24/09/2015 (Article publié dans Leaders.com.tn)
Plus d’un d’entre nous
attendait que le Président de la République s’adresse, enfin, au peuple pour
mettre les choses au clair, car le doute
sur le devenir de la Tunisie a commencé à s’incruster dans l’esprit de certains.
Plus d’un s’est permis de
dire que le navire n’avait pas de capitaine à bord, car les mesures
structurelles de redressement de l’économie tardaient à être prises.
Certains, envieux, voulant prendre la relève
avant terme ou n’ayant pas accepté le jeu démocratique, travaillaient en
sourdine à renverser l’équipe au pouvoir en bloquant ses rouages.
Plutôt que de résoudre les gros dossiers, l’exécutif
se trouvait confronté à résoudre les
affaires courantes et à répondre aux revendications salariales alors que les caisses sont vides et ce des les premiers jours du gouvernement.
Imaginez l’activité d’un groupe chimique connu pour ses
importantes recettes en devises, bloquée pendant prés d’un mois ou plus, car des
citoyens de la région ne pouvant plus supporter le chômage et la misère et
encouragés également par certains ont voulu, contre tout bon sens, être
recrutés par la CPG (Compagnie des phosphates de Gafsa).
Le groupe chimique a repris
son activité ce qui est à mettre à
l’actif de ce gouvernement qui, par ailleurs, est en train de débloquer les
projets dont le financement est disponible et à réaliser des travaux
d’infrastructure.
Il ne se passe pas un jour
où il est question de contrôle des prix, de contrôle de la qualité des produits
et de saisie de produits de contrebande.
Mais l’investissement, surtout nouveau, ne repart pas au rythme
souhaité et qui dit investissement, dit création de nouveaux emplois.
Peut-on espérer qu’avec un
PIB de 1,5% et qui pourrait être bien en
deçà pour l’exercice 2015, résoudre, au
moins partiellement, le lancinant problème du chômage, surtout des jeunes,
lorsque l’on sait qu’avec un point de PIB, on ne peut aspirer qu’à créer
environ 15 milles emplois ?
BCE ( Béji Caid Essebssi , Président de la République) nous a confirmé, hier, ce qu’on savait
déjà, que les investisseurs tant privés qu’étrangers rechignent à
réaliser des investissements tant que le climat social et sécuritaire ne sera pas stabilisé.
Sur le plan sécuritaire les
choses s’améliorent de plus en plus grâce notamment aux concours de certains
pays dans la formation et la fourniture d’équipements à nos forces de sécurité
et à nos forces armées et il ne se passe
pas de semaine sans apprendre que des terroristes ont été arrêtés et que des
cellules dormantes ont été découvertes grâce à la vigilance de nos enfants et
au concours du citoyen qui a appris à dénoncer tout ce qui lui parait louche.
Avec la tenue prochainement
d’un atelier sur le terrorisme et l’arrivée des hélicoptères sophistiqués,
achetés aux USA, il y a fort à parier que le terrorisme sera maîtrisé et, peut
être, éradiqué, si toutefois, la crise libyenne sera résolue.
Nous venons d’apprendre que
grâce aux bons offices de BCE un
compromis vient d’être réalisé entre l’UGTT( organisation salariale) et le Gouvernement pour qu’une
trêve sociale soit enfin réalisée dans le secteur public au cours de ce qui
reste de l’année 2015 ainsi qu’en 2016 et 2017.
Une trêve dans le secteur
privé pointe à l’horizon malgré des débuts difficiles entre l’UGTT et l’UTICA ( organisation patronale ) car en dehors de la concertation et du dialogue, rien ne peut être résolu dans
ce pays.
Sur le plan politique BCE a
défendu le choix qu’il a fait d’associer Ennahdha ( parti à fondement religieux) au Pouvoir en dépit des
réticences de la base du parti qu’il a créé et qui l’a mené au Pouvoir.
Il a été le premier à comprendre, et c’est le
rôle d’un chef, que le pays ne peut être gouverné sans la deuxième force du
pays.
Il a pu convaincre son principal dirigeant qu’elle a sa place sur la scène politique pourvu
qu’elle abandonne certaines de ses
positions qui la rattachent à des idéologies religieuses extérieures.
