance et engager le dialogue social destiné à dépasser les choix politiques et économiques qui se posent au pays et qui n’est pas du ressort des techniciens cela va de soi.

Mis à part le déficit de confiance, rien ne peut réellement s’opposer à la reprise du dialogue entre les diverses parties.

Que ces diverses parties sachent que plus d’un Tunisien en a ras le bol.