samedi 5 septembre 2020

Renforcer le Gouvernement par une commission d’experts


 Le pays a enfin un Gouvernement, et grâce au Président de la République, nous avons évité de recourir à des élections anticipées aux conséquences imprévisibles pour les partis et le pays sans parler de leurs coûts.

Personnellement j’aurais souhaité un gouvernement de techniciens de l’économie et des finances et non de juges et une équipe réduite avec un programme précis et prêt à être mis en œuvre selon un timing, une task force en quelque sorte, mais nous n’avons pas le choix  et il faut que ce nouveau gouvernement réussisse coûte que coûte.

Les compétences qui sont restées au bord de la route, dont certaines l’ont voulu délibérément, devraient aider ce gouvernement dans sa délicate et difficile mission, c’est le moins qu’on puisse leur demander.

Plutôt que de  voir certains d’entre eux animer les plateaux de télévision, on aimerait bien qu’ils mettent sans tarder et bénévolement leurs compétences au service du pays puisque M. Mechichi reste ouvert, jusqu’à nouvel ordre, à toute forme de collaboration.

Je suggère que l’ARP à qui incombe la responsabilité de suivre l’action du Gouvernement et donc de lui retirer éventuellement sa confiance, d’abriter une commission ad hoc composée d’experts et de professionnels qui voudraient en faire partie et à qui le Gouvernement donnerait tous les chiffres et les documents nécessaires.

Cette commission strictement technique, et  qui regrouperait des personnalités de diverses tendances,  devrait émettre son avis sur les actions prise ou à entreprendre par le Gouvernement et transmettre son avis aussi bien au Gouvernement qu’à l’ARP. Elle devrait se réunir périodiquement.

La première des choses à réaliser, au plus vite, serait de s’entendre sur tous les chiffres pour que tout le monde parle le même langage et sache la situation économique et financière réelle du pays.

On ne peut bâtir et être crédible que si on dispose de chiffres exacts et précis.

A ce propos, j’ai suivi de A à Z les interventions faites à l’ARP aussi bien par le chef de Gouvernement pressenti que par des députés  et j’ai relevé qu’un député a contesté certains chiffres avancés par M. Mechichi mais ce dernier, curieusement, n’y a pas répondu.

Monsieur Mechichi n’a donné, malheureusement, que quelques lignes de son « programme », et à ce propos, la constitution l’autorise à être concis.

Il semble faire tout reposer sur le contrat par objectifs que chaque ministre devrait lui présenter.

C’est bien, car cela permettrait de suivre l’exécution des actions  programmées,  mais c’est insuffisant, car il faudrait définir, au préalable, le cadre général et pour le faire, il faut être outillé et donc faire appel aux avis des experts et des professionnels.

Le chef du Gouvernement partant a remis à Monsieur Mechichi au moins trois fascicules dont  la commission et le public aimeraient bien savoir  le contenu et qu’en est-il des ressources disponibles, laissées par Monsieur Fakhfakh, pour faire face aux salaires et pensions des deux ou trois mois à venir.

Dernière observation, Monsieur Mechichi devrait  détacher « l’emploi et la formation professionnelle » du Ministère de la jeunesse et des sports et leur conférer leur indépendance ou les rattacher à d’autres départements en souhaitant que cette initiative n’ouvre pas la voie aux partis qui ont voté la confiance pour sauter sur cette occasion pour glisser l’un des leurs et accentuer la brèche déjà introduite dans la composition de ce gouvernement de compétences indépendantes.
A bon entendeur salut et bon vent. 

04/09/2020

mercredi 1 juillet 2020

Conflit d’interêts



Certes, il y aura des commissions ,voire, une saisine de la justice pour savoir si l’actuel chef de Gouvernement tombe sous le coup de la loi qui interdit au responsable politique  d’être dans une situation de conflit d’intérêt. Pour échapper à cette situation, on lui demanderait de céder les actions qu’il détiendrait ou encore de résilier un marché conclu avec l’Etat alors qu’il était aux commandes du Gouvernement.
 On demandera probablement à d’autres responsables politiques d’en faire autant.
Ces solutions, contraires au bon sens, me dérangent et sans avoir l’intention de défendre le Chef du Gouvernement qui pourra se défendre tout seul, je dirais d’aller plutôt au fonds des choses et de mesurer les conséquences financières attachées à ces solutions et leur impact sur l’économie.
 Il y a d’abord le risque de frapper le crédit de la personne et d’entraver  en outre la marche de l’entreprise.
Mais pourquoi défend-on au responsable politique d’être en situation de conflit d’intérêts ?
On veut préserver les intérêts de l’Etat. L’entreprise pourrait arracher un marché public à un prix exorbitant par le seul fait que le responsable politique pourrait intervenir pour faire pencher la balance en sa faveur. Ce serait là douter de l’honnêteté et de la rigueur des membres des commissions intervenant dans l’octroi du marché, ce qui est  très grave.
Il y aurait également le risque de défavoriser les autres entreprises soumissionnaires pour retenir celle où le responsable politique est actionnaire. En apparence cela est défendable.
Mais, n’y aurait-il pas une autre solution qui préserverait tous les intérêts en jeu  et surtout qui permettrait à l’entreprise de continuer son chemin sans entraves supplémentaires de se développer et de rendre service à l’économie?
Ne voudrait-t-on pas encourager l’esprit d’entreprendre ou veut-on, inconsciemment ou non, le freiner ? Ne devrait-on pas modifier les textes qui réconcilieraient tout le monde a savoir, l’Etat, l’entreprise, la concurrence et l’investisseur ?
Je suggère que la Ministre de la justice crée une commission composée par deux juges dont un spécialiste dans les affaires administratives, un expert comptable  bénéficiant d’une large expérience acquise sur le terrain pendant plusieurs années, et un banquier expert dans les affaires bancaires et financières et de change.
Cette commission aura la charge d’examiner au peigne fin la déclaration à l’INNUCC des biens mobiliers et  immobiliers du candidat à la responsabilité politique lors de sa prise de fonction et à la fin de sa mission et de suivre, au court de son mandat, surtout l’activité commerciale et financière de l’entreprise dans laquelle le responsable politique a des intérêts.
Si rien d’anormal et d’illégal n’est décelé pourquoi voulez-vous arrêter l’activité de l’entreprise ou pousser l’investisseur à se défaire de son portefeuille ou du marché public que l’entreprise  aurait conclue?
Un texte de loi dans le sens proposé permettrait de dépasser cette question de conflit d’intérêts et faire gagner à un pays à genoux beaucoup de temps.
A bon entendeur salut.
30/06/2020

dimanche 1 mars 2020


01/03/2020
Ressuscitez le Conseil Economique et Social

Les dés sont jetés. Nous avons enfin un Gouvernement, après une si longue attente et une certaine appréhension sur le devenir du pays et de ses institutions.
Nous devons nous en réjouir en dépit du fait que nous aurions espéré un autre profil et des ministres qui ont fait preuve de leur capacité à gérer leurs départements.
Mais plutôt que d’attendre au tournant le nouveau chef de Gouvernement, comme certains pourraient y penser, l’intérêt national nous commande  de serrer les rangs et d’appuyer cette nouvelle équipe.
Monsieur Fakhfakh nous  a révélé, dans son discours, une chose importante.
Il aurait fait appel à plus d’une compétence qui aurait refusé, mais il a ajouté qu’il demeurait ouvert pour écouter les conseils et avis des uns et des autres. Cette prédisposition  mérite d’être soulignée.
Prenons-le au mot.
Tout le monde sait que le pays traverse une crise importante à tous les niveaux et qu’il y a d’énormes défis à relever et qui menacent la stabilité sociale et l’achèvement de l’expérience démocratique s’ils ne sont pas relevés. Aussi la conjugaison des  efforts est une nécessité impérieuse pour chacun de nous et surtout pour ceux et celles qui ont une compétence et une expérience sans oublier le rôle capital des médias  qui devraient adapter leurs plateaux et  éviter la recherche du « buzz ».
Ceux auxquels il a fait appel et qui ont refusé de mettre la main à la pâte et n’ont pas voulu collaborer, pourraient avoir leurs raisons. Par orgueil, par indisponibilité pour des engagements déjà pris, par crainte de ne pas réussir dans la mission qui leur incombe, par crainte d’être remerciés dans des conditions peu dignes et pour bien d’autres raisons certainement.
Mais toutes ces compétences, et bien d’autres, auxquelles on n’a pas pensé et dont le pays regorge, n’auront aucune excuse pour faire partie d’une autre entité strictement consultative dont je propose, à nouveau, la création.
Cette entité pourrait suggérer à l’exécutif des mesures dictées par la situation du secteur d’activité. Elle pourrait donner son avis sur les textes de loi  et les textes réglementaires à prendre Elle pourrait même préparer des études sur tel ou tel problème soulevé par l’exécutif.
J’ai en tête le fameux conseil économique et social que les gouvernements précédents ont rayé d’un simple trait de plume parce que c’est une structure héritée du passé. Tout ce qui est du passé devait, selon eux, être banni.
Ils ont refusé une attitude pragmatique basée sur les doléances des manifestants conduisant à la  réalisation des aménagements devenus nécessaires.
Non, Ils ont voulu, dans cette effervescence, édifier quelque chose de nouveau sans tirer parti de l’expérience du  passé et ont refusé de reconstruire sur l’existant.
A  l’assemblée, j’ai bien entendu un député de formation en droit public rejeter en bloc le projet de constitution élaboré par nos constitutionnalistes et crier que la « révolution » exige qu’on  doit partir d’une feuille blanche et qu’elle a les compétences requises.
Oui, mais avec cet état d’esprit combien de temps et d’argent a-t-on fait perdre au pays ? Sommes-nous contents de notre constitution  de 2014 pleines d’ambiguïtés ?
je ne le pense pas.
Cet état d’esprit a fait perdre aussi au pays le fameux Conseil économique et social qui a rendu bien des services.
Certaines de ses dispositions ont été reprises, à une date relativement récente, dans un conseil dirigé par le chef du gouvernement et comprenant les deux principales organisations nationales et destiné surtout à prévenir les conflits. Ce Conseil est mort-né et le pseudo CES avec.
Monsieur Fakhfakh, il est de votre intérêt et de celui du pays, de ressusciter le conseil économique et social. C’est au sein de ce CES que nos compétences pourraient participer indirectement, par leur  avis, à la gestion des affaires de l’Etat.
Il devrait comprendre un noyau dur mais rester ouvert aux compétences bénévoles.
Je suis pour que les activités de ce conseil ne soient pas rétribuées et qu’à la limite l’Etat rembourserait certaines  dépenses.
Encore une fois,  ressuscitons le conseil économique et social et le plus tôt sera le mieux.



17/02/2020
Le faux problème de la «ceinture politique»
Rechercher à tout prix à avoir l’aval des partis pour pouvoir gouverner est une démarche qui conduit au blocage politique parce que le chef du Gouvernement pressenti ne peut satisfaire tout le monde.
De surcroit la satisfaction partisane aboutit à une structure non homogène du Gouvernement portant les germes d’un futur éclatement à l’occasion du vote de tel ou tel projet de loi qui peut plaire à l’un et pas à l’autre des partis.
Voyez de près la liste présentée hier par Monsieur E.Fakhfakh.
Le chef du Gouvernement pressenti se trouve entre le marteau et l’enclume et cherche donc à satisfaire la «ligne révolutionnaire» défendue par la Présidence et qui n’a de révolutionnaire que le nom, la ligne idéologique majoritaire au parlement et qui veut rafler la grosse part et les postes sensibles et le reste des partis qui lui sont proches.
Dans la situation que vit notre pays le «révolutionnaire» c’est celui qui a pour objectif immédiat de remettre le pays au travail, à la productivité, à la production des biens et services et à la croissance du PIB et ce n’est qu’à partir du moment où on aura produit et bien produit qu’on pensera à répartir la richesse, mais pas avant.
Il aurait été plus judicieux et plus courageux, à mon humble avis, de n’accepter la mission de constituer le Gouvernement que sur la base d’un véritable programme à discuter avec les partis politiques et les organisations nationales avec la présence ou non du Président de la République.
Ne perdons pas de vue l’essentiel, à savoir que la situation du pays sur le plan économique appelle des mesures qui ne peuvent plus attendre.
Ni le peuple et ni les bailleurs de fonds ne peuvent attendre davantage.
Il ne s’agira pas donc d’un programme à la Carthage 1ou 2 mais d’une feuille de route précise, surtout sur les points sensibles, et non de lignes générales que tout le monde peut accepter mais dès que le Gouvernement passera à l’action, plus d’un parti se rebiffera.
Que fera le chef du Gouvernement pressenti dans le peu du temps qui lui reste?
Plier sous le poids de la pression du parti majoritaire aux élections? Rendre le tablier? ou adopter une attitude courageuse pour sauver l’intérêt du pays et sa crédibilité sans s’accrocher au Pouvoir et satisfaire des intérêts contradictoires ?
Je pense qu’il faudrait arrêter les tractations inutiles, les marchandages, les compromis et les calculs politiques et ne viser que l’intérêt du pays.
A mon avis, il faudrait qu’il présente au peuple et aux partis  un état des lieux transparent, une feuille de route bien ficelée pour sortir le pays de la crise et qu’il ouvre la porte aux compétences dont le pays regorge et qui acceptent de réaliser le programme, chacune en ce qui la concerne, dans le cadre d’un Gouvernement restreint.
Il pourra le présenter au Président et puis à l’ARP et que chacun soit mis face à ses responsabilités.
Je ne pense pas que les députés oseront ne pas donner leur confiance à un Gouvernement qui présente une analyse exacte de la situation, un programme crédible et une équipe homogène et compétente pour le réaliser.
Eh bien, si cette ARP n’accordera pas sa confiance, les urnes trancheront et le peuple averti saura pour qui voter.


Le temps presse


13/01/2020
L’union des partis autour d’un seul objectif a montré, ce vendredi 10 janvier, qu’on peut arriver au résultat qu’on se fixe.
Pourquoi ne pas continuer sur cette lancée pour proposer au Président de la République un, deux ou trois profils parmi lesquels le chef de l’Etat choisira un.
Laisser le Président de la République contacter qui il veut pour faire son choix comporte un risque certain de voir l’ARP refuser son Gouvernement qui connaitra le même sort que celui de Monsieur Jemli.
Outre la perte de temps le pays pourrait tomber dans des élections anticipées alors que la loi électorale, le cadre juridique régissant les partis  et les associations et l’ISIE n’ont pas été amendés. De surcroit la Cour Constitutionnelle n’a pas encore vu le jour.
Alors pourquoi ne pas laisser les partis (et les organisations nationales) se concerter entre eux puisque la confiance à conférer au Gouvernement dépend d’eux? 
L’intérêt du pays commande donc que les partis politiques, sans aucune exclusion, et les organisations nationales tiennent rapidement un atelier de travail, de deux ou trois jours, pour s’entendre sur la mission à confier au futur chef de Gouvernement à la suite de laquelle ils devront designer deux ou trois profils à soumettre au Président de la République.
Bien entendu ils se feront aidés par une  large commission de nos experts
C’est au vu du programme retenu par consensus par les partis et les organisations nationales que les personnalités prêtes à accepter la lourde et difficile charge de diriger le pays et en mesure de le faire,pourront accepter la responsabilité de cette  mission.
Le choix du futur Chef de Gouvernement devrait se faire sur la base de son indépendance politique ainsi qu’à l’égard des groupes de pression, la compétence, l’expérience acquise, car ils n’a pas le temps d’apprendre à diriger le Gouvernement ainsi que la force de caractère et l’aptitude au travail d’équipe.
Encore une fois nos partis politiques et nos organisations devraient être guidés par le seul objectif, à savoir, celui de remettre le pays sur la voie de la  paix sociale, la croissance et  la répartition équitable des richesses une fois produites.
Si ce noble objectif est visé pourquoi n’y aurait-il pas de consensus?
Nos partis et nos organisations montreront leur aptitude à discerner le plus important de ce qui l’est moins et rétabliront la confiance que le citoyen  a perdue en eux.
Les bailleurs de fonds sont aussi dans l’expectative de voir si, encore une fois, notre pays est en mesure de dépasser certaines contingences lorsque l’intérêt du pays est en jeu, pour continuer de le soutenir.
Le temps presse.
 Décidez-vous.



Il est temps d'en finir avec les tractations et les marchandages


07/01/2020
Le citoyen que je suis, craint le pire pour son pays au vu de ce qu’il voit et entend.
Des discussions, des marchandages, des tractations, des va-et-vient, des déclarations à n’en plus finir, des programmes précis, sérieux et réalistes inexistants, tout cela,  ne laisse pas entrevoir le bout du tunnel.
Pourtant le bon sens et le réalisme  nous dictent le chemin à suivre.
De l’avis de plus d’un expert, hors de l’appareil gouvernemental, la situation de notre pays se rapproche, de plus en plus et à pas sûrs, du cas grec, et les premières mesures urgentes à prendre pour arrêter «  l’hémorragie » et éloigner ce spectre, ne pourraient pas ne pas recueillir leur assentiment à quelque bord qu’ils appartiennent.
Le malheur pour ce pays est de ne pas avoir aux commandes des personnalités en mesure de saisir la réalité économique, de ne pas avoir de bons conseillers pourvu qu’on soit disposé à les écouter et surtout de trancher dans le vif.
Si ces dirigeants ont quelque doute sur la grave situation que traverse le pays et ne savent pas par où commencer pour remettre le pays sur la voie de la croissance, rien de plus simple, pourvu qu’on soit de bonne foi et si qu’on met l’intérêt du pays avant tout et surtout avant son intérêt politique. Provoquer un débat télévisé entre les personnalités économiques du Gouvernement (Messieurs, Chahed, Rajhi, Besbes, Saidi….) et leurs détracteurs (Messieurs, Ezzedine Saidane, Moez Joudi …), débat devant être dirigé par un économiste indépendant des partis (Monsieur Nouri, par exemple, ou quelqu’un d’autre).
De ce débat surgira la vérité. Ces experts s’entendront sur le diagnostic et sur les mesures précises à prendre des plus urgentes à celles qui le sont moins.
Ce débat public éclairera bien du monde. Le citoyen, les dirigeants des organisations nationales et les dirigeants politiques, et particulièrement, Rached Ghannouchi qui ne comprend strictement rien à l’économie mais qui a légitimement le Pouvoir de choisir le Chef du Gouvernement. Le Président qui ne connait que le Droit constitutionnel pourrait en tirer parti et ajuster ses choix. Enfin, et bien évidemment nos bailleurs de fonds qui sont dans l’expectative et ont suspendu les tranches de crédit combien vitales.
Oui, en formant ce gouvernement on doit avoir à l’esprit les objectifs à court et à moyen terme à réaliser et pouvoir choisir les hommes d’envergure en mesure de former une équipe homogène capable de le réaliser.
Si on parvenait, dans ces conditions, à définir avec précision le programme à réaliser et à mobiliser une équipe pour le prendre en charge, cela sera de nature à rétablir la confiance des investisseurs locaux et étrangers et à emporter l’adhésion des organisations nationales et du citoyen qui saura que le pays va emprunter la voie du redressement économique.
Nous devons parvenir à convaincre le citoyen sur la nécessité d’un sacrifice librement consenti car il y aura inéluctablement des sacrifices en vue.
N’avons-nous pas perdu beaucoup de temps faute d’un véritable capitaine à bord et ce depuis 2011?
Avec un programme précis et des hommes  choisis surtout pour leur envergure, leur expérience et leur honnêteté et non des CV froids, la question de leur appartenance politique passera au second plan.
Puisse Dieu éclairer nos dirigeants qui estiment qu’ils sont plus proches de  lui que nous autres humbles citoyens.
S’il y a un faux départ ce sera l’irréparable et cela pour plusieurs années avec des troubles sociaux incontrôlables qui nous feront perdre notre acquis démocratique et notre pain quotidien.
Un Responsable politique averti en vaut deux.