Est sourd celui qui ne veut pas entendre. Est
aveugle celui qui ne veut pas voir.
Ne constate-t-on pas
qu’Ennahdha a bien changé?
Ceux qui sont encore réticents devront attendre les
conclusions de son prochain congrès.
Le pragmatisme politique de BCE, lui a valu
les critiques de ceux qui ont voté pour lui.
Certains ne croient plus dans le parti qu’il a crée ce
qui pèsera lourdement dans les prochaines élections si des mesures ne seront
pas prises pour faciliter l’ingestion de cette pilule amère, mais combien nécessaire.
Ne dit-il pas qu’en politique, seuls les
résultats comptent ?
En d’autres termes un
politicien qui se respecte doit avoir le courage et l’obligation de modifier sa
position initiale si cette modification
lui permet d’atteindre l’objectif fixé, à savoir la sortie du pays de
l’ornière.
Personnellement, je préfère
de loin ce pragmatisme à l’entêtement de d‘une gauche qui continue de croire
dans une idéologie désuète ce qui explique son refus de collaborer avec la
« droite » et l’attitude de
ses partisans au sein de l’UGTT qui, depuis quelque temps, ne semble plus tenir
compte des impératifs nationaux.
BCE a réussi le défi de
rétablir la stabilité sociale prélude nécessaire à la mise en place d’un plan
de développement économique qui sera
sans doute discuté avec toutes les parties concernées, y compris l’opposition.
BCE réussira sans doute à
faire passer son projet de loi relatif à la réconciliation qui touche les agents administratifs ayant
exécuté des ordres sans pour autant bénéficier de faveurs en contrepartie.
Il touchera également les
hommes d’affaires qui reconnaîtront leurs torts en remboursant à l’Etat les
faveurs accordées majorées de 5%.
Tout en déniant à quiconque
de recourir à la pression de la rue pour rejeter ou amender ce texte, BCE
accepte , cependant, les
modifications décidées par l’ARP, seul
organe légitime, pour examiner les projets de textes du chef de l’Etat.
Que l’opposition sache
qu’elle doit inscrire son action politique dans le cadre de la légitimité
démocratique et ne pas essayer de la contourner en recourant à la rue parce
qu’elle serait minoritaire au sein de l’ARP.
Le message a sans doute été bien reçu par les
parties concernées.
Le pays, en difficulté, est, aujourd’hui, à la croisée des chemins.
L’UGTT et l’UTICA ont eu
enfin le sens des responsabilités pour inscrire leurs actions dans le cadre du
dialogue et de la concertation tout en ayant pour objectif commun, la sortie du
pays de l’ornière.
Reste l’opposition.
Que ceux qui veulent prendre
la relève, démocratiquement, bien entendu, aient la patience d’attendre les prochaines élections.
En mettant la main à la pâte, toutes les
forces vives du pays, plutôt que de se cantonner dans des idéologies désuètes,
des critiques superficielles et des dénigrements systématiques, pourront
convaincre le futur électeur de leur
utilité, sinon celui-ci, composé surtout de jeunes et de femmes, les balaieront
pour toujours, laissant la place à deux grands partis, Ennahdha qui est en
train de collecter de nouveaux suffrages et Nidaa s’il arrive, toutefois, à se
désempêtrer de ses faux problèmes.
BCE semblait dire hier aux
tunisiens, sans distinction, que l’exécutif a fait ce qu’il a pu sur le plan
interne et à l’international et qu’il a besoin d’achever son œuvre si tous les tunisiens le soutiennent et se
remettent au travail.
Les actions entreprises
démontrent que la Tunisie a un capitaine à bord contrairement à ce que certains
essaient de nous faire croire.
L’opposition, toutes
couleurs confondues, est face à un choix historique. Participer activement et positivement à la
reconstruction du pays qui a besoin de leurs concours tout en acceptant
honnêtement le jeu démocratique, ou continuer de nager à contrecourant en étant
la source de certains blocages qui peuvent concourir à précipiter le pays dans sa descente aux enfers.
Que la raison, l’amour du
pays et le pragmatisme politique triomphent enfin !
A bon entendeur salut.
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