 

Des funérailles qui ont montré un peuple uni


28/07/2019

 Le peuple tunisien a accompagné, aujourd’hui 27 juillet 2019,  dans le calme, la discipline et une grande douleur, son Président, à sa dernière demeure. Notre armée a organisé, pour la première fois de son histoire, les grands moments de ces funérailles, avec brio. Nous ne pouvons que la remercier ainsi que les forces de sécurité. Nous ne pouvons que remercier aussi toutes les personnalités étrangères qui ont, en dépit de leurs agendas, partagé, surtout par leur présence, notre deuil national. Ces funérailles dignes des grands de ce monde et qui ont montré un peuple uni  et  solidaire resteront, à jamais, gravés dans notre mémoire. Dans ces moments de douleur extrême, aggravée par la crainte d’un futur politique et économique incertain, le peuple a manifesté sa reconnaissance au guide qui l’a aidé à surmonter bien des crises et  à croire encore dans les valeurs de liberté, d’égalité et de démocratie. Dans cette cohésion d’un peuple dans toutes ses composantes je crois, ou presque, les médias ont joué un rôle de premier plan. Certes, la mort unit naturellement les cœurs, mais nos médias  ont disséqué la vie du défunt dans ses moindres détails en faisant appel  à ceux qui l’ont connu de près et ont pu ainsi grandement le rapprocher du cœur du citoyen qui a découvert subitement l’envergure de l’homme, sa  carrure politique, son expérience, sa bonté et son charisme. Par leur présence massive les femmes semblent avoir pardonné à l’homme son rapprochement avec les forces  qui ont  remis en cause, à un moment donné, leur modèle social.

Feu Béji Caid Essebssi est physiquement mort et enterré, mais tout au long de sa vie politique il n’a cessé de faire appel à l’Union des cœurs et des esprits et à avoir comme priorité l’intérêt du pays au risque de faire certains rapprochements.
A la place où il était et avec ce régime politique hybride et fondé sur les partis, il ne pouvait pas réaliser le saut qualitatif. Notre pays a régressé dans bien des domaines.
N’avons-nous pas été à même d’adapter nos capacités de stockage de la récolte des céréales alors que nous savions déjà qu’elle serait excellente !
Ce qu’il nous faut, ce sont les hommes qu’il faut à la place qu’il faut avec un bon capitaine et une carte pour parvenir à bon port.
Ce qu’il ne faudrait pas, c’est de faire jouer la mécanique des partis et le recours à l’argent pour berner l’électeur et forcer son vote.
Certes, le citoyen  a ras le bol des politiques, de leurs discours creux et de leurs programmes réduits à quelques lignes directrices vite oubliées aussitôt élus mais que faire ?
C’est simple. C’est peut-être naïf, mais c’est la seule porte de sortie pour une économie en crise qui régresse plus qu’elle n’avance et où les égos sont vifs.
Le moment est venu pour prendre le taureau par les cornes, frapper le fer tant qu’il est chaud et profiter de la cohésion sociale enregistrée.
Partant du fait que tous les dirigeants de partis ne peuvent être, tous et en même temps, des Présidents et des chefs de Gouvernement de la même République, il faudrait qu’ils aient enfin le bon sens, l’honnêteté et le courage, de choisir  les personnes idoines pour ces postes, mais bien entendu selon les critères exigés pour ces hautes fonctions à savoir, l’intégrité morale, la compétence, la faculté d’écoute, l’action, la culture, le sens de l’Etat et de l’intérêt national et, si possible ,un brin de charisme.
S’ils arrivent enfin à s’entendre sur les noms choisis, le Président sera alors proposé au suffrage du peuple et une fois élu il désignera le chef du Gouvernent proposé. 
Mais ce serait mettre la charrue devant les bœufs s’ils n’arrivent pas s’entendre d’abord sur un programme adapté à la crise que nous vivons.
Comment arrêter ce programme à court et à moyen terme?
Les organisations nationales et les partis politiques désigneraient leurs experts en matière économique et sociale à un atelier de travail pour dégager, en peu de temps, un programme qui ait l’accord de tous  et qui sera exécuté par le futur Gouvernement.
Feu Béji Caid Essebssi  avait l’intention de rapprocher les cœurs et les programmes pour remettre le pays sur les rails en usant de son autorité morale. Dieu en a voulu autrement. Alors ?
J’ai l’intime conviction que le moment est propice pour que le  Président Mohamed Ennaceur et Monsieur Noureddine Tabboubi s’engagent sur  cette voie pour rester fidèles au souhait de notre défunt Président  et ce dans l’intérêt du pays.
Game is over, car ce bon  peuple n’en peut plus